SECTION SE-Unsa de la HAUTE SAVOIE - BOURSE DU TRAVAIL - 7 RUE DU MOLE - 74100 ANNEMASSE
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Alors que les prix de lâessence sâenvolent, le 8 juin, le Parlement europĂ©en a dĂ©cidĂ© de mettre fin Ă la voiture Ă moteur thermique dans lâUnion europĂ©enne (UE). LâUNSA Ăducation salue cette dĂ©cision historique de lâUE qui marque peut-ĂȘtre la fin dâune Ă©poque, celle dâun mode de transport individuel qui pendant plus dâun siĂšcle a reposĂ© sur un pĂ©trole bon marchĂ©, sans rapport avec son coĂ»t environnemental. Pour notre FĂ©dĂ©ration, ce vote est une Ă©tape vers lâĂ©mergence dâun autre modĂšle souhaitĂ© dans notre projet syndical qui est aussi un projet de sociĂ©tĂ© visant la neÌcessaire et urgente transition eÌcologique pour un monde plus juste et solidaire mettant lâhumain et son environnement au cĆur. Mais une telle dĂ©cision fera dĂ©bat et il reste Ă convaincre l'ensemble de la population sans la brimer dans ses droits individuels.
Lâurgence climatique
DerniĂšrement et rĂ©guliĂšrement, le soleil ne se contente plus de briller mais aussi de âbrĂ»lerâ avec plusieurs vagues de chaleur et canicules en France. La situation est difficile Ă supporter Ă la maison, au travail et Ă lâĂcole oĂč des salles de classe ont des tempĂ©ratures autour des 35°C et plus parfois. Encore un exemple concret du dĂ©rĂšglement climatique et du changement global que nous Ă©prouvons. SeÌcheresses, canicules, inondations, tempeÌtes extreÌmes⊠lâaugmentation de la freÌquence et de lâintensiteÌ des catastrophes naturelles, les deÌgradations de lâenvironnement sont deÌjaÌ une reÌaliteÌ. Lâurgence climatique nâest plus aÌ prouver, ni son origine anthropique.
Notre défi à tous et à toutes
Pour lutter contre le changement climatique, les dĂ©putĂ©s europĂ©ens ont pris une dĂ©cision importante qui va rĂ©clamer un effort dâadaptation de la part de lâindustrie et entraĂźner des changements des usages de lâautomobile. Ce choix est fort et essentiel. Pour prĂ©venir et inverser les pires effets du dĂ©clin environnemental, les derniers rapports du GIEC ne cessent de pointer lâurgence dâune action ambitieuse et coordonnĂ©e des gouvernements, des entreprises et des citoyennes et citoyens du monde entier. EspĂ©rons que cette mesure europĂ©enne sera pleinement appliquĂ©e et en inspirera dâautres pour relever le dĂ©fi climatique.
Interdiction des véhicules thermiques neufs
Lâinterdiction nâest pas immĂ©diate, mais programmĂ©e pour dans 13 ans. Elle sâinscrit dans le cadre du Pacte vert europĂ©en, visant Ă atteindre la neutralitĂ© climatique dâici Ă 2050. Ă partir de 2035, lâUE interdira la commercialisation de vĂ©hicules neufs Ă essence ou diesel, ainsi que les voitures hybrides. Il faudra donc plusieurs dĂ©cennies pour que le parc soit entiĂšrement Ă©lectrifiĂ© (il y a aura peut-ĂȘtre dâautres innovations dâici lĂ ?), le temps que les anciens modĂšles arrivent en fin de vie. Actuellement, les constructeurs doivent respecter une trajectoire de rĂ©duction des Ă©missions de CO2, gaz Ă effet de serre (GES) participant largement au changement climatique. En France, sur les 40 millions dâautomobiles qui circulent, 99% sont thermiques. Lâobjectif est donc ambitieux mais primordial, car selon un rapport de lâAgence europĂ©enne pour lâenvironnement, les transports reprĂ©sentent environ un quart des Ă©missions totales de CO2 de lâUE en 2019, dont 71,7% du transport routier.
La voiture Ă©lectrique, une solution imparfaite
Les vĂ©hicules Ă©lectriques nâĂ©mettent pas de CO2, du moins directement. Mais les Ă©missions indirectes sont loin dâĂȘtre nĂ©gligeables : celles liĂ©es aux conditions de production de lâĂ©lectricitĂ© consommĂ©e, ainsi que toutes celles induites par lâextraction des ressources, la production de la voiture ou encore de la batterie. Actuellement, lâachat dâun vĂ©hicule Ă©lectrique dĂ©bute avec une âdetteâ carbone plus importante, mais ce bilan carbone bascule aprĂšs 4 annĂ©es dâutilisation environ. En ce sens, la voiture Ă©lectrique peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un choix environnemental plus favorable quâune voiture thermique sur la durĂ©e. Pour autant, câest une solution imparfaite, car faire cette transition nâest pas suffisant pour empĂȘcher le rĂ©chauffement climatique de dĂ©passer les 1,5° C. Surtout le prix de ce type de vĂ©hicule est pour le moment trĂšs important et exclut de fait une partie de la population. Il serait contre-productif de faire peser sur les moins aisĂ©s le coĂ»t de la transition Ă©cologique dans les transports. Cela oblige Ă un complet changement dans notre maniĂšre de penser les mobilitĂ©s futures. Il faut aller plus loin en repensant notre rapport Ă la voiture et Ă notre façon de nous dĂ©placer
Il est temps dâagir ensemble pour faire Ă©merger un nouveau modĂšle en transformant rapidement les systĂšmes clĂ©s comme les transports mais aussi lâĂ©nergie, lâeau et lâalimentation, afin que notre utilisation des ressources terrestres devienne durable. Lâimpulsion donnĂ©e par le Parlement europĂ©en doit ĂȘtre maintenant confirmĂ©e par les Ătats membres de lâUE, pour que lâĂšre de lâaprĂšs-pĂ©trole dĂ©bute enfin. Notre FĂ©dĂ©ration souhaite une transformation des systĂšmes sociaux et Ă©conomiques pour amĂ©liorer notre relation avec la nature, comprendre sa valeur et placer cette valeur au cĆur de notre processus dĂ©cisionnel.
Pour aller plus loin :