ADAGE, Contrôle des agréments, évaluations nationales, évaluation des écoles, protocole…, du travail en plus mais pour quoi ?

Les enseignants référents ART ET CULTURE de leur école ont été réunis en animation pédagogique. Ils s'attendaient obtenir une formation pour développer des actions pédas dans leur école mais la plus grande partie de la formation consistait à découvrir l'application ADAGE. Celle-ci ayant pour but principal de chiffrer les actions et projets effectués par chaque école puis de les faires remononter localement et nationalement.… Faut-il en déduire que les remontées et les pourcentages sont plus importantes que le travail en lui-même? Faut-il imaginer la généralisation de ces applications? Faut-il voir en ADAGE un mauvais présage?

Les directeurs des écoles doivent faire la démarche de vérification de l’honorabilité des accompagnateurs bénévoles. Ils apprennent par un mail que le délai de traitement par la DSDEN est de plus en plus long et qu’ils engagent leur responsabilité s’ils autorisent une sortie avec un accompagnateur dont le dossier n’a pas été validé. Encore une fois, c’est aux équipes de s’adapter, de passer du temps en plus, à engager leur responsabilité pour pallier les difficultés externes à leurs écoles ?

Le Conseil d’évaluation de l’École (CEE) (voir notre article)poursuit sa tâche sans prêter attention aux réserves des acteurs de terrain que sont les enseignants et les inspecteurs. L’expérimentation de l’évaluation des écoles se poursuit cette année avant une mise en œuvre complète dès l’an prochain. Le SE-Unsa a été reçu dans une délégation fédérale par la présidente du CEE pour lui faire part de ses très fortes inquiétudes quant à la mise en place de ces évaluations dans un contexte où les personnels sont déjà très sollicités et croulent sous les tâches. C’est bien sûr le cas des directrices et directeurs qui devront piloter et animer toute la phase d’auto-évaluation mais aussi des adjoints qui voient exploser les temps collectifs bien au-delà des 108 heures. Est-il bien raisonnable d'en demander encore plus aux équipes alors que la crise sanitaire n’est même pas encore derrière nous ?

Les évaluations nationales CP-CE1 2021(voir notre article) présentent des résultats tout à fait comparables à ceux de 2019. Faut-il s’en satisfaire, comme le fait le ministre ? Pas tant que cela, quand on y regarde de plus près.

Pas de surprise, les compétences qui posent le plus de difficultés sont celles relatives à la compréhension que ce soit en français ou en mathématiques. 

L’exercice de positionnement sur la droite numérique, considéré comme non pertinent par respectivement 75 et 70 % des enseignants de CP et CE1, reste le moins bien réussi.

Au vu de ces résultats, on peut interroger l’impact des mesures prises par ce ministre. La focalisation sur les apprentissages « de base » peut se faire au détriment du travail sur des compétences plus complexes. Les résultats présentés demandent donc la plus grande humilité de la part du ministère.

 Quant au fait que les élèves apprennent mieux quand ils fréquentent l’école que lorsqu’ils sont confinés chez eux, ce n’est pas une nouvelle !

En conclusion, il faut rappeler que la majorité des enseignants continue de trouver ces évaluations inutiles. La communication du ministère à leur sujet ne va pas leur permettre de les approuver davantage. La compréhension reste le parent pauvre de la politique ministérielle et les enfants issus des milieux défavorisés sont les premiers à en faire les frais.

Que dire du nouveau protocole? Toujours aussi incompréhensible

Une classe ferme après 3 tests positifs, si tant est que tous les enfants soient testés…. Rien de bien rassurant pour la santé des personnels !

Santé qui sera encore une fois bien mise à mal par la double charge de travail pour assurer son service devant les élèves négatifs tout en assurant en même temps le télétravail pour ceux positifs ou non testés.

Acquérir le don d’ubiquité est nouvelle compétence à mettre au crédit des enseignants de l’Education nationale Française.

Plus largement, nos enseignants croulent sous les injonctions chronophages mais qui ne font pas sens et qui s’éloignent de notre mission première d’éducation et du bien-être à l’école, pour les élèves mais aussi pour les personnels.

On ne s'attend plus à rien de positif, mais on est déçu quand même !