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Aux partisans d’un retour en arrière, merci de faire un effort, de vous rappeler ce qu’Ă©tait vraiment l’Ă©cole d’avant
Article publié le mercredi 6 décembre 2023.
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6 décembre 2023, le Ministre vient d’annoncer toute une série de mesures, le fameux « choc des savoirs » destiné à résoudre les difficultés de l’école, faire en sorte que nos résultats soient meilleurs…

 

Depuis 24h, les experts ou non, les auditeurs pertinents ou non, souvent âgés, interviennent avec véhémence pour déplorer la baisse de niveau. De notre temps, on connaissait par cœur nos tables de multiplication, les différents temps de conjugaison… les enfants ne savent plus écrire, compter… l’orthographe déplorable… c’est la faute des profs, des parents, des programmes, des classes hétérogènes, de la fin du redoublement…

 

De mon temps… Je fais partie de ceux qui ont vécu l’école de grand-papa, les années soixante… J’ai souvenir de débats familiaux très tendus sur ce thème du niveau qui baissait… à l’époque, on mentionnait la fin de l’écriture à la plume, les enseignants moins enclins à distribuer des corrections, les enfants étaient malpolis…

 

De mon temps, un bon 1/3 des élèves se réfugiaient contraints et forcés en fond de classe… ils se traînaient jusqu’en classe de perfectionnement et à 14 ans trouvaient une place au collège d’enseignement technique, pour finir à l’usine. Ces copains subissaient sans doute plus difficilement le mortel ennui de l’école de l’époque. 4h de classe le matin, maths et français, 2 h l’après-midi avec parfois quelques lueurs, une leçon de choses à base de planches Rossignol, une sortie sportive sur le terrain du stade. Pas sur la belle pelouse ni dans le beau gymnase tout neuf, sur le terrain stabilisé. Ces jours-là, au retour de l’école, ma mère passait beaucoup de temps à essayer d’extirper les petits fragments, les cailloux de minerai de fer qui s’étaient incrustés dans mes genoux écorchés.

 

Alors certes, pas le choix de connaître ses tables ni de maîtriser un semblant d’orthographe. Les menaces régulières du maître affublé de sa trique, les coups de règle, les oreilles tirées suffisaient à compenser l’absence de motivation. Je ne garde pas un bon souvenir de l’école de grand-papa.

 

Depuis 35 ans, j’accompagne des enfants, des élèves dans leurs apprentissages. Jamais je n’ai imaginé leur faire subir ce que j’ai vécu, jamais.

 

Ils maîtrisent sans doute moins bien l’accord du participe passé des verbes pronominaux, mais ils sont mille fois plus ouverts, curieux, inventifs, épanouis que nous pouvions l’être. Ils arrivent à l’école avec un grand sourire, font des efforts, s’accrochent, questionnent, malgré des journées si longues avec des parents si peu disponibles. Ils me surprennent chaque jour.

 

Les partisans d’un retour en arrière, merci de faire un effort, de vous rappeler. Simplement.

 

JM, né en 1959, directeur dans sa dernière année.

 
 
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