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TempĂ©ratures anormales : comment agir pour amĂ©liorer les conditions de travail dans son Ă©tablissement ?
Article publié le dimanche 7 janvier 2024.
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Les fortes chaleurs estivales, ou inversements les locaux non chauffĂ©s en hiver, rendent nos conditions de travail difficilement supportables. Au delĂ  de 28 degrĂ©s, la chaleur peut constituer un risque. Au-delĂ  de 33 degrĂ©s, elles  peuvent mĂŞme avoir des consĂ©quences importantes sur notre santĂ©. En deça d'une certaine tempĂ©rature, faire classe n'est plus possible.

Alors que faire ?

 

LE CADRE LÉGAL : 

Il n’existe pas de texte précis sur les températures acceptables ou pas dans les établissements scolaires… Il est néanmoins recommandé de maintenir une température convenable dans les locaux fermés. Le flou de cette formulation invite à user de bon sens pour éviter qu’élèves et personnels soient en danger.

Le chef de service (chef d’établissement ou le DASEN) a tout de même une obligation de sécurité envers les personnels dont il a la responsabilité. Il doit s’assurer de leur santé et de leur sécurité en supprimant ou en réduisant les risques professionnels auxquels ils sont soumis, y-compris en période de forte chaleur ou de basses température(article 2-1 du décret n°82-453 du 28 mai 1982 relatif à l'hygiène et à la sécurité du travail)

 

COMMENT AGIR DANS SON ÉTABLISSEMENT ?

A. La première Ă©tape est bien sĂ»r d’en rĂ©fĂ©rer Ă  son supĂ©rieur hiĂ©rarchique, d’abord  Ă  l’oral,  mais surtout par Ă©crit si vous n’avez pas eu de rĂ©ponse rapide Ă  vos demandes. Dans le premier degrĂ© le maire ou l’un de ses reprĂ©sentants en charge des affaires scolaires doit ĂŞtre contactĂ©. En tant que propriĂ©taire des locaux, l’autoritĂ© territoriale est en effet responsable des risques professionnels inhĂ©rents Ă  ceux-ci (dĂ©faut d’isolation, absence de ventilation ou de store ...)

B. Dans un second temps, si après avoir rĂ©digĂ© un rapport vous n'avez toujours pas de rĂ©ponse ou si celle-ci vous parait insuffisante, vous avez des outils  lĂ©gaux et des instances officielles Ă  votre disposition. Ces derniers seront de prĂ©cieux leviers qui  vous permettront de dĂ©fendre vos droits mais aussi de donner un cadre lĂ©gal  Ă  votre hiĂ©rarchie pour intervenir de manière plus contraignante auprès de la collectivitĂ© territoriale responsable des bâtiments. 

Les mesures immédiates

1. Saisir le R.S.S.T (le registre de santĂ© et de sĂ©curitĂ© au travail) :

C’est un registre lĂ©gal (obligatoire dans chaque Ă©tablissement ou service) pour signaler tous les disfonctionnements. Une fois saisie, la responsabilitĂ© lĂ©gale de votre supĂ©rieur hiĂ©rarchique est engagĂ©e.  Ne pas hĂ©siter Ă  renouveler les inscriptions quotidiennement si cela est nĂ©cessaire. Pensez Ă  faire suivre une copie de chaque inscription sur le RSST Ă  un membre de la formation spĂ©cialisĂ©e sur les conditions de conditions de travail  de l’UNSA Éducation. L’inscription se fait de manière individuelle. Il est donc important qu’un maximum de personnels se saisisse de ce registre.

2. Contactez un  membre du Formations  spĂ©cialisĂ©e  en hygiène sĂ©curitĂ© et conditions de travail  de l’UNSA Éducation :

Il pourra vous aider Ă  rĂ©diger l’inscription sur le RSST,  Ă  faire un point sur la situation et voir les recours qui sont Ă  votre disposition. Le cas Ă©chĂ©ant, il pourra porter la situation de votre Ă©tablissement devant l’instance paritaire pour un meilleur suivi du dossier.

 

Les mesures Ă  moyen et long terme

3. Actualiser le DUER (document unique d’évaluation des risques)

Pour ne pas que la situation se renouvelle chaque annĂ©e, vous devez  demander Ă  ce que les risques professionnels liĂ©s Ă  la chaleur soient ajoutĂ©s au DUER de l’établissement. Si ce risque fait dĂ©jĂ  partie de ceux listĂ©s dans le DUER pensez lors de la rĂ©actualisation annuelle du document unique Ă  augmenter leur degrĂ© de prioritĂ©, pour que le traitement des grosses chaleurs fasse partie du prochain plan annuel de prĂ©vention. Le plan annuel de prĂ©vention programme et chiffre financièrement  les mesures Ă  prendre lors de l’annĂ©e scolaire pour supprimer ou rĂ©duire les risques professionnels prioritaires.

4.  Saisir  la CHS  (commission hygiène et sĂ©curitĂ©) de votre Ă©tablissement

Dans les Ă©tablissements  du second degrĂ© qui ont une CHS, n’hĂ©sitez pas Ă  saisir cette instance. Le cas Ă©chĂ©ant demandez sa crĂ©ation au chef d’établissement.  Les membres du CHS pourront repĂ©rer, analyser les risques professionnels liĂ©s Ă  l’augmentation de la chaleur et soumettre des propositions (avis)  au chef d’établissement.  Celui-ci devra en tenir compte  en prenant les mesures immĂ©diates qui s’imposent et Ă  plus long terme en enrichissant le DUER de l’EPLE.

Une  sĂ©ance « exceptionnelle Â» du CHS  de l’établissement peut ĂŞtre convoquĂ©e Ă  la demande d’un tiers au moins de ses membres ou bien encore Ă  la demande du conseil d’administration,  pour traiter la problĂ©matique de l’ambiance thermique si la situation de l’établissement le nĂ©cessite.

 

Les mesures au cas par cas

5.  Faire reconnaĂ®tre l'imputabilitĂ© au service

Vous pouvez faire reconnaĂ®tre un arrĂŞt maladie  ayant pour cause les fortes tempĂ©ratures sur votre lieu de travail comme une maladie liĂ©e Ă  votre profession. La procĂ©dure est la mĂŞme que pour un accident de service.  Il vous faudra  remplir  le formulaire CERFA adĂ©quat et fournir un arrĂŞt de travail attestant que la chaleur est responsable votre Ă©tat de santĂ©.

Le plus difficile Ă  prouver sera le fait que la tempĂ©rature  vous a rendu malade sur votre lieu de travail et non pas en dehors. Pour que votre arrĂŞt maladie ait plus de chance d’être reconnu comme une maladie liĂ©e aux conditions de travail, il faudra que :

  • Le problème de santĂ© se manifeste sur votre lieu de travail pendant vos heures de service. En dehors de l'Ă©tablissement, le lien direct avec votre travail sera plus difficile Ă  prouver.
  • avoir des  attestations  Ă©crites prouvant  que vous Ă©tiez en bonne santĂ© le matin quand vous ĂŞtes arrivĂ© dans votre Ă©tablissement, d’autres tĂ©moignages indiquant que votre Ă©tat de santĂ© s’est dĂ©tĂ©riorĂ© au cours de la journĂ©e suite Ă  une exposition prolongĂ©e Ă  une tempĂ©rature inapatĂ©e.
  • le RSST ait Ă©tĂ© saisi auparavant pour signaler les importantes tempĂ©ratures dans les classes
  • faire Ă©tablir le jour-mĂŞme un certificat mĂ©dical initial par votre mĂ©decin.

N’hĂ©sitez pas Ă  contacter un reprĂ©sentant syndicat de l’UNSA Éducation si vous avez des questions Ă  ce sujet (voir leurs coordonnĂ©es en bas de page). 

6. Le droit de retrait ?

Concernant le droit de retrait, l’INRS rappelle que Â« celui-ci s’applique strictement aux situations de danger grave et imminent (...) une Ă©valuation des risques et la mise en place des mesures de prĂ©vention appropriĂ©es permet de limiter les situations de danger Â».

En clair le droit de retrait est peu applicable aux situations de grosses chaleurs, car il faut que la situation Ă©voquĂ©e pour faire valoir ce droit  entraĂ®ne un danger grave et immĂ©diat pour l’intĂ©gritĂ© physique (ou mentale) de l’agent. A partir du moment, oĂą des mesures de prĂ©vention sont prises par l’employeur pour attĂ©nuer au maximum l’effet de la chaleur, il est difficile de le faire valoir.

Rappelons que le droit de retrait  s’utilise Ă  titre individuel, et qu’il n’a pas Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour lutter contre la canicule ou le manque de chauffage. Il serait donc imprudent de conseiller Ă  un agent de se mettre en droit de retrait dès que la tempĂ©rature dĂ©passe un certain seuil. NĂ©anmoins dans certaines situations  très rares,  le droit de retrait peut ĂŞtre justifiĂ©, par exemple dans le cas de personne souffrant d’une grave maladie que la chaleur ou le froid pourrait accentuer de manière dramatique. Dans l’exemple Ă©voquĂ© ci-dessus, le personnel concernĂ© peut se retirer de son lieu de travail  Ă  partir du moment oĂą aucune mesure n’a Ă©tĂ© prise par le supĂ©rieur hiĂ©rarchique ou bien si les mesures prises sont insuffisantes pour assurer son intĂ©gritĂ© physique. 

En matière de droit de retrait nous vous invitons Ă  la plus grande prudence et nous vous encourageons dans tous les cas Ă  contacter un membre du CHS-CT de l’UNSA Éducation,  avant de vous retirer d’une situation de travail que vous jugez dangereuse.

 

 

 

Dans notre rĂ©gion, la problĂ©matique des tempĂ©ratures sur le lieu de travail n’est pas anecdotique.  Compte tenu du rĂ©chauffement climatique, et la volontĂ© de notre nouveau ministre de nous faire travailler davantage en juillet et en aoĂ»t,  elle risque mĂŞme de s’intensifier dans les annĂ©es Ă  venir. 

L’UNSA Éducation portera cette question  dans toutes les instances, oĂą il est question de vos conditions de travail. Elle est dĂ©jĂ  Ă  vos cĂ´tĂ©s sur le terrain pour mettre en place les solutions que nous avons Ă©voquĂ©es tout au long de cet article.

 

 
 
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