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SĂ©grĂ©gation scolaire : l’Ă©cole Ă  deux vitesses
Article publié le dimanche 22 janvier 2023.
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L’indice de position sociale (IPS) mesure la composition sociale d’une Ă©cole ou d’un Ă©tablissement scolaire. Une dĂ©cision de justice a conduit le ministère de l’Éducation nationale Ă  rendre publiques les IPS de chaque Ă©cole et collège de France mĂ©tropolitaine et des Drom ; cela concerne les Ă©tablissements publics et privĂ©s sous contrat.
 
 
Ainsi, désormais, chacun peut observer, chiffres à l’appui, les ravages de la ségrégation sociale dans notre système éducatif, notamment liés au rôle de l’enseignement privé – essentiellement religieux – dans l’entre-soi scolaire des plus favorisés. Pour le Cnal, dont le SE-Unsa est membre, le constat est accablant.

L'analyse locale, des écoles, collèges et lycées de Haute-Savoie est en annexe en bas de page. Le constat est édifiant avec des différences pouvant aller jusqu'à 225% en faveur du privé. L'école à deux vitesses expliquée par les chiffres officiels.

Des différences importantes existent aussi entre école ou établissement public y compris au sein d'une même commune.

Il y a urgence Ă  revoir la sectorisation et notamment Ă  Ă©largir la carte des Ă©coles en REP/ REP+  De nombreuses Ă©coles sur les secteurs Ă©largis autour des villes centres d'Annecy, Annemasse, Évian, Thonon, Faverges ne sont ni en REP, ni en secteur particulier avec des IPS extrĂŞmement faibles. Ces situations iniques doivent ĂŞtre revues.(voir PJ)

 
Au plan national, les tableaux des IPS en Ă©coles, collèges et lycĂ©e montrent notamment que les Ă©tablissements privĂ©s concentrent un public scolaire favorisĂ©. Quels sont les chiffres ?
 

Lycées

 

Alors que la moyenne générale des IPS de tous les lycées est de 103,9 il apparaît une forte différence de recrutement social entre les lycées généraux et technologiques et les lycées professionnels. Ce n’est pas une surprise, mais il est désormais possible de chiffrer cet écart de composition sociale.
Alors que la moyenne des IPS des filières générales et technologiques est de 114,2 points, celle des lycées professionnels est de 87,4 points. Un gouffre de plus de 25 points les sépare à l’issue de l’orientation de fin de 3e.
De tels écarts sont aussi observables au sein d’un même établissement, quand celui-ci accueille des filières générales, technologiques et professionnelles.
 
Le système éducatif français se caractérise par la très forte corrélation entre la réussite scolaire et le milieu social d’origine. Le tri social et scolaire opéré à l’issue de la 3e contribue à figer durablement les positions dans la société, alors que notre pays a besoin d’un bond en avant en termes de démocratisation scolaire.
 
 
L’enseignement privĂ© sous contrat : sĂ©paratisme social Ă  tous les Ă©tages du système Ă©ducatif
 
En filière générale et technologique, alors que la moyenne nationale des IPS est de 114,2, elle est de 121,6 dans le secteur privé sous contrat, et de 110,3 dans le secteur public.
Sans surprise, celle des 350 LP privĂ©s sous contrat est supĂ©rieure de plus de 10 points Ă  celles des 780 LP publics (94,4 / 83,3).
 
Collèges
 
Alors que moyenne nationale des IPS du niveau collège est de 103,3, celle des 1 662 collèges privĂ©s sous contrat est de 114,2 points ; 72 % d’entre eux ont un indice supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  la moyenne nationale.
 
La moyenne des IPS des 5 305 collèges publics est de 99,9 points ; 41 % d’entre eux ont un indice supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  la moyenne nationale.
 
 
Écoles
 
Alors que la moyenne nationale des IPS dans les Ă©coles est de 102,7, celle des 4 242 Ă©coles privĂ©es sous contrat est de 112 ; 71 % d’entre elles ont un indice Ă©gal ou supĂ©rieur Ă  la moyenne nationale.
 
La moyenne des IPS des 27 548 Ă©coles publiques est de 101,2 ; 47 % d’entre elles ont un indice Ă©gal ou supĂ©rieur Ă  la moyenne nationale.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Le rĂ´le central de l’enseignement privĂ© dans la sĂ©grĂ©gation scolaire est un secret de polichinelle, dont tous les acteurs du système Ă©ducatif ont parfaitement conscience. DĂ©sormais, la publication des indices de position sociale vient objectiver cette situation et le constat est sans appel : l’enseignement privĂ© concentre les Ă©lèves issus des milieux favorisĂ©s. C’est peut-ĂŞtre la principale raison de son existence.
 
Or, c’est l’argent public qui le finance Ă  hauteur de 73 % ; Ă  cela s’ajoute le manque Ă  gagner fiscal liĂ© Ă  des dons dĂ©fiscalisĂ©s Ă  des fondations qui n’alimentent que des Ă©tablissements privĂ©s. La question de leur reconnaissance d’utilitĂ© publique est posĂ©e. Ă€ plusieurs reprises, le SE-Unsa a demandĂ© Ă  la Cour des comptes d’évaluer le montant global de la politique de financement public de l’enseignement privĂ©. Sans rĂ©ponse.
 
Pour le Cnal et le SE-Unsa, mélanger les enfants et les adolescents quelle que soit leur origine sociale est une condition essentielle de la réussite scolaire de tous. Ce serait aussi favorable à la laïcité, car dans les écoles et collèges ségrégués, la revendication religieuse est plus forte. Il faudra donc beaucoup de lucidité et de courage pour faire Nation à travers l’École. La réussite de tous les élèves et notre avenir démocratique en dépendent.
La publication des IPS des lycĂ©es donne un Ă©clairage supplĂ©mentaire sur le visage aristocratique de notre système Ă©ducatif. Cela s’exprime dans l’orientation en fin de 3e qui s’apparente Ă  un tri social et scolaire qui va canaliser des Ă©lèves en lycĂ©es gĂ©nĂ©raux et technologiques et en lycĂ©es professionnels. Ă€ cela s’ajoute le deuxième tri effectuĂ© par l’intermĂ©diaire du spĂ©cialiste du sĂ©paratisme social Ă  l’École : l’enseignement privĂ© sous contrat.
 
L’état de la mixité aux lycées est le reflet de la persistance d’inégalités scolaires qui pénalisent la scolarité des élèves issus de milieux sociaux modestes. Cela ne peut qu’amener du désespoir et de la rancœur chez les personnes concernées. À terme, cela remet en cause notre avenir démocratique.
 
Un regard erroné sur cette situation pourrait laisser croire qu’il s’agit de problématiques circonscrites au champ d’action du ministère de l’Éducation nationale. Mais cela concerne la société toute entière et interroge la manière dont on veut faire République dans l’École et par l’École.
 

La mise à jour pour la retrée 2022/2023 confirme l'analyse passée. A titre d'exemple, l'école au plsu faible IPS est dans le public ( Les Ewues1) avec 68.2 alors que le plus faible ips du privé est à Bernex avec 101.4.

La moyenne du public est de 110.6 et celle du privée 119.94

 

 
 
> > Retrouvez les bases de donnĂ©es des IPS des Ă©coles et des IPS des collèges

>> voir aussi Atteintes Ă  la laĂŻcitĂ© : des solutions Ă  dĂ©ployer

>> voir aussi notre Ă©tude sur le niveau de vie en Haute-Savoie

>> Nos analyses concernant les écoles et les collèges de la Haute-Savoie sont en bas de pages

 

Mise Ă  jour le 14/11/22


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