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SE-UNSA 69


 Par SE-UNSA 69
 Le  lundi 24 janvier 2022

Rémunérations : quels changements en 2022 ?

 
L’année 2022 verra la mise en œuvre de plusieurs mesures impactant la rémunération des personnels de l’Éducation nationale. Quelles sont ces mesures ? Quand seront-elles effectives ? Quels personnels seront concernés ? Le SE-Unsa fait le point.
 
 
Revalorisation de certaines indemnités
 
Plusieurs indemnités sont revalorisées à compter du 1er janvier 2022 :
 
  • L’ISS direction est augmentée de 225 € : retrouvez le détail ici.
Après la création d’une indemnité de responsabilité d’un montant de 450 € pour les directrices et directeurs d’école à la rentrée scolaire 2020, cette nouvelle augmentation de 225 € de l’ISS est une reconnaissance de la charge de travail et de l’investissement de ces personnels. Cependant, l’absence d’une loi de programmation empêche d’avoir une vision à long terme concernant leur revalorisation, ce qui est pourtant indispensable.
 
  • L’indemnité de fonction de conseiller pédagogique passe de 1000 €/an à 1 500 €/an.
Il s’agit d’une entrée en matière, mais encore insuffisante pour que cette fonction soit de nouveau attractive. 
 
  • L’indemnité d’enseignement en milieu pénitentiaire augmente de 450 €.
Nous sommes satisfaits que ces personnels soient enfin pris en compte. Cependant, cette augmentation est modeste et ne solde pas nos revendications. Nous continuons à demander le versement de l’Isae, justifié au vu de leurs missions et de l’ajout des 108 heures à leurs ORS sans contrepartie financière. Nous attendons donc d’autres avancées et notamment la concrétisation de l’engagement pris concernant l’accès au vivier 1 de la classe exceptionnelle.
 
  • L’ISS conseiller en formation continue passe de 7974,70 €/an à 8373,44 €/an. 
Le SE-Unsa acte favorablement cette 2e étape avec une augmentation de 5 % pour la 2e année consécutive. Pour autant, nous sommes encore loin des 30 % que nous revendiquons et certains sujets autres qu’indemnitaires n’ont pas débouché sur des propositions concrètes à l’instar de la demande de modification du référentiel et de la création d’une discipline d’enseignement CPIF (coordination pédagogique et ingénierie de formation). 
 
  • L’alignement de l’indemnité des PsyEN EDO sur celle des EDA se poursuit lentement, passant de 767,10 €/an à 1192,80 €/an.
Cette décision d’une augmentation de 55 % du montant actuel de leur indemnité est une évolution substantielle qui va dans le sens du rattrapage que nous avions porté lors des discussions du Grenelle et de l’agenda social. Mais nous sommes encore loin de la convergence avec l’indemnité des EDA (2 044,19 €).
 
 
Prime d’attractivité
 
La 2e marche de la prime d’attractivité se met en place à partir de février 2022. Pour les titulaires, elle concernera les personnels enseignants, CPE et PsyEN des échelons 2 à 9. Pour les contractuels, elle sera de 400 € bruts annuels pour tous.
 
Pour le SE-Unsa, cette deuxième marche était indispensable. Pourtant, la route est encore longue pour que l’on puisse considérer qu’il s’agit d’une revalorisation et elle est loin d’être suffisante pour restaurer l’attractivité de nos métiers.
 
>> Voir les montants de la prime d’attractivité pour les titulaires
>> Voir les montants de la prime d’attractivité pour les contractuels
 
 
Prime entrée métier ? 
 
Les modifications apportées au décret de la prime d’entrée dans le métier permettront de la verser aux M2 alternants et aux AED en préprofessionnalisation à partir de septembre 2022.
 
C’est une avancée nécessaire, mais nous souhaitions la suppression totale de la clause d’exclusion pour les collègues ayant exercé des fonctions d’enseignement, d’éducation et de PsyEN pendant plus de 3 mois l’année précédant leur stage.
 
 
Ajustement à la réévaluation du Smic
 
Comme chaque année, l’augmentation du Smic implique un ajustement des rémunérations de certains personnels contractuels afin de les aligner sur le salaire minimum.
Cette augmentation devrait se traduire par le versement d’une indemnité différentielle pour les contrats en cours et une revalorisation indiciaire de l’indice plancher pour les nouveaux contrats.
 
Pour les AESH, nous regrettons que les avancées obtenues lors de la création de la grille soient déjà écrasées par cette augmentation du Smic.
 
 
Indemnité inflation
 
Le gouvernement a mis en œuvre une indemnité inflation de 100 € à destination des personnels actifs et des retraités dont les revenus sont inférieurs à 2 000 € nets par mois. 
 
Cette indemnité sera versée en janvier 2022. Les agents devront avoir perçu moins de 26 000 € bruts entre le 1er janvier 2021 et le 31 octobre 2021, primes et indemnités comprises avec le traitement indiciaire. Pour les retraités, le seuil est de 2 000 € nets de pension. Le versement sera automatique, aucune demande n’est à faire. Cette indemnité n’est pas proratisée au temps de travail. 
 
 
PSC
 
Depuis le 1er janvier 2022, chaque agent en service de l’État ayant souscrit un contrat de protection sociale complémentaire peut bénéficier du versement d’un forfait mensuel de 15 €. Il faut être en activité, en congé mobilité ou en détachement. L’agent peut aussi en bénéficier s’il est en congé parental, en disponibilité pour raison de santé ou en congé sans rémunération toujours pour raison de santé, en congé proche aidant, en congé de présence parentale ou de solidarité familiale. 
 
Le forfait est de 15 €, que l’agent exerce à temps partiel ou à temps complet.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Certaines de ces mesures sont issues du Grenelle tandis que d’autres concernent des populations plus larges (PSC, indemnité inflation, revalorisation minimale du Smic). 
 
Si des augmentations restent toujours de bonnes nouvelles, cela ne saurait masquer le refus du gouvernement à rouvrir la question centrale de la valeur du point d’indice. En effet, ces avancées modestes sont à mettre en perspective dans un contexte inflationniste qui s’installe durablement. 
 
Dans de telles conditions, pour beaucoup d’entre elles, ces mesurent sont écrasées par le contexte d’augmentation des prix et ne répondent pas à la baisse du pouvoir d’achat et au défaut d’attractivités de nos métiers.