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CNH : des annonces qui nĂ©cessitent d’être travaillĂ©es avec les personnels
Article publié le jeudi 25 mai 2023.
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Lors de la confĂ©rence nationale du handicap du 26 avril, le prĂ©sident de la RĂ©publique a fait des annonces sur la scolarisation des enfants en situation de handicap. Celles-ci devraient constituer « l’acte 2 de l’École inclusive Â». Le SE-Unsa rappelle cependant que l’École inclusive ne se rĂ©sume pas Ă  la scolarisation des Ă©lèves en situation de handicap mais englobe bien tous les Ă©lèves Ă  besoins Ă©ducatifs particuliers.
 
 
Ces annonces doivent maintenant ĂŞtre prĂ©cisĂ©es et surtout travaillĂ©es avec les reprĂ©sentants des personnels qui, jusque-lĂ , n’ont pas Ă©tĂ© associĂ©s Ă  ces prises de dĂ©cision. L’ « acte 2 Â» de l’École inclusive ne peut se faire sans concertation.
 
 
Des problématiques entendues
 
Les annonces du président montrent que les problématiques maintes fois répétées par le SE-Unsa sont enfin entendues mais les réponses apportées interrogent et inquiètent.
 
En effet, l’exĂ©cutif semble avoir enfin identifiĂ© que :
 
  • Pour certains Ă©lèves handicapĂ©s, la scolarisation sans les aides spĂ©cifiques nĂ©cessaires, en particulier en matière de soins, ne rĂ©pond ni Ă  leurs besoins, ni aux capacitĂ©s de l’École.
     
  • Les Pial sont restĂ©s des outils de gestion, souvent au dĂ©triment des conditions d’emploi des AESH, bien plus que des structures permettant les partenariats nĂ©cessaires Ă  la rĂ©ussite de l’inclusion.
     
  • Les accompagnantes et accompagnants ont besoin d’être considĂ©rĂ©s comme des travailleurs qui ont besoin d’un temps plein pour vivre de leur mĂ©tier.
Néanmoins à ce stade, les annonces faites restent floues et pourraient engendrer de nouveaux problèmes.
 
 
Pial ou Pas : quelle diffĂ©rence ?
 
Les Pial deviendraient des pôles d’appui à la scolarité (PAS) avec de nouvelles missions.
Il est envisageable, même si ce n’est pas clairement annoncé, que les AESH ne soient plus affectés à un Pial mais directement dans les écoles, les collèges et les lycées. Le PAS n’aurait peut-être plus ce rôle de gestion des AESH.
 
Le PAS servirait Ă  identifier les besoin des Ă©lèves pour donner des rĂ©ponses de niveau 1 (amĂ©nagements pĂ©dagogiques, matĂ©riel adaptĂ©, appui ponctuel de professionnels du soin). Reste Ă  savoir qui composerait ces PAS et avec quels moyens. Pour le moment, on nous annonce la prĂ©sence d’un enseignant spĂ©cialisĂ© qui, pour nous, ne pourra pas ĂŞtre retirĂ© des Rased. 
 
 
L’École doit rester un lieu d’apprentissage, pas un lieu de soin
 
Du personnel médico-social pourrait être affecté dans les PAS. Une chose est sûre, le président annonce que ces personnels ont vocation à être dans les murs de l’école. Mais leur place, en particulier celle des professionnels du secteur libéral, dans les écoles, les collèges et les lycées ne sont pas de nature à rassurer la profession. Si la prise en charge médicale et socio-éducative est nécessaire pour certains enfants et jeunes, l’École ne peut se transformer en lieu de soins ouverts aux allées et venues d’une multitude d’acteurs éloignés de la culture de l’École qui pourraient même vouloir intervenir dans les choix pédagogiques.
Cette ouverture fait également craindre une dérive vers une médicalisation accrue de la difficulté scolaire tant la frontière est parfois ténue entre elle et la reconnaissance de handicap. Les interventions des personnels ne peuvent se faire au détriment des prises en charge en établissement ou service social ou médico-social (ESMS).
 
Pour le SE-Unsa, l’École a besoin d’enseignants spécialisés pour participer à la prise en charge des élèves en situation de handicap et de ceux en grande difficulté scolaire. L’annonce d’enseignants référents dans toutes les circonscriptions du premier degré et dans les établissements du second degré ne répond pas à cette problématique.
Le SE-Unsa revendique une politique de rĂ©investissement dans les Rased dans le 1er degrĂ© et la crĂ©ation de dispositifs identiques dans le 2d degrĂ©, en particulier les collèges et les lycĂ©es professionnels.
 
 
Ne confondons pas les métiers d’AESH et d’AED
 
La volonté de créer le nouveau métier d’accompagnant à la réussite éducative (ARE) qui fusionnerait les actuels métiers d’AESH et d’AED prend le risque de confondre les fonctions et les missions de chacun. Le rôle d’un AESH n’est pas celui d’un AED et réciproquement. Chacun est formé, même insuffisamment, pour un métier particulier qui ne doit pas perdre son objectif.
 
Si ce nouveau mĂ©tier doit permettre de faire des contrats Ă  temps plein, l’ambition risque de ne pas ĂŞtre atteinte. Ce sont sur les mĂŞmes temps que la vie scolaire d’un lycĂ©e ou d’un collège a besoin d’AED et que les AESH doivent accompagner les Ă©lèves en classe. Quid du 1er degrĂ© ? Les ARE seront-ils aussi des aides Ă  la direction ? LĂ  aussi la confusion des mĂ©tiers et le chevauchement des emplois du temps pourraient ĂŞtre le frein principal.
 
Le SE-Unsa rappelle sa revendication d’un corps spécifique de fonctionnaire qui permettra de garantir l’accès au Service public d’éducation pour les élèves en situation de handicap ou à besoin éducatif particulier.
 
 
Ne déstabilisons pas les vies scolaires
 
Le nouveau mĂ©tier d’accompagnant tel qu’il se dessine risque de dĂ©stabiliser le fonctionnement des vies scolaires parce qu’elles n’auront plus de personnels dĂ©diĂ©s pour organiser le service. Les vies scolaires ont besoin de personnels sur tout le temps hors enseignement pour prendre en charge les Ă©lèves, pas seulement pendant les rĂ©crĂ©ations et la pause mĂ©ridienne. Comment organiser le travail Ă  la vie scolaire si les heures de prĂ©sence sont morcelĂ©es et si elles sont en dehors des heures de prĂ©sence des Ă©lèves ?
 
Si les ARE sont affectĂ©s directement dans les collèges et les lycĂ©es, que deviendra le rĂ´le des CPE ? Ils sont aujourd’hui responsables de l’organisation du service des AED, nous ne souhaitons pas que leurs missions changent ni qu’ils deviennent les responsables de tous les ARE avec une charge de travail alourdie.
 
 
Et les PsyEN dans tout ça ?
 
Le président n’évoque pas les psychologues dans ces annonces. Or, ils ont toute leur place pour faire des bilans psychologiques réalisés au sein de l’Éducation nationale pour constituer une saisine auprès des MDPH ou pour intervenir auprès des enfants avec un trouble du neurodéveloppement (participation à l’élaboration, à la mise en œuvre, au suivi et à l’évaluation de mesures d’aide individuelle ou collective appropriées à leur situation).
 
Le SE-Unsa continuera à se battre pour qu’il y ait plus de PsyEN auprès des élèves.
 
 
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