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LaĂŻcitĂ© : une proposition de loi dĂ©cisive
Article publié le mardi 17 janvier 2023.
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Le sĂ©nateur Pierre Ouzoulias a rĂ©cemment dĂ©posĂ© une proposition de loi visant Ă  faire entrer dans la Constitution l’article 2 de la loi de 1905 «  la RĂ©publique ne reconnaĂ®t, ne salarie ni ne subventionne aucun culte  Â».
 
Le SE-Unsa lui donne la parole afin que chacun puisse envisager les changements concrets qui pourraient intervenir, si le texte allait au bout du processus législatif.
 
 
La laĂŻcitĂ© est un principe inscrit dans le premier article de la constitution française, qui prĂ©cise que la France est une RĂ©publique indivisible, laĂŻque, dĂ©mocratique et sociale. Selon, vous que pourrait apporter de plus l’ajout de l’article 2 de la loi de 1905 ?
 
Beaucoup de choses ! La constitutionnalisation du premier alinĂ©a de l’article 2 de la loi de 1905 nous permettrait d’abord d’aller au bout du processus de sĂ©paration entre les Églises et l’Etat, tel que le voulaient les lĂ©gislateurs de 1905.
Dans notre pays, il existe aujourd’hui des régimes dérogatoires à la loi de 1905. Je pense en particulier au concordat qui subsiste en Alsace-Moselle et à l’ordonnance de Charles X qui demeure en Guyane, laquelle permet au culte catholique de bénéficier d’un financement public.
L’adoption de cette proposition de loi traduirait la volonté sans équivoque du législateur et du peuple français de mettre fin à toutes ces exceptions au principe de laïcité. Le Conseil constitutionnel n’aurait dès lors d’autres choix que d’harmoniser le droit en la matière, en revenant de manière plus large sur tout ce qui fait entrave à la séparation entre les Églises et l’État. Il y a les régimes dérogatoires à la loi de 1905, mais aussi tout ce qui concerne les subventionnements directs et indirects des cultes.
Au fond, je considère que l’adoption de ma proposition de loi est un préalable indispensable à l’édification de la République laïque et sociale que Jean Jaurès appelait de ses vœux.
 
 
Votre proposition de loi prĂŞte Ă  penser que la laĂŻcitĂ© n’est pas achevĂ©e dans notre pays. Est-ce vraiment le cas ?
 
Oui, si on considère, comme c’est mon cas, que la laĂŻcitĂ© se dĂ©finit de la façon suivante : libertĂ© de conscience et de culte, sĂ©paration de l’Église et de l’État et neutralitĂ© de ce dernier en matière religieuse, ce qui lui impose de ne reconnaĂ®tre aucun culte et de n’en salarier aucun.
En partant de cette dĂ©finition, comment pourrions-nous nous accommoder de la situation actuelle dans laquelle le principe de laĂŻcitĂ© ne s’applique pas de la mĂŞme manière selon le territoire de la RĂ©publique dans lequel vous vivez ? Comment prĂ©tendre garantir l’égalitĂ© entre les citoyens dans ces circonstances ? Au moment du vote de la loi de 1905, Georges ClĂ©menceau disait que la sĂ©paration des Églises et de l’État n’était pas achevĂ©e, mais ne faisait que commencer. Force est d’admettre qu’il avait raison et je crois qu’il convient de relancer le dĂ©bat autour de ce principe laĂŻque auquel nos concitoyens sont très attachĂ©s. Je rappelle que l’abrogation des rĂ©gimes dĂ©rogatoires Ă  la loi de 1905 a longtemps figurĂ© dans de nombreux programmes de partis de gauche. C’est encore le cas aujourd’hui et je suis heureux que le parti communiste français incarne ce combat, dans la lignĂ©e de l’action menĂ©e par Étienne Fajon, dĂ©putĂ© communiste qui a introduit, par amendement, le principe de laĂŻcitĂ© dans la Constitution de 1946.
 
 
Aujourd’hui, plus aucun groupe politique ne s’oppose frontalement Ă  la laĂŻcitĂ© ; mais ce principe a des faux-amis. Qui sont-ils et pensez-vous que cette proposition de loi permettra de les dĂ©voiler ?
 
Oui, c’est une évidence. Nous le verrons au moment des discussions entourant la proposition de loi. Mais je ne doute pas que ce débat dévoilera au grand jour les différences entre ceux qui demeurent viscéralement attachés à la République, à l’héritage des Lumières et à celui de la Révolution française et ceux souhaitant inscrire dans notre Constitution que la France est de tradition chrétienne, tout en se prétendant les champions de la laïcité lorsqu’ils pourfendent, injustement, nos compatriotes de confession musulmane.
 
 
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