Notre avis
Après une augmentation constante depuis 2018, le nombre de postes offerts au Capeps externe est en baisse. Si le nombre d’inscrits au concours n’est pas encore connu, la faible progression de 3% d’inscrits à l’ensemble des concours de recrutement du second degré, après une session 2022 très inquiétante (près de 40% de candidats en moins au métier de professeur d’EPS), n’augure rien de bon.
Dans un contexte de crise d’attractivité du métier d’enseignant, on peut se réjouir d’un nombre d’inscrits supérieur au nombre de places aux concours du second degré. Mais on doit s’inquiéter de la perte de 2 000 inscriptions depuis deux ans. L’EPS, comme les autres disciplines, a été fortement touchée par la pandémie de Covid, qui a quasiment réduit son activité à néant. Les infrastructures vieillissantes et dégradées, la crise énergétique qui se traduit par des températures très fraîches dans les gymnases, n’encouragent pas une vocation qui tend à se perdre. Plus largement, les faibles évolutions salariales, le manque de considération d’une profession par le ministère qui cherche à externaliser et déplacer le savoir-faire des PEPS en expérimentant les 2 heures supplémentaires de sport au collège, et enfin la lourde problématique de l’immobilité géographique, peuvent aussi expliquer cette désaffection des candidats.
Paradoxalement, les postes offerts au concours de l’agrégation externe vont voir leur nombre augmenter pour la première fois depuis plusieurs années. La volonté du ministère de compenser le manque d’enseignants dans le supérieur est flagrante, mais ne résoudra pas la pénurie qui s’annonce dans le secondaire.
Le Capeps est un concours exigeant qui vient couronner une formation très riche. Il attire encore les étudiants issus de Staps, qui, pour la plupart, deviennent des professeurs d’EPS qui ont beaucoup à apporter à leurs élèves et leurs collègues. Toutefois, cet attrait tend à s’émousser depuis deux ans, et le ministère ne peut l’ignorer. Tout doit être mis en œuvre pour que nos métiers fassent à nouveau rêver.
Le SE-Unsa, en tant qu’organisation syndicale représentative, prendra part à cette importante réflexion.