Dans la plupart des notes de service envoyées par les IEN dans les tout premiers jours de la rentrée, quelle ne fut pas votre surprise en découvrant, souvent en annexe, de nouvelles préconisations concernant l’enseignement des langues vivantes ou plutôt de la seule langue vivante enseignée en Alsace, l’allemand.

Ces consignes concernent aussi bien les classes monolingues que les classes bilingues. Elles sont détaillées dans un document émanant d’un groupe de travail du collège académique (Fabienne SCHLUND, IEN du Haut-Rhin, chargée de mission Langues, son homologue du Bas-Rhin, Patrick WACK, Jean-Baptiste LADAIQUE, IENA et Brice SCHOBEL, doyen des IEN).

Il est précisé que le dit document a été validé par Mme la Rectrice de l’académie de Strasbourg et Mmes les DASEN du 67 et du 68 mercredi 24 août 2016 (!).

Dans les classes monolingues, il conviendra désormais de rogner de 10% l'ensemble des quotas horaires annuels de l'ensemble des matières afin de prendre en compte à la fois l’arrêté des programmes du 9 novembre 2015 (répartition des disciplines sur 24 heures) et la convention cadre portant la politique régionale plurilingue du 5 octobre 2015 fixant les 108 heures annuelles d’enseignement de la langue régionale tout en tenant compte de l’heure d’enseignement religieux hebdomadaire (encore et toujours inclue dans les 24 heures hebdomadaires).

Concernant spécifiquement les collègues des classes bilingues, l’ensemble des matières doivent désormais être enseignées dans les deux langues.

Pour le SE-UNSA, il n’est tout bonnement pas acceptable, le jour de la pré-rentrée, de prendre connaissance de telles injonctions qui bouleversent totalement, particulièrement dans les classes bilingues, le fonctionnement en vigueur depuis de nombreuses années.

De telles modifications ne peuvent être décrétées en un tournemain avec application immédiate. A minima, une consultation, puis un accompagnement des enseignants des classes bilingues, s’étalant sur plusieurs mois semble incontournable avant d’entrevoir une officialisation d’une nouvelle répartition horaire.

Au-lieu de cela, l’administration précipite les choses, en catastrophe, au mépris total des personnels.

Dans le département du Bas-Rhin, qui nous sert souvent de modèle, il a bien été précisé "qu’il n’y a pas de caractère obligatoire pour cette année scolaire" ; aucune circulaire rectorale n’est parue à ce sujet. On ne comprendrait pas pourquoi, dans notre département, il en serait autrement. Pour le SE-UNSA, cette répartition ne peut donc être qu’une proposition, et pas une injonction, du moins pour cette année scolaire.

Pour le nouvel IEN adjoint de la DASEN, que nous avons récemment contacté, la mise en place de ces recommandations doit se faire de manière progressive au cours de l’année scolaire. C’est bien le moins qu’on puisse entendre.

Affaire à suivre...