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Et maintenant, concrĂ©tisons la Refondation !
Article publié le jeudi 16 mai 2013.
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Le groupe « socle commun, promesse démocratique » (CRAP-Cahiers Pédagogiques, Education et Devenir, SE-Unsa et Sgen-CFDT) poursuit son combat pour transformer notre école du tri social en une école de la promotion de tous. La loi d’orientation et de programmation trace des perspectives, ouvre des possibles, mais rien n’est joué : les décrets à venir seront décisifs pour la « refondation ».

Le principe du socle commun inscrit dans la loi d’orientation de 2005 a été dévoyé. Au lieu d’être l’outil du renouveau pédagogique, il était devenu l’instrument du pilotage technocratique par les évaluations sommatives, de la réduction des finalités de la scolarité obligatoire à des « fondamentaux » marqués par une idéologie passéiste plutôt que par les savoirs didactiques et pédagogiques reconnus. De la définition du socle à la réécriture des programmes, en passant par les modalités d’évaluation et de certification, les décisions prises n’ont pas été à la hauteur du principe d’un bagage commun dont l’acquisition est garantie à tous.

Nous ne voulons plus de ces errements. Nous ne voulons plus des prescriptions dĂ©mesurĂ©es dont on accepte,  avec une grande hypocrisie, qu’elles ne soient pas appliquĂ©es. Nous ne voulons plus des injonctions contradictoires qui demandent Ă  la scolaritĂ© commune Ă©cole-collège  d’assurer Ă  la fois la sĂ©lection et la rĂ©ussite de tous. Nous ne voulons plus d’un système d’évaluation incompatible  avec des acquisitions progressives de compĂ©tences. Nous ne voulons plus voir les Ă©quipes livrĂ©es Ă  elles-mĂŞmes, sans accompagnement solide et sans formation continue adaptĂ©e.

Nous attendons du futur Conseil SupĂ©rieur des Programmes qu’il soit indĂ©pendant de tous les lobbies disciplinaires habituels et qu’il fasse une large place aux  praticiens innovants, aux militants des mouvements pĂ©dagogiques, aux chercheurs en science de l’éducation dans leur diversitĂ©, et Ă  des personnalitĂ©s extĂ©rieures au système Ă©ducatif. Nous souhaitons qu’il s’enrichisse de points de vue Ă©trangers Ă  notre système français. Nous souhaitons Ă©galement qu’il dispose des moyens de mener ses propres expertises, auditions et consultations.

Nous demandons au Conseil SupĂ©rieur des Programmes de redĂ©finir les piliers du socle enconservant la rĂ©fĂ©rence aux compĂ©tences-clĂ©s pour l’éducation et la formation tout au long de la vie europĂ©ennes de manière Ă  l’inscrire dans une forme de continuitĂ© indispensable Ă  l’action pĂ©dagogique. Nous lui demandons toutefois d’introduire le pilier « apprendre Ă  apprendre », Ă©cartĂ©  dans la version prĂ©cĂ©dente, alors que le travail personnel des Ă©lèves doit ĂŞtre au cĹ“ur de la refondation de l’école. Et nous lui demandons d’en finir avec la fragmentation des compĂ©tences et des savoirs, avec l’encyclopĂ©disme et l’empilement, en formulant pour chacun des “piliers” des compĂ©tences terminales en nombre limitĂ©. Nous souhaitons un socle lisible par tous les acteurs, Ă  commencer par les Ă©lèves et les parents.

Nous voulons des programmes au service de l’acquisition des compétences du socle commun. Pour cela, ils doivent lister pour chaque cycle les ressources à mobiliser pour maîtriser les compétences attendues. Les programmes doivent s’inscrire dans la logique de maîtrise du socle commun : pour cela, il faut harmoniser leur rédaction, indiquer les compétences générales du socle qui sont travaillées, avec des parties communes à plusieurs disciplines. Ces programmes, conçus comme des référentiels, fourniront ainsi des objectifs propres aux disciplines, d’autres objectifs transversaux et interdisciplinaires, ainsi que des situations d’apprentissage et d’évaluation faisant le lien entre les disciplines et le socle commun. Les programmes doivent être réunis dans un document commun, qui donne à tous les acteurs une vision globale des apprentissages à mener et des champs d’études rencontrés.

Le Livret Personnel de Compétences (LPC), tel qu’il est conçu actuellement est un obstacle à la mise en œuvre du socle commun, car il prétend être à la fois un outil de suivi, de communication avec les familles et de validation des acquis. Il est soit trop lourd, soit insuffisamment précis, soit trop technique selon les fonctions qu’on privilégie. Nous demandons que les textes réglementaires distinguent clairement l’attestation finale du socle commun dont le contenu est défini nationalement (en clarifiant les niveaux d’exigence requis) et les outils qui sont au choix des équipes pédagogiques pour le travail de suivi des acquisitions des élèves au quotidien sur la base de cadres nationaux.

Nous voulons un réel travail commun entre école primaire et collège dans le cadre de réseaux pédagogiques du socle. Ce travail passe par un cycle commun CM1/CM2/6ème qui remet en cause l’idée d’un palier de fin de CM2 au profit de la continuité de la scolarité obligatoire. Le conseil école-collège doit organiser ce travail commun : il devra être rendu matériellement possible et être reconnu dans les missions et services des personnels concernés.

Le Diplôme National du Brevet et le Certificat de Formation Générale doivent être supprimés sous leur forme actuelle. Il ne peut pas y avoir discordance entre validation du socle et examens terminaux. Nous proposons que ces deux diplômes soient remplacés par un Brevet du socle commun qui atteste des niveaux atteints dans les différentes compétences du socle. Ces niveaux pourront être évalués dans des travaux divers : travaux individuels et collectifs, travaux disciplinaires et interdisciplinaires, projets collaboratifs, portefeuille de réussites…

Notre école est à la croisée des chemins. L’indispensable refondation ne peut advenir sans changements profonds. La loi les permet. Les décrets d’application doivent leur donner corps.

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