Depuis plusieurs jours, les sujets sur les écoles et les collèges qui rouvrent font la  une de médias. Le plus souvent on y voit des élèves et des personnels avec le sourire. Une fois de plus, les personnels mettent en Å“uvre la parole de l’État et le font avec la plus grande préoccupation pour les élèves et leurs familles. La reprise progressive se fait et cela dans une atmosphère positive pour les élèves qui en bénéficient, avec la satisfaction pour leurs enseignants de les retrouver. Mais à quel prix ? Ces images ne reflètent qu’une partie de la réalité. Celle que les personnels qui peuvent être présents montrent aux enfants, aux jeunes et à leurs parents. Ils gardent pour eux les inquiétudes, les tensions et la fatigue accumulées.  Ce n’est pas une surprise pour qui connaît les professionnels de l’éducation et il faut en tirer toute la fierté de nos métiers.  C’est bien l’engagement des tous les personnels qui permet de réaliser cette prouesse malgré les conditions dans lesquelles ils sont placés. L’exécutif aurait tort de s’attribuer une part du mérite et de penser qu’il peut encore continuer à décider de l’impossible pour la fin de l’année puis pour la rentrée scolaire et que la mécanique absorbera et suivra.

Ce serait une erreur qui conduirait dans le mur de l’épuisement et de la colère.  Dans cette situation exceptionnelle, chacun doit prendre ses responsabilités.  Les personnels ne cessent de prendre les leurs. Il appartient au politique de ne pas tirer sur la corde mais plutôt de sécuriser, de soutenir et d’enfin reconnaître les agents du Service public d’éducation. Le Président a annoncé que rien ne serait comme avant,  y compris son regard sur notre pays et son système de protection sociale dont ses services publics. Les personnels de l’Éducation nationale sont plus que jamais en droit d’en attendre des signes concrets sur la façon dont ils sont considérés dans leur ministère.

Stéphane Crochet

Secrétaire général du SE-Unsa

Le 19 mai 2020