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SE-UNSA 66


 Par SE-UNSA 66
 Le  mardi 30 août 2022

Quand le président réaffirme sa méthode sans prendre en compte les erreurs du passé.

 

Le SE-Unsa 66 observe que le président Macron a dressé à la veille de cette nouvelle année scolaire un constat alarmant voir alarmiste sur l’état de l’Ecole. Elèves « malheureux », parents « anxieux », personnels « désabusés » … Si Emmanuel Macron n’a pas fait le lien de cause à effet avec la politique conduite durant son premier quinquennat, le SE-Unsa le fait !

Réformes mal préparées (bac, formation initiale, fonction publique…) peu abouties, mises en place aux forceps, pour rétropédaler quelques mois plus tard… Priorité de façade donnée à l’Ecole à grands coups de battage médiatique, d’annonces grandiloquentes et de travaux au long cours pour finalement accoucher d’une souris… L’organisation millimétrée d’un travail de sape du dialogue avec les syndicats, seuls représentants légitimes de la réalité des établissements… La liste est encore lourde et longue !

Pour le SE-Unsa 66, en dépeignant ce paysage le président Macron renvoie silencieusement la responsabilité de la crise scolaire, au mieux à l'évolution de la société, au pire à tous les agents qui font vivre nos écoles, nos collèges et nos lycées !

Et pourtant, contre toute attente, le président persiste et signe en reprenant des annonces déjà faites sur lesquelles le SE-Unsa interroge :

-         Un salaire à 2000 euros pour les débuts de carrière. Pour qui au juste ? Pour quand ? Et comment ? Nul ne le sait ! Pour le SE-Unsa ce sont tous les métiers de l’Education Nationale qui doivent être valorisés et ce dès l’année de stage.

-          Rémunérer de nouvelles missions pour les volontaires ?? Que l’Etat daigne déjà reconnaître financièrement toutes les nouvelles missions apparues ces dernières années telles que le suivi des élèves en situation de handicap, la conduite et l’élaboration de projets pédagogiques, sans compter l’alourdissement croissant de la charge de travail liée à l’hétérogénéité des profils des élèves de nos classes !

-          Créer un fond de 500 millions d’euros pour soutenir des projets pédagogiques de l’école du futur alors que ça fait 5 ans que la normalisation redescendante est imposée à tous par le ministère ? Alors que J. M Blanquer a demandé aux professionnels d’arrêter de réfléchir et de concevoir les apprentissages pour n’appliquer que ses « bonnes méthodes ». Le président ferait mieux de s’interroger à la mise en place d’un fond sur les conditions matérielles d’accueil des élèves qui dépendent exclusivement de la richesse ou de la pauvreté de leur commune ou de leur département ainsi que des orientations politiques qui y sont choisies !

Le SE-Unsa 66 regrette de devoir reconnaitre que l’Ecole, telle que le climat ou l’environnement est en crise. Le SE-Unsa réaffirme que le temps de l’Ecole est un temps qui doit être déconnecté des calendriers électoraux. Il faut laisser s’installer un vrai espace de construction collaborative avec les syndicats dans une temporalité adaptée aux enjeux sociétaux du vivre-ensemble au sein de l’Ecole publique, laïque et gratuite qui élève tous les futurs citoyens et qui doit honorer ses engagements.

Nadia Alram, secrétaire départementale du SE-Unsa 66

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