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SE-UNSA 64


 Par SE-UNSA 64
 Le  vendredi 27 mars 2020

CHSCT du 25 mars 2020 : l’IA-DASEN ne nous comprend pas !

 

Dans des conditions exécrables de visio-conférence, nous avons tenté de tenir un Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail pour évoquer la prévention des risques autour de l’actualité sanitaire. Nous en sortons déçus par l’équipe de direction du département. La mesure des conséquences sur nos conditions actuelles de travail n’existe pas de la part de la DSDEN.

Mais l’UNSA Education a tout de même soulevé les points essentiels que l’administration se doit d’appréhender !

Monsieur le Directeur Académique ne semble saisir ni l’enjeu ni l’implication dont font preuve les collègues sur le terrain pour assurer une « continuité pédagogique » dans une organisation chaotique et désordonnée de ses services académiques.

La communication ministérielle aggrave un sentiment fort d’abattement et d’usure professionnelle.

L’absence de clarté et de positionnement de l’administration sur ces sujets est un vecteur de risques psycho sociaux réels. La DSDEN64 ne réalise pas le décalage qui existe entre ses représentations et les réalités du terrain.

Nous, SE UNSA, le dénonçons au sein de notre Fédération l’UNSA Education.

 

Les sujets évoqués par le DASEN :

·       L’autorisation professionnelle va être prolongée, une nouvelle version est encours.

·       L’Hygiène des locaux : le DASEN a saisi le Préfet à partir de nos remontées de terrain. Les maires ont été interpellés.

·       L’accueil des élèves des « personnels soignants » : le DASEN nous remercie du travail effectué. Entre 180 et 240 élèves sont accueillis chaque jour dans notre département. Prévision d’un tassement de l’accueil en regard d’autres départements.

·       La proposition  de la DSDEN du partenariat de La Poste (les enveloppes T) est censée répondre à notre questionnement sur les contacts avec les familles sans outils numériques. Si nous ne contestons pas l’alternative proposée, nous critiquons l’absence de réflexion sur l’analyse sanitaire du processus (contact des supports papier, durée de vie du virus inconnue, désinfection des retours, etc). Nous avons donc voté un avis négatif sur ce sujet.

·       Personnel en souffrance : la ligne 05 59 82 22 04 dédiée aux questions sur le Covid19 a servi à accueillir aussi le personnel en souffrance, techniquement mais aussi psychologiquement. Le relais est pris par le pôle médico-social, dont nous connaissions déjà le réel investissement auprès des collègues.

 

Nos sujets soumis à la réflexion de l’administration :

·       Santé des personnels :

Aucun dépistage n’est prévu dans les métiers de l’Education Nationale, et notre demande de suivi médical personnalisé des agents volontaires en contact avec des élèves ou des collègues n’est pas prise en considération.

Nous avons déposé deux avis : un avis demandant officiellement des moyens de protection et des protocoles d’hygiène. Un autre sur la demande de reconnaissance d’imputabilité au service comme accident du travail, ou maladie du travail, pour les personnels atteints par le virus.

·       L’organisation et les effets de la continuité pédagogique.

Il a été constaté qu’en cas d’absence de volontaire, une certaine « pression » s’exerçait sur la directrice ou le directeur d’école pour « manager ses équipes » alors même qu’ils se sont du jour au lendemain pour accueillir les enfants des personnels soignants, parfois sans l’aide de leur circonscription. Devraient-ils motiver leurs collègues à participer à l’effort de solidarité ?

Le DASEN a rappelé que c’est la mission des IEN, c’est à ce dernier de discuter et de motiver le volontariat.

Nous déposons un avis sur le droit d’exercer un télétravail dans le respect du confinement.

 

La notion de temps passé à effectuer un « SAV pédagogique » individualisé, démultiplié dans le 2nd degré par le nombre d’élèves suivis par l’enseignant, n’est pas considérée. L’effet de l’isolement du « télétravailleur » qui donne encore plus d’énergie à remplir sa mission nouvelle n’est pas non plus reconnu. Le DASEN estime que nous ne devrions pas mettre autant d’exigence à notre travail ! Où est la communication en ce sens ?

Si l’IENA, pour le 1er degré, tente de nous rassurer sur l’implication de ses IEN à réfléchir aux outils de la continuité pédagogique, elle insiste sur l’exigence de qualité des documents qui seront bientôt mis à disposition sur le site internet DSDEN. Les RASED, les CPC sont sollicités. Ils ont l’idée de créer prochainement une lettre numérique hebdomadaire qui recensera des activités artistiques, etc.

Nous constatons l’absence de propositions pour le 2nd degré.

·       L’anticipation de scénarii.

Si on observait  une baisse du nombre de volontaires, irions-nous vers la réquisition ?

Le DASEN précise que seul le Préfet réquisitionne, et que pour l’instant, nous ne sommes pas concernés.

 

Fin du confinement, retour à la normale, quid du programme ?

Le DASEN élude cette question sous le prétexte que nous avons du temps devant nous.

Les enjeux sont importants pour les familles, et pour la relation parent-prof. Chaque enseignant a cela en tête d’ores et déjà. Cette charge mentale a des conséquences sur chaque agent. Comment se déroulera la reprise ? Les échéances (brevet, bac, affelnet, etc) seront-elles maintenues ? Seront-elles reportées ?

De toute évidence la problématique du programme inachevé dans le 1er degré et le 2nd suscite le même « intérêt » chez notre DASEN !

 

L’UNSA Education continuera de demander à la DSDEN64 d’assumer sa responsabilité au regard de la santé de ses personnels, de coordonner l’organisation de la continuité pédagogique en affichant des messages explicites et de préparer d’ores et déjà l’après confinement pour le retour en classe.

Il est inacceptable qu’en la matière le DASEN se défausse sur les collectivités territoriales ou sur les directrices et les directeurs d’écoles et sur les chefs d’établissement, et, au final sur chaque agent que nous sommes !