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SE-UNSA 63


 Par SE-UNSA 63
 Le  vendredi 24 février 2012

Maternelle, un nouvel élan ?

 

Le ministère se préoccupe de l’école maternelle mais, suivant le lieu et le contexte, les discours intéressent ou inquiètent. Quand le conseil scientifique défend une approche globale et active adaptée aux jeunes élèves, la Dgesco continue de parler «repérage» et «remédiation» en s’appuyant sur… son Conseil scientifique !

Le 19 janvier, la Dgesco a reçu le SE-Unsa, à l’origine de la contestation du projet d’évaluation en grande section, pour lui présenter la démarche maintenant poursuivie. Des outils doivent être «mis à disposition» pour permettre un «repérage des besoins» et des ateliers de remédiation mis en œuvre en aide personnalisée dans trois domaines : maîtrise de la langue, mathématiques et compétences transversales.

Le chantier a été confié à des scientifiques de renom qui ont identifié 11 compétences à développer chez les jeunes élèves.
Pour l’heure, le seul outil disponible est le programme «Parler» de M. Zorman, à l’utilisation duquel seraient formés 2000 conseillers pédagogiques. Pourquoi pas ? Mais n’oublions pas que la difficulté à apprendre est multifactorielle et que l’enfant doit être pris en compte dans sa globalité. Les regards et interventions croisés entre enseignants, enseignants spécialisés, E et G et psychologues scolaires sont indispensables. Une entrée exclusivement neuroscientifique doublée d’une démarche «mécaniste» serait contre-productive.


Le 26 janvier, le SE-Unsa était invité à participer aux travaux du Conseil scientifique de l’enseignement scolaire sur l’école maternelle. P. Claus, doyen de l’Inspection générale du premier degré, le linguiste A. Bentolila et le physicien P. Lena ont fait part de la nécessité de confronter les jeunes élèves à des expériences riches et diverses. Ils ont attiré l’attention sur des démarches pédagogiques adaptées à l’âge des élèves et remis en cause une «primarisation» excessive de la maternelle. Le temps du jeu, de la découverte, de l’expérimentation était au cœur des propos.


Que fera le ministère de ces échanges réjouissants, très éloignés de la logique des diagnostics et des remédiations ainsi que des réponses formatées aux pseudo-cautions scientifiques ? Quand reconstruira-t-il une formation initiale et continue qui prépare réellement aux spécificités de l’exercice du métier en maternelle ?