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SE-UNSA 63


 Par SE-UNSA 63
 Le  vendredi 25 novembre 2011

GREVE / Evaluation des enseignants : bouleversements en vue

 

Promotions aux choix et au grand choix : c’est terminé ! Note pédagogique et note administrative : aussi !

Un projet de décret présenté par le ministère modifie en profondeur l’évaluation et l’avancement des enseignants.

Réforme de l’évaluation

  • Les systèmes de notation (sur 20, sur 100…) des différents corps d’enseignants, des CPE et des COP sont supprimés.
  • La mission d’inspection est supprimée dans le premier comme dans le second degré. On passe donc de l’inspection pédagogique  à un entretien professionnel en dehors de la classe (tous les 3 ans).
  • L’entretien professionnel s’appuie sur un dispositif d’auto-évaluation donnant lieu à un compte-rendu et sur une série de critères parmi lesquels la « capacité à faire progresser chaque élève », les compétences dans sa discipline, « la pratique professionnelle dans l’action collective de l’établissement », « la qualité du cadre de travail afin qu’il soit propice aux apprentissages et au partage des valeurs de la République ».
  • L’évaluation est confiée uniquement au supérieur hiérarchique direct, l’IEN dans le premier degré, le chef d’établissement dans le 2nd degré.
  • Dans le second degré, la notation pédagogique par l’inspecteur disparait.

A l’issue de l’entretien, l’IEN (pour le 1er degré) le chef d’établissement (pour le 2ème degré) rédigera un compte rendu et proposera une bonification d’ancienneté dans le cadre du nouveau système de promotions.

Refonte des carrières

C’est l’autre grande nouveauté du projet. Il n’existe plus désormais qu’un seul rythme d’avancement : l’ancienneté. Terminé le grand choix et le choix.

Les IEN (pour le 1er degré) et Les chefs d’établissement (pour le second degré) auront la possibilité de « récompenser les meilleurs », et de distribuer des « réductions d’ancienneté  2 mois ou 5 mois dans le meilleur des cas » qui permettront d’accéder plus rapidement à l’échelon supérieur. On a clairement affaire à une gestion « managériale » de l’Education nationale, avec tous les risques d’arbitraire et de pressions que cela entraîne.

Quelques chiffres pour étayer les conséquences de ce projet

  • Chaque année, 611 collègues du 1er degré étaient promus au grand choix ou au choix dans notre département.
    Avec la suppression des promotions au grand choix et au choix jusqu'en 2016, Ce sont près de 2000 collègues qui vont être privés de leur avancement normal et qui vont devoir attendre un passage à l'ancienneté.

 

  • Avec une moyenne de 120€ par échelon (plus pour les derniers échelons),
    chaque année de retard coûte 1440€.
    Les 2000 collègues non promus jusqu'en 2016 vont au minimum perdre cette somme.

 

  • A partir de 2016, le rythme d’avancement normal est l’ancienneté.
    Certains (seulement 30% maximum) pourront avoir une réduction d’ancienneté de 5 mois et 50 % maximum d’une réduction de 2 mois après un entretien professionnel (tous les trois ans)  
    Nous sommes très loin des écarts qu’il y actuellement entre le grand choix, le choix et ancienneté.
  • La perte de salaire sur la carrière dépassera les 15 000€

 

  • Avec la nouvelle réforme, il n'y aura plus de note mais un entretien
    professionnel.
    Dans le décret, il est spécifié que ce ne sera pas obligatoirement
    l’inspecteur qui vous évaluera. Cela peut être un personnel délégué.
    Serons-nous notés par un conseiller pédagogique ?

 

  • Il n'y a pas un corps de fonctionnaire où la vitesse d’avancement est
    aussi lente que celle prévu pour les professeurs.
    En règle générale, la durée dans l'échelon pour un fonctionnaire (
    administratif ou autre) est environ de 3 ans.
    En ce qui concerne les enseignants, ce sera 3 ans 6 mois  pour le 6ème , 7ème et 8ème échelon, 4 ans 6 mois pour le 9ème échelon, 5 ans pour le 10ème échelon et 5 ans 6 mois pour le 11ème échelon.
    Même avec le maximum de remise d’ancienneté pouvant être accordés par l'IEN (5 mois) nous avancerons plus lentement que n'importe quel métier dans la fonction publique.
    Est-ce cela la revalorisation du métier promise par le chef de l’Etat au début de son mandat ?

    Pour le SE-Unsa, ce projet est inacceptable ! Les règles collectives de carrière et l’absence d’arbitraire doivent être garanties.

    Le SE-Unsa demande le retrait du projet et revendique la reconnaissance de la diversité des missions des enseignants ainsi qu' une véritable revalorisation des carrières.

    Pour toutes ces raisons, Le SE-Unsa appelle les enseignants, les CPE et les COP à faire grève le jeudi 15 décembre et à signer la pétition sur le site http://retraitduprojetevaluation.net