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SE-UNSA 63


 Par SE-UNSA 63
 Le  lundi 4 avril 2011

Résultats 2011 évaluations CM2 : le ministre décroche le premier prix d’interprétation

 
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Le ministère a mis en ligne lundi 4 avril les résultats des évaluations CM2 2011, résultats nationaux, académiques et départementaux.
Ces résultats sont marqués par une stabilité en français et une progression en mathématiques.
 
Les résultats nationaux, avec rappel des résultats 2009 et 2010 :
 
 
FRANÇAIS
 
 
2011
2010
2009
Acquis très solides (38 et +)
43%
43%
45%
Bons acquis
(de 28 à 38)
31%
30%
30%
Acquis fragiles
(de 17 à 27)
19%
20%
18%
Acquis insuffisants
( - de 17)
7%
7%
7%
 
MATHEMATIQUES
 
 
2011
2010
2009
Acquis très solides
 ( 26 et +)
38%
35%
35%
Bons acquis
(de 19 à 26)
32%
32%
30%
Acquis fragiles
(de 12 à 18)
20%
20%
20%
Acquis insuffisants
( - de 12)
10%
13%
15%
 
Quels enseignements peut-on tirer des résultats de ces évaluations et de leur évolution sur trois ans ?
La plus grande prudence s’impose dans l’analyse. On se souvient de l’épisode quelque peu ridicule de l’an dernier. Le ministère, confronté à des résultats sensiblement en baisse, avait dû appliquer un coefficient correctif, la difficulté des exercices proposés ayant été mal calibrée par la DGESCO qui s’était auto-promue spécialiste de l’évaluation à la place de la DEP. Sans parler de l’inadéquation de certains items pour mesurer la compétence annoncée. Cette année, la DEP est de retour. On peut donc espérer une approche plus rigoureuse et professionnelle du choix des exercices proposés.
Pour autant, peut-on tirer des enseignements de ces résultats ? Dans quelle mesure les progrès enregistrés sont-ils liés à une meilleure anticipation des typologies d’exercices proposées par les enseignants ? En quoi une meilleure préparation des élèves garantit-elle des acquis solides et structurés ? Les connaissances et compétences testées sont-elles vraiment celles qui doivent être absolument acquises ? La sélection effectuée risque d’avoir des effets pervers sur l’enseignement en focalisant le travail sur ces seules compétences au détriment d’approches culturellement plus riches et plus susceptibles de créer du sens et de la motivation chez les élèves.
Le ministre, lui, communique déjà sur les progrès accomplis. Dans le Figaro daté du 4 avril, il affirme péremptoirement : « C’est bien la preuve que notre recentrage sur les fondamentaux, français et mathématiques, à l’école primaire est en train de payer. » Finalement, c’est sans doute là la principale fonction de ces évaluations (que le ministre persiste à présenter dans la presse comme « un outil pour le professeur qui, grâce à l’aide personnalisée, peut remédier aux difficultés ») : offrir au ministre l’occasion de communiquer sur la pertinence et l’efficacité de sa politique !
 
Les propositions du SE-Unsa
 
Le SE-Unsa propose des évaluations au service des élèves
 
1. Des évaluations en début d’année scolaire
 
Pour le SE-Unsa, les évaluations doivent être passées en en début d’année. Leurs résultats peuvent ainsi servir à mettre en place des remédiations pour toute la classe ou pour quelques élèves. Elles sont aussi l’objet d’un travail d’équipe parce qu’à ce moment-là de l’année elle lie, à minima, l’enseignant de l’année précédente avec celui de l’année en cours.
  1. Au CE2 et au CM2, des évaluations ancrées dans la logique du socle commun
Pour le SE-Unsa, les évaluations doivent se situer au début du CE2 et du CM2 et aider à l’acquisition du socle commun. Sur les compétences du palier 1, en début de CE2, elles éviteraient de faire peser une pression supplémentaire sur le CP et alimenter la tentation du redoublement. En début de CM2, après deux années passées dans le cycle, elles permettraient de valider une grande partie des compétences du palier 2 et envisager les éventuelles remédiations en se donnant alors une année entière.
 
  1. L’ Indemnité de Suivi et d’Orientation des Elèves (ISOE) pour tous les enseignants des écoles

Le SE-Unsa porte la revendication de l’ISOE pour tous les enseignants de l’école maternelle au lycée. Cette indemnité, perçue par les enseignants du collège et des lycées, correspond bien à une mission assumée par les enseignants du premier degré. Elle se substituerait à l’actuelle indemnité de passation des évaluations nationales qui ne favorise pas l’implication des autres enseignants.