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SE-UNSA 63


 Par SE-UNSA 63
 Le  lundi 15 juin 2020

Fatigués, excédés, marre d’être des pions !

 

Le billet d'humeur du SE-UNSA 63

D'une semaine à l'autre le statut du prof passe du héros au fainéant, en passant par l'usurpateur. C'est déroutant, ça fait mal.

Pourtant, nous avons suivi les consignes, écouté la hiérarchie et agi en fonctionnaires du service public.
Dès le début, nous avons dû, contexte oblige, nous réinventer. Nous avons foncé dans le tas, cherché la lumière pour ne pas, comme l’ensemble la société, sombrer dans la stupeur et le repli sur soi.
Nous avons porté à bout de bras un ministère défaillant, aux outils obsolètes et où recteur et DASEN refusaient d'écrire la moindre ligne.
Oui, nous méritions les remerciements de l'institution même si cela fait longtemps qu’on attend plus après. Ce qui nous faisait tenir, c'étaient les élèves, décrocheurs ou non.
Le télé travail ce n’était pas des vacances. Nous avons jonglé, Zoomé, Teamsé, refait vivre le courrier postal, financé google et Microsoft sur nos propres deniers pour nos élèves.

Les directeurs et directrices ont dû imiter Macgyver, le seul capable avec un paquet de chewing-gums de transformer les écoles pour respecter protocole sanitaire.
Bref, nous avons fait au mieux. De toute façon c'est ce qu'on nous dit de faire depuis l'Ecole Normale, l'IUFM, l'ESPE, l'INSPE....N'en jetez plus. Nous sommes bons élèves, sans doute trop… Du coup, l'adaptation est une seconde nature chez le prof, un vrai caméléon de la pédagogie... Mais tout a ses limites.

Nous, profs, directeurs, sommes fatigués. Excédés de devoir changer chaque semaine d'orientations et de suivre les grandes messes à la télé pour connaitre notre avenir proche.
Fatigués et excédés de devoir lire les petites lignes, deviner les non-dits, pour savoir comment organiser les choses.
Fatigués et excédés de devoir répondre à des parents pour une reprise sur laquelle nous n’avons aucun d'élément.

Chaque jour, quelques-uns de plus craquent et s'ajoutent à une liste déjà trop longue. Le président parle du retour des jours heureux... Pas pour tout le monde.
Vivement le 4 juillet pour cesser de subir les contradictions. Ce sera tout de même avec le goût amer d'un grand gâchis pour les élèves et les personnels.