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SE-UNSA 63


 Par SE-UNSA 63
 Le  samedi 1er juin 2013

Morale laïque : un rapport, et après ?

 

Les rapporteurs de la mission sur l’enseignement de la morale ont présenté le résultat de leurs travaux. Vincent Peillon a exposé les orientations qu’il souhaite retenir pour la rentrée 2015. Pas vraiment raccord !

Le rapport détaille d'abord la pédagogie de la morale : étude de cas, discussion à visée philosophique, importance du langage, du débat, de l’argumentation, variété des supports.

  • À l’école, il recommande d’organiser systématiquement des activités autour de la relation filles-garçons.
  • Au collège-lycée, les programmes d’ECJS doivent être «relus» à la lueur de la morale, mais des projets interdisciplinaires sont également nécessaires. La morale devra figurer ainsi dans la refonte du socle commun.

Pour les rapporteurs, c’est l’occasion de donner un nouveau souffle au volet éducatif de la vie scolaire, en développant des actions et des projets inscrits dans le projet d’établissement. L’heure de vie de classe peut, par exemple, être transformée en heure de «conseil de vie» pour toute question touchant au vivre ensemble, à la demande des élèves.
Si la question de l’évaluation demeure ouverte, elle ne peut prendre la forme d’une évaluation traditionnelle. En ce sens, «la forme de l’épreuve d’éducation civique n’est pas adaptée pour évaluer l’enseignement moral dans ce qu’il a de spécifique».

Vincent Peillon tient avant tout à l’inscription disciplinaire de la morale laïque même si celle-ci ne sera pas une nouvelle discipline avec un concours et des postes spécifiques. Des programmes et des horaires seront dédiés à tous les niveaux. Tous les professeurs doivent être capables de l’enseigner et des modules de formation seront mis en place dans les Espé. Vincent Peillon tient à ce que la morale soit évaluée dans les diplômes. Le rapport trace des pistes intéressantes qui intègrent les enjeux de la morale laïque en associant enseignement et développement des pratiques civiques. Vincent Peillon privilégie quant à lui l’heure hebdomadaire avec un programme, une évaluation, un examen. 

Le SE-Unsa pèsera pour que les préconisations du rapport soient prises en compte par le Conseil supérieur des programmes. Il serait à nos yeux pertinent de mettre en place un parcours de citoyenneté basé sur des pratiques ouvertes de la démocratie car, au-delà des programmes et des prescriptions, comment fait-on l’apprentissage de l’altérité, du conflit démocratique, de l’engagement, de la tolérance ? Par ailleurs, les propositions restent discrètes sur le fonctionnement même de l’institution scolaire. Comment enseigner les valeurs de la République tout en maintenant un système qui trie et classe les élèves en permanence ? Comment exiger des élèves d’être toujours à l’écoute des leçons pour faire les programmes, et peiner à les accompagner dans leurs apprentissages ? Si l’enseignement d’une morale laïque est perçu comme un moyen de refonder la République, les exigences ne peuvent pas porter exclusivement sur notre jeunesse.