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SE-UNSA 63


 Par SE-UNSA 63
 Le  vendredi 19 avril 2013

Circulaire de rentrée 2013 : suffisante pour changer la vie des enseignants et des élèves dans les écoles, les collèges et les lycées ?

 
Dans un style moins technocratique que les précédentes, la circulaire de rentrée 2013 parue au BO du 11 avril décline les priorités éducatives de Vincent Peillon. Elle concrétise la rupture avec la politique de ses prédécesseurs et tente d’amorcer une première étape de la refondation. Suffisant pour changer la vie des enseignants et des élèves dans les écoles, les collèges et les lycées ? Pas encore.

La circulaire de rentrée 2013 est un texte plus politique qu’opérationnel. Elle présente aux personnels la loi de refondation, ses objectifs et ses moyens, ainsi que son calendrier. Elle demande aux personnels de se mobiliser et en même temps d’être patients. Des outils essentiels pour la refondation ne seront pas disponibles à la rentrée. C’est le cas de la nouvelle définition du socle commun, des programmes scolaires, des nouvelles modalités d’évaluation et de certification de son acquisition. De plus, la refondation s’arrête pour l’instant aux portes du lycée. Seule la voie professionnelle est concernée par quelques aménagements possibles mais pas obligatoires. 

Les priorités sont clairement fixées et assumées : la formation professionnelle des enseignants, la rénovation de l’enseignement dans le premier degré, la lutte contre le décrochage scolaire. Ces priorités, les enseignants de l’Unsa les partagent.

Cependant les personnels, qui sont impatients de redonner du sens à leur action et de travailler dans de meilleures conditions, risquent de rester sur leur faim. Même si le mot « confiance » est présent, même si la pédagogie est présentée comme au cœur de la refondation, cette circulaire ne propose pas un nouveau modèle de gouvernance susceptible de libérer les énergies et les initiatives dans les écoles et les établissements.

 

Les principales annonces :

Commentaires et informations complémentaires

Formation des enseignants

Ce qui change :

  • La mise en place des ESPE
  • La création des masters « Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation »
  • Le développement de formations en ligne pour la formation continue.
  • Priorité indispensable, le rétablissement de la formation des enseignants  se concrétise dans l’urgence et dans des conditions difficiles. Conflits locaux entre universités, entre UFR et IUFM, maquettes de masters construites dans l’adversité, épreuves de concours marquées par le conservatisme… Bref, la professionnalisation de la formation des enseignants, ce n’est pas encore gagné !

 

  • Les formations en ligne ne doivent pas ressortir d’un modèle fermé sous contrôle. Le recours au numérique doit au contraire permettre aux enseignants d’accéder à des ressources diverses et à des parcours de formation choisis.

Ecole primaire et collège

Ce qui change :

  • 3000 ETP pour La relance de la scolarisation des moins de 3 ans  et le « plus de maîtres que de classes »
  • Les APC dans toutes les écoles en remplacement de l’AP
  • Les évaluations nationales et le LPC  (modalités encore à l’étude)
  • La  mise en place progressive du conseil « école-collège » à vocation pédagogique
  • La suppression du DIMA avant 15 ans
  • La mise en place de parcours d’éducation artistique et culturelle

Ce qui est en chantier :

  • Le socle commun et les programmes
  • Les missions et l’organisation des RASED
  • Les évaluations nationales devraient devenir « diagnostiques » et être utilisées en début de dernière année d’un cycle à confirmer). De ce fait, l’année 2013-2014 devrait être une année sans dispositif national imposé.

 

  • Le LPC devrait conserver les 7 compétences à valider, mais les items seraient remplacés par une description qualitative de ce qui est attendu d’un élève à chaque palier.

 

  • Un paragraphe positif sur les enseignants spécialisés : « expertise précieuse qui doit être valorisée », les RASED retrouveront « toute leur place ».

 

  • Les parcours d’éducation artistique et culturelle vont donner lieu à une circulaire en cours d’écriture. Sans temps explicitement dédié ni moyens identifiés, ces parcours resteront très largement des vœux pieux.

Education prioritaire, sectorisation, climat scolaire

Ce qui change :

  • Les critères de dérogation à la sectorisation : les parcours d’initiés seront rendus plus difficiles.
  • La lutte contre l’absentéisme scolaire (de la sanction à l’éducation)
  • La transformation des ERS en internats relais
  • L’arrêt des nouveaux recrutements en internats d’excellence

Ce qui est en chantier :

  • La redéfinition de la politique d’éducation prioritaire (assises à l’automne 2013).

 

  • La redéfinition de l’Education Prioritaire est un chantier interministériel qui prendra du temps. Le SE-UNSA participe à un groupe de travail au MEN sur ce sujet.

Lutte contre le décrochage scolaire

Ce qui change :

  • La mise en place du réseau « formation qualification emploi »
  • La désignation de référents « décrochage scolaire » dans les établissements les plus concernés
  • L’expérimentation de laisser aux parents le choix de l’orientation en fin de 3ème dans quelques académies.
  • Le MEN marque sa volonté de reprendre une place importante dans la lutte contre le décrochage. Cependant, la circulaire FOQUALE ne semble pas apporter de moyens supplémentaires susceptibles de faire une vraie différence sur ce dossier.