Le remaniement gouvernemental estival a amené à l’Education un nouveau locataire et nous faisons notre première rentrée dans le « domaine réservé » du Président de la République. Comme à son habitude, le président a coupé l'herbe sous le pied du nouveau ministre et a lancé autant de ballons d’essai, pour la plupart portant des idées démagogiques, irréalisables et déconnectées de la réalité. C’est un comportement insupportable et contreproductif. Avant de parler uniforme, il faudrait parler conditions d'enseignement.

C’est de sérieux et de continuité dont a besoin l’école publique. Constamment mise en tension par des réformes incessantes et contradictoires, manquant de moyens pour accueillir les élèves les plus fragiles, dans une concurrence déloyale avec l’enseignement privé, l’Ecole a besoin d’un plan d’investissement majeur.
La crise d’attractivité du métier d’enseignant est un des symptômes révélateurs de la crise.

Le ministre a quant à lui axé sa rentrée sur l'autorité de l'école. Oui, le SE-Unsa partage, mais quel lien avec la suprématie donnée « aux fondamentaux » ? Le respect ne passe pas par une dictée mais par celui que l'on donne aux enseignants. Respect de notre parole, de nos choix pédagogiques, de nos actions, cela vaut autant pour les parents que pour les IEN et les chefs. Nous sommes tous dans le même bateau.

Nous attendons du ministre qu’il ne chamboule pas tout mais qu’il agisse en responsabilité.
Notre institution possède déjà tout en son sein. Au lieu de réinventer constamment la roue, utilisons et renforçons les dispositifs existants. Faisons confiance aux enseignants au plus près de élèves et soutenons-les à chaque instant. La violence, l’intolérance, le refus du débat, l’extrémisme, gagnent du terrain dans une société aux repères brisés.

L’école doit rester ce lieu où on prend le temps de construire dans la sérénité pour viser l’Emancipation de chaque jeune.