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Abandon des groupes de niveaux : une première victoire contre le tri social des élèves

Nicole Belloubet, nouvelle ministre de l'éducation nationale, a réuni les organisations syndicales pour faire le point sur une des mesures du "choc des savoirs" les plus critiquées par la communauté éducative : la mise en place de groupes de niveaux. L'UNSA Éducation, opposée à cette mesure qui organisait le tri social des élèves, réagit par communiqué de presse.

L’UNSA Éducation s’est opposée dès les premières annonces de Gabriel Attal en décembre 2023 aux différentes mesures du « choc des savoirs ». Cette bourrasque conservatrice sur la politique éducative de la France ne nous convient en aucun cas. La logique démagogique est palpable dans toutes les annonces, sur la banalisation du redoublement, les examens plus sélectifs, la labellisation des manuels, la généralisation des évaluations nationales et surtout sur la mise en œuvre des groupes de niveaux au niveau collège, pour le français et les mathématiques.

Ce jeudi 7 mars, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale a annoncé lors d’une réunion au ministère une inflexion concernant la mise en œuvre des groupes à la rentrée prochaine. La notion de « groupes de niveau » disparait des textes officiels. Cette mesure profondément injuste, qui revient sur 50 ans d’efforts pour supprimer les différentes barrières et filières au sein du collège unique, faisait largement débat dans la communauté éducative.

L’UNSA Éducation se félicite de ce recul qui était inévitable. Parce que l’opposition des personnels était manifeste, c’est un succès pour la mobilisation des professionnel·les de l’éducation qui ont leur mot à dire sur l’organisation du système éducatif. La confiance aux équipes locales est indispensable.

L’UNSA Éducation fait la preuve que son action syndicale est utile. Ses multiples alertes à la fois sur le risque de tri social des élèves et sur l’impact délétère des mesures annoncées, en matière de conditions de travail des personnels, de surcharge des effectifs des classes, de prise en compte de l’inclusion, de souplesse des emplois du temps, ont été entendues. Notre fédération sera attentive pour que l’abandon de la notion de groupes de niveaux dans les textes réglementaires soit bien prise en compte sur les territoires.

Nous serons attentifs également sur les conséquences et les détails des organisations en groupe qui serons mises en œuvre. Nous serons tout aussi engagés pour obtenir une baisse des effectifs des classes, un enjeu important pour les conditions de travail des personnels et pour assurer de bonnes conditions d’apprentissage aux élèves. Enfin, l’UNSA Éducation continue à demander un accompagnement renforcé des équipes en formation sur le temps de travail, pour répondre aux difficultés professionnelles que représentent la gestion des classes hétérogènes, et des élèves à besoins éducatifs particuliers. L’enjeu c’est bien la réussite de chaque élève.

D’autres questions importantes ne sont pas résolues, et l’UNSA Éducation continuera de s’opposer à la transformation du diplôme national du brevet en examen d’entrée au lycée, une mesure ubuesque qui nous ramène dans les années 1930 ! Pour autant, face à la crise de confiance constatée régulièrement par le baromètre des métiers de l’UNSA Éducation, la prise en compte par Nicole Belloubet de l’opposition des personnels à la logique des mesures du « choc des savoirs », constatée lors de la mobilisation réussie des personnels lors de la journée d’action du 1er février 2024, est une bonne chose.

Frédéric MARCHAND, secrétaire général de l’UNSA Éducation

A Ivry sur Seine, le 7 mars 2024

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