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L’UNSA Éducation exige de nouvelles mesures pour réussir l’éducation inclusive

Plus de 1000 collègues de métiers différents se sont réunis lors de 30 rencontres territoriales partout en France pour le deuxième rendez-vous annuel des métiers de l’éducation organisé le mardi 15 novembre par l’UNSA Éducation. Ces regards croisés sur une thématique au cœur des préoccupations des usagers et des personnels du service public d’éducation ont confirmé la nécessité de mesures fortes pour réussir l’inclusion.

Des problèmes récurrents se posent dans le quotidien des écoles et des établissements, qui peuvent nuire au principe d’inclusion soutenu par l’UNSA Éducation.

Pour notre fédération, ce principe, inscrit dans la loi, s’impose au système éducatif, c’est un idéal que nous voulons atteindre, dans le respect des besoins de chacun et chacune. Mais il faut donner au système éducatif les moyens de l’atteindre. Le ministère doit prendre en compte les réelles souffrances au travail et les problèmes sans solutions qui se cachent derrière les chiffres affichés de l’inclusion.

Le débat parlementaire en cours sur le projet de loi de Finances 2023 doit inclure des renforts en personnels de soutien, en matière de prévention ou encore pour réussir la co-éducation (RASED, Maitres spécialisés en aide relationnelle, psyEN, assistant·es de service social, Médecins et infirmier·es scolaires).

Les chiffres connus laissent à penser que l’inclusion est mieux prise en compte, avec 400 000 enfants scolarisés en situation de handicap (+15% par rapport à 2017) et 125 000 Accompagnant·es pour Élève en Situation de Handicap (+35% par rapport à 2017). La présence d’un·e Accompagnant pour Élève en Situation de Handicap est une modalité de soutien, mais pas la seule. Pour l’UNSA Éducation, l’Éducation doit sortir d’une logique quantitative de l’inclusion pour améliorer qualitativement l’accueil des élèves à besoins éducatifs particuliers avec :

  • Des parcours d’inclusion plus variés pour mieux respecter les besoins des enfants, alternant, par exemple, une partie de l’année en structure médico-sociale et une autre à l’école, avec un retour en classe l’année suivante en fonction de la progression de l’enfant.
  • Faire intervenir des professionnel·les du soin dans le milieu scolaire, avec l’installation de plateaux techniques dans les écoles et établissements pour favoriser la présence de spécialistes tels qu’ergothérapeutes, orthophonistes, kinésithérapeutes, comme on peut le constater en partie dans le système éducatif québécois.
  • Implanter davantage de classes externalisées : une classe IME avec un enseignant·e spécialisé·e, dans une école ordinaire, qui permet alors une inclusion par projet thématique.
  • Généraliser la formation des personnels en collectifs inter-métiers pour partager les préoccupations de chacun dans ses missions.
  • Rendre possible des loisirs, des vacances collectives comme une présence en colonie ou en centre aéré, qui sont aussi des temps où l’on apprend beaucoup et différemment.
  • Donner un véritable statut aux personnels AESH, les former et les revaloriser

Le milieu scolaire a besoin de soutien, d’une collaboration plus étroite avec le secteur médico-social et avec les familles pour partager les valeurs et les pratiques d’une inclusion réussie. L’école ne peut pas tout, toute seule, même avec les personnels les mieux formés, les plus engagés et passionnés : la société toute entière doit soutenir et permettre la réalisation du principe d’inclusion.

Ivry sur Seine, le 16 novembre 2022,

Frédéric MARCHAND, secrétaire général de l’UNSA Éducation

Un clip pour revoir les meilleurs moments de la deuxième édition du rendez-vous annuel des métiers de l’éducation, le  15 novembre, à retrouver ici https://youtu.be/3HfFdFebgLE

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