Les chiffres de rentrée confirment le manque de personnels

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En cette rentrée, la crise du recrutement fragilise encore davantage notre Service public d’éducation. Le SE-Unsa a lancé une enquête(*) auprès d’un échantillon d’écoles et d’établissements pour suivre au plus près du terrain les manques en personnels enseignants, AESH, CPE, PsyEN et AED. Même si les efforts des administrations locales ont permis de répondre aux urgences les plus criantes, les résultats prouvent que recruter est un défi posé à notre École publique.
 
 
Dans les écoles
 
Les résultats de l’enquête mettent surtout en exergue les manques et les besoins en enseignants spécialisés, en PsyEN, en AESH. Ainsi, 23 % des postes d’enseignants spécialisés de Rased et 12 % des postes de PsyEN ne sont pas pourvus. 39 % des élèves avec notification d’accompagnement n’ont pas d’AESH. L’enquête permet de souligner également que les postes de remplaçants sont déjà fortement mobilisés : 36 % des remplaçants sont déjà affectés à l’année, ce qui entretient de nombreuses craintes sur la suite de l’année scolaire.
 
 
 
Dans les établissements
 
L’enquête permet de mettre en évidence que les BMP (**) occupaient une part non négligeable dans les postes non pourvus. Dans 48 % des établissements, il manque au moins un BMP de 6 h ; dans 22 %, au moins 18 h ne sont pas pourvues. Parmi les disciplines les plus citées, on retrouve la technologie, le français, l’histoire-géographie, l’espagnol, l’anglais, l’EPS, l’éducation musicale, l’éco-gestion ou encore les arts plastiques. Il est également à noter que 14 % des postes d’AED ne sont pas pourvus. Enfin, 20 % des élèves avec notification d’accompagnement n’ont pas d’AESH.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Cela fait des mois que nous martelons que la crise d’attractivité est un défi pour nos métiers et nous avions alerté le ministre sur ce sujet dès son arrivée. Pour qu’on ne parle pas très vite de manque de personnels dans l’Éducation nationale comme c’est le cas dans la Santé, la puissance publique doit faire de l’attractivité de nos métiers une priorité. Il faut agir résolument sur plusieurs leviers pour viser davantage de satisfaction et de sens au travail, notamment revalorisation des salaires, formation initiale et entrée dans le métier sécurisantes, conditions de travail...
 
(*) L’échantillon de l’enquête 1er degré se compose de 993 écoles ; l’échantillon de l’enquête 2d degré se compose de 596 établissements. L’enquête a été réalisée du 6 au 11 septembre.
(**) Un BMP (bloc de moyens provisoires) est une fraction de postes présents dans un établissement quand leur quotité ne permettent pas d’accueillir à temps plein un titulaire.