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Déclaration UNSA EDUCATION 61 lors du CTSD du 4février 2013
La loi de finances 2013 prévoit la création de 3046 emplois ETP (équivalent temps plein) pour le 1er degré, et 3764 emplois d’enseignants pour le 2nd degré. Le ministère a accordé 27 postes 1er degré et 46 postes 2nd degré pour l’Académie de Caen.
Après toutes ces années de suppressions massives, y compris dans le cadre d’augmentation des effectifs, cela nous apparaît naturellement comme une amélioration.
Le ministère indique que les moyens « nouveaux » seront affectés :
1. à l’augmentation des effectifs d’élèves, ce qui ne serait pas le cas dans notre département pour les collèges (avec -35 élèves) et, les écoles accusant une légère baisse de 22 élèves. Le 1er constat est que l’Orne 1er degré perd peu d'élèves alors que le Calvados et la Manche compte plus de 400 élèves en moins.
2. au développement de l’accueil des enfants de moins de trois ans dans les zones de revitalisation rurale et d’éducation prioritaire, qui sont nombreuses dans l’Orne. C’est le premier acte concret de la refondation de l’Ecole. La circulaire parue au BO du 15 janvier 2013 précise que 3 000 postes seront consacrés sur le quinquennat à ce dispositif qui est présenté comme un moyen de réduire les inégalités sociales et territoriales de réussite. Le SE-Unsa fait valoir l’importance d’une démarche qualitative pour la scolarisation des tout-petits dont les besoins spécifiques doivent être respectés (horaires, locaux, équipements, encadrement, activités proposées, …). L’implantation des postes dépendra de la qualité du projet pédagogique et éducatif et de l’implication des collectivités locales ainsi que de tous les services concernés par la petite enfance. L'Orne compte 20 cantons en ZRR avec parfois plusieurs écoles dans un même canton et 4 communes avec école alors que le Calvados en a 2 et une commune avec école et la Manche possède 3 cantons.
RĂ©sultat sur le P/E du Calvados + 0,06, de la Manche + 0,07 et de l'Orne +0,02
Cherchez l'erreur ! Avec -22 élèves l’Orne perd beaucoup, la ruralité est oubliée, tous les efforts de restructuration aussi. Et le principal critère de la dotation positive, celui de la ruralité, de l’académie est donc tué dans l’œuf.
Autre problème comment tenez-vous compte concrètement de cette donnée, pour faire augmenter le taux d’accueil des deux ans ? Une annexe à la circulaire liste tous les principes qui devront présider à la mise en œuvre du dispositif. Cette annexe indique que les moins de trois ans seront tous comptabilisés dans les prévisions d’effectifs de l’école. Le sont-ils dans toutes les écoles en ZRR ?
Quels sont exactement les différents indicateurs démographiques, territoriaux et sociaux, quels sont concrètement les besoins locaux que vous avez considéré pour opter pour ces propositions ?...
« Plus de maîtres que de classes » : comment passer d’un slogan qui sonne bien à un dispositif pédagogique efficace?
Comment faire ? Diminuer la taille des classes ? Travailler en petits groupes ? Co-intervenir dans la classe ? La réduction de la taille des classes n’apporte des résultats positifs que si elle est très importante (15 élèves) et qu’elle est concentrée sur les premières années d’école. Soyons réalistes, les moyens actuels ne le permettent pas.
Sur quels critères avez-vous envisagé d’affecter des moyens spécifiques de cette directive ?
Lors de la publication de la loi sur la Refondation, chacun a pu constater le peu de cas fait aux aides spécialisées au sein de l’école. Le SE-Unsa a interpelé le ministre qui a annoncé un «rapport sur les RASED».
Il est grand temps que les RASED retrouvent les moyens d’aider efficacement, sur tout le territoire, les enfants qui en ont le plus besoin et en particulier dans notre département où de nombreux postes ont été supprimés, où les formations sont négligées car insuffisantes et où la tâche est immense pour revenir à un fonctionnement correct.
En ce qui concerne le sujet des rythmes scolaires qui sont depuis quelques mois sources de passion, d’affrontements, de tergiversations, d’extrapolations, le SE-Unsa considère qu’il doit être traité simultanément selon deux angles : celui de la réussite des élèves, celui de l’amélioration des conditions de travail des enseignants. Si, sur le premier aspect, la volonté politique est affirmée, le projet de décret ne peut considérer que ce temps est seulement affaire municipale et échappe à la communauté éducative. Pour le SE-Unsa, l’organisation du temps scolaire est éminemment pédagogique et le conseil d’école revendique ses prérogatives en la matière. Le conseil d’école reste, jusqu’à preuve du contraire, l’instance de régulation et de gestion de l’École qui rassemble 3 de ses principaux acteurs (élus, parents et enseignants). La proposition qu’il élabore n’en est donc que primordiale.
Demeure la question de l’aménagement des horaires suite aux 9 ½ journées.
COLLEGE
Le temps des DHG est venu dans les établissements du 2nd degré et les équipes des collèges et lycées vont avoir à débattre de la répartition des moyens qui leur sont attribués. Une réflexion sur le rôle des HSA dans les DHG s’impose à nous désormais et la question de son usage et du maintien du pourcentage par rapport aux heures postes devient urgente.
Là aussi quels sont exactement les différents indicateurs démographiques, territoriaux et sociaux, quels sont concrètement les besoins locaux que vous avez considéré pour opter pour ces propositions?..
Les dotations dans certains collèges de taille importantes nous apparaissent assez inéquitables nous aurons l’occasion d’y revenir dans le débat.
La proportion actuelle des HSA 6.1% en collèges si elle permet certains ajustements nécessaires au bon fonctionnement devient rapidement, pédagogiquement contre-productive.
Aujourd’hui, dans les collèges, les heures-postes permettent-elles encore de couvrir les horaires-planchers ?
Ces dernières années, il s’est agi, surtout, nous le savons, bien d’économiser des postes par ce nouveau biais. Dans les équipes les heures supplémentaires sont autant subies que choisies, afin d’équilibrer une construction plus que bancale sans elles. Cela ne peut durer.
L’UNSA Education demande que soit présenté dans le prochain bilan social un point précis sur les compléments de service. L’organisation du travail est un facteur sur lequel peuvent agir les DASEN, les recteurs et le ministère. La multiplication des compléments de service est source de stress et de fatigue professionnelle. Le CHSCT doit se pencher sur cette question.
Pour cette raison aussi, le changement, même s’il n’est pas immédiat, doit être rapide et visible compte tenu des enjeux décisifs pour nos collègues, pour notre jeunesse et pour notre pays et en réponse au bilan dramatique des dernières années.