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Histoire des arts au collège : du flou artistique au champ de contraintes
Article publié le vendredi 20 janvier 2012.
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La circulaire n° 2011-189
parue au BO le 3 novembre 2011, pose un nouveau cadre Ă  l'enseignement
d'histoire des arts au collège et à son évaluation orale en classe de
troisième pour le DNB.

http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=58238

On passe du grand flou (artistique...) à un cadrage serré, et de nouvelles contraintes, avec notamment :
  • un enseignement et une Ă©preuve orale Ă  dĂ©finir en conseil pĂ©dagogique et Ă  voter en CA en juin pour la session 2013.
  • ces
    modalités sont à présenter aux élèves et aux familles à chaque rentrée
    (au plus tard au début du 2e trimestre pour la session 2012).
  • on
    conseille fortement de placer les dates d'Ă©preuve de l'oral la semaine
    suivant les conseils de classe du troisième trimestre, sur des heures
    libérées pour les élèves de 3e
  • l'enseignement de l'HDA donne lieu Ă  une mention dans les bulletins trimestriels, avec le cas Ă©chĂ©ant, une note chiffrĂ©e.
  • le
    plus grand soin doit être accordé à la préparation et au suivi des
    élèves qui peut être assuré par tout professeur. Il est rappelé l'usage
    du "cahier personnel d'HDA" qui peut prendre une forme dématérialisée.
  • en
    classe de 3e, l'élève qui le souhaite peut constituer un dossier
    d'objets d'Ă©tude (oeuvre, Ă©difice ou monument, ensemble d'oeuvres,
    problématique, etc.) qu'il choisit de présenter à l'oral.
  • lors
    de l'épreuve orale, les candidats présentent une liste de cinq objets
    d'étude reliés à plusieurs thématiques transversales et présentent de
    manière facultative le dossier d'objet d'étude. Les objets d'étude sont
    remis au jury au moins cinq jours avant l'Ă©preuve orale. Le jour de
    l'Ă©preuve orale, le jury choisit l'objet d'Ă©tude parmi les cinq sur
    lequel portera l'exposé.
  • les
    élèves peuvent toujours passer en groupe (pas plus de trois) mais la
    notation est individuelle. L'Ă©preuve dure toujours 15 mn, en deux
    parties, exposé et entretien.
  • une
    grille d'Ă©valuation nationale indicative est fournie dans le BO,
    associant un barème chiffré à une répartition de compétences. Les
    Ă©tablissements peuvent s'en inspirer.
  • pour
    la composition du jury, deux professeurs : un au moins doit enseigner
    une discipline artistique, les lettres ou l'histoire, l'un au moins ne
    doit pas avoir accompagné le candidat dans sa préparation
Les avancées
  • un
    cadre d’évaluation est proposé au niveau national, de nature à aider
    les collègues, faisant le lien avec les items du socle commun
  • la
    libertĂ©  laissĂ©e aux Ă©lèves dans le choix et la prĂ©sentation des objets
    d’étude, la possibilité pour eux de s’investir dans la réalisation d’un
    dossier personnel
  • le
    fait que cette épreuve soit finalement confortée malgré les florilèges
    caricaturaux qui ont pu ĂŞtre Ă©tablis, alors que de nombreuses Ă©quipes
    sur le terrain ont su investir un nouveau champ de travail
    interdisciplinaire au bénéfice des compétences et connaissances de leurs
    élèves.
De
nombreuses critiques ont été émises à l’encontre de l’introduction de
l’histoire des arts au collège et de son évaluation floue pour le DNB,
sans cadrage national.
Le SE-Unsa soutient les ambitions de ce nouvel enseignement interdisciplinaire
permettant aux élèves de développer leurs capacités à l’oral, d’étendre
leur culture artistique, de travailler sur des sujets
interdisciplinaires, tout en dénonçant le manque de moyens pour le
mettre en oeuvre dans les Ă©tablissements, Ă  commencer par le temps de
concertation et de travail commun nécessaire pour les enseignants,
auquel le temps du conseil pédagogique ne peut pourvoir à lui tout seul.
Cette nouvelle circulaire, voulant répondre à un souci louable de
cadrage et d’harmonisation (notamment de la notation), pose en réalité
un champ de contraintes encore plus important aux collègues, sans penser
le temps nécessaire pour d’une part préparer le travail, d’autre part
le mener en classe et accompagner individuellement les élèves à
l’épreuve orale.


Les points qui fâchent
  • l’introduction
    de l’histoire des arts dans le bulletin scolaire, avec éventuellement
    une note et nécessairement un commentaire, oblige les collègues à de
    nouvelles concertations et de nouvelles évaluations partagées, de la 6e à
    la 3e ! Pédagogiquement, elle norme des cadences d’enseignement et
    oblige à des réalisations et à des évaluations trimestrielles. Cette
    normalisation tend à faire de l’Histoire des arts une discipline à part
    entière alors qu’elle est techniquement une enseignement
    interdisciplinaire.
  • l’épreuve
    orale ressemble à une véritable épreuve du baccalauréat, avec le choix
    déterminé par le jury d’un objet d’étude sur cinq, le jour même de
    l’épreuve, tout en réclamant un accompagnement digne d’un TPE. Ces
    modalités sont absurdes au collège, qui plus est quand la circulaire
    conseille de placer l’épreuve fin juin, peu avant le brevet. Les élèves
    devront travailler (préparer l’oral, mémoriser...) cinq sujets, la
    surcharge de travail va être conséquente et relève d’une logique de
    sanctionner un bilan. Les élèves vont pouvoir se préparer au bachotage.
    D’autre part, les recommandations concernant l’entretien précisent qu’ “
    afin
    d'enrichir l'entretien, le jury peut toutefois faire réagir le candidat
    à une œuvre inconnue de lui, autant que possible reliée aux objets
    d'étude qu'il aura proposés”.
  • Toute
    la préparation doit avoir lieu dans le temps de toutes les disciplines.
    En gros les établissements doivent se débrouiller avec leurs moyens, et
    régler en interne les problèmes de la mise en oeuvre...
Les points qui posent encore question
  • le rĂ´le du dossier prĂ©parĂ© par l’élève et son Ă©valuation ?
  • le
    choix des oeuvres ou objets d’étude relève-t-il uniquement des élèves ?
    Que devient le thème choisi pour l’année par les professeurs ?
  • la ligne dans le bulletin sera-t-elle complĂ©tĂ©e tous les trimestres, de la 6e Ă  la 3e ? Qui s’en chargera ?

La réponse aux errements de la circulaire relèvera de la “liberté” du conseil pédagogique...

Quel pilotage ?

​
L’introduction
de l’histoire des arts et de son évaluation est caractéristique d’une
politique scolaire ubuesque qui consiste Ă  placer en permanence la
charrue avant les boeufs sous le coup des injonctions politiques, pour
au final jouer les pompiers de service sous le feu des critiques
remontant du terrain. La présente circulaire “
abroge et remplace la note de service n° 2009-148 du 13 juillet 2009, publiée au B.O. n° 40 du 29 octobre 2009”.
La
belle affaire ! Rappelons que cette présente circulaire est parue au
journal officiel le 10 novembre, qu’elle demande aux équipes
pédagogiques de présenter leur projet au plus tard au début du deuxième
trimestre (décembre), avec de nouvelles règles du jeu ! Quid du travail
engagé par les équipes de professeurs sur le terrain ? Quelle
considération ou même conscience de ce travail ? On pourra rappeler
simplement un fait à la DEGESCO : la rentrée a eu lieu le 2 septembre.

D’autre
part, sous l’apparence d’une liberté pédagogique accordée aux équipes,
la méthode prévue par le ministère relève une nouvelle fois de la
caporalisation, en créant un nouveau champ de contraintes (vote en CA,
annonce officielle aux élèves et aux familles)... Cette normalisation et
“contractualisation” de l’enseignement de l’Histoire des arts au
collège pose un carcan qui peut au final scléroser les ambitions
initiales.

Quelle
crédibilité enfin donner à cette présente circulaire quand on mesure le
champ des inconséquences qu’elle porte en elle, qui échoiront une
nouvelle fois à la bonne volonté et au temps forcément extensible des
professeurs.

A quand la prochaine circulaire ?


Annexe
1 : La grille d'évaluation indicative, qui présente l’avantage de
pouvoir servir de référence au niveau national, et de lister des items
du socle mis en oeuvre dans cette tâche complexe.


Compétences liées à l'enseignement d'histoire des arts Barème indicatif
Connaissances et capacités relatives à l'œuvre d'art
L'élève est capable de :

12 points

Situer des Ĺ“uvres dans le temps et dans l'espace.  
Présenter
une œuvre de façon précise selon ses caractéristiques principales :
domaine artistique, auteur, titre, Ă©poque ou contexte, support,
dimensions, destination, mouvement artistique.
 
MaĂ®triser des notions de base pour dĂ©crire les techniques de production et les usages d'une Ĺ“uvre d'art ou d'un monument.  
Utiliser Ă  bon escient un vocabulaire adaptĂ© Ă  un domaine et Ă  un langage artistiques.  
DĂ©velopper
un commentaire critique et argumenté sur une œuvre en discernant entre
les critères subjectifs et objectifs de l'analyse.
 
Établir des liens pertinents avec d'autres Ĺ“uvres de la mĂŞme pĂ©riode ou de pĂ©riodes diffĂ©rentes.  
Produire quelques Ă©lĂ©ments d'analyse critique sur une Ĺ“uvre nouvellement prĂ©sentĂ©e Ă  son regard.  
Manifester des connaissances de base sur les mĂ©tiers et les formations liĂ©s aux domaines artistiques.  
Capacités générales et attitudes
L'élève est invité à :

8 points

DĂ©velopper, pendant cinq minutes environ, un propos structurĂ© relatif Ă  l'objet d'Ă©tude.  
Appuyer son commentaire sur une documentation appropriĂ©e (rĂ©fĂ©rence aux cours, ressources numĂ©riques, etc.)  
Écouter et prendre en compte les questions du jury en formulant une rĂ©ponse adaptĂ©e.  
Justifier ses choix en dĂ©crivant ses intĂ©rĂŞts et ses acquis en histoire des arts.  
Manifester sa capacitĂ© Ă  interroger un univers artistique, y compris abstrait.  
Évoquer la construction d'une culture personnelle en histoire des arts.  
S'exprimer correctement Ă  l'oral, dans un niveau de langue appropriĂ©.  
Adopter un comportement physique convenant Ă  la situation de l'Ă©preuve.

 

 
 
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