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Beaucoup de bruit pour peu d’impact !
Article publié le jeudi 30 août 2007.
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Rapport du HCE sur l’école primaire :

beaucoup de bruit pour peu d’impact !

Les constats du Haut Conseil de l’Education ont l’indéniable mérite d’amener les acteurs du système éducatif, à tous les niveaux, à réfléchir aux moyens d’améliorer l’efficacité de l’Ecole. L’établissement du « bilan des résultats obtenus par le système éducatif » est la mission première du Haut Conseil ; ses membres sont donc libres de leur parole et il serait regrettable de leur reprocher de s’exprimer avec conviction.

Toutefois, la conviction ne doit pas être confondue avec le souci discutable d’effets rhétoriques. A cet égard, la recherche systématique des responsabilités occulte souvent la véritable question qui devrait porter sur les moyens d’améliorer la situation. Jeter le doute sur l’efficacité de l’école primaire nécessiterait -a minima- que soit dépassé le stade des corrélations et que soient étudiées les éventuelles causalités. Faute d’une telle démarche, les propos du rapport sont perçus comme excessifs, agressifs ou méprisants par de nombreux enseignants et/ou acteurs du système éducatif.

Si certains constats sont particulièrement utiles, il est regrettable que les auteurs du rapport avancent des explications souvent discutables et parfois totalement erronées. Les généralisations abusives sont aussi fréquentes et obèrent inutilement tant la crédibilité que l’impact potentiel d’un tel document.

Si nous nous laissions aller à la recherche des responsabilités, pourquoi se limiter aux acteurs, des enseignants aux pilotes ? Ne faudrait-il pas aussi interroger les politiques ministérielles qui n’ont guère réussi à impulser les nécessaires évolutions, se contentant trop souvent d’injonctions vite oubliées, sans envisager sérieusement les moyens indispensables à leur mise en ouvre ?

Comment ne pas souscrire à la nécessité de mieux assurer la continuité entre grande section et CP, à une meilleure prise en compte des différences interindividuelles dans la logique des cycles et en renonçant au redoublement, à l’émergence attendue d’une véritable culture de l’évaluation, à un renforcement de la formation initiale et continue de tous les personnels.

Comment ne pas s’étonner face à l’affirmation d’une quasi-absence de formation des enseignants et des inspecteurs par rapport à la maternelle ! Il n’aurait pas été inutile que les rédacteurs de ce rapport se penchent sur les plans de formation de quelques IUFM ou de l’ESEN.

La question du pilotage de proximité interpelle directement les inspecteurs.

Comment ne pas regretter à ce titre que les auteurs n’aient nullement jugé utile de recueillir l’avis de leurs représentants ? Ceci leur aurait à tout le moins évité les simplifications abusives. Par exemple, le manque de temps dont disposent les IEN ne suffit pas à expliquer la difficile transition vers l’organisation par cycle. De la même manière, les responsabilités administratives ne sont pas concurrentes du pilotage pédagogique, mais plutôt complémentaire.

Au bout du compte, ce rapport a sans doute le mérite de pointer de souhaitables évolutions, mais les pistes évoquées restent au niveau incantatoire. Reste donc maintenant à espérer que nos responsables politiques seront capables de concevoir et d’accompagner les mesures qui feraient des propos du HCE autre chose qu’une aimable discussion de salon.

 
 
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