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L’Actu de l’Éduc.N° 7
> Rapport du HCE sur l’école
Le rapport aussi sévère que scientifiquement discutable du Haut Conseil de
l’Education (HCE) sur le fonctionnement de l’école primaire n’apprend rien de neuf
mais place le gouvernement face à ses responsabilités. En continuant à sous-doter
l’école primaire (les 700 créations d’emplois envisagées ne correspondraient qu’à 1
poste ouvert pour 53 élèves supplémentaires…), on l’enfoncerait un peu plus dans la
logique gestionnaire qui l’a condamnée à l’immobilisme depuis plusieurs années. On
sait en effet dans quels secteurs les inspecteurs d’académie devront trouver les
moyens que le ministère leur refuse : l’école maternelle, la formation continue, le
soutien individualisé avec des PPRE impossibles à mettre en oeuvre, soit, très
exactement, ce que le HCE pointe comme stratégique ! Le but de ce rapport est « de
souligner combien il est urgent d’agir ». Le SE-UNSA partage cette volonté. Il est luimême
porteur de propositions pour que l’on pense et agisse enfin dans le cadre d’une
véritable continuité éducative, afin que chaque élève maîtrise le socle commun de
connaissances et de compétences de la scolarité obligatoire.
> Evaluations, quoi de neuf ?ème est en sursis, en principe pour une année seulement. Notons en revanche
Bien malin celui qui peut recenser aisément tous les dispositifs nationaux,
obligatoires, facultatifs ou expérimentaux, généralisés ou pas qui jalonnent le
parcours scolaire d’un élève. Pour tenter d’y voir plus clair, listons les nouveautés de
l’année en la matière. L’évaluation diagnostique nationale de CE2 est supprimée, celle
de 6
l’arrivée des protocoles nationaux d’évaluation diagnostique en début de CE1 et de
CM2 censés aider les maîtres à organiser le soutien des élèves en difficulté en français
et en maths. Dans la lettre de mission adressée au Ministre de l’éducation nationale,
M. Sarkozy exige « une évaluation systématique de tous les élèves tous les ans afin
de repérer immédiatement les élèves en difficulté et de pouvoir les aider ». Feint-il
d’ignorer que l’évaluation des connaissances et des compétences des élèves est une
partie intégrante du travail quotidien des enseignants ou entend-il ainsi plutôt se
doter d’un outil qui lui permettra comme il l’écrit dans la même lettre « d’évaluer les
enseignants sur la base des progrès et des résultats des élèves » ?
> L’accompagnement éducatif : recyclage de l’existant !
Seule nouveauté annoncée pour cette rentrée, la mise en place d’un accompagnement
éducatif hors temps scolaire est destinée uniquement « aux collèges de l’éducation
prioritaire et notamment, aux réseaux ambition réussite ». Quand on sait que la quasitotalité
de ces collèges sont implantés dans des communes où fonctionnent déjà des
dispositifs d’accompagnement à la scolarité, on appréciera la capacité du ministre à
occuper les média à moindres frais ! Certes, le dispositif a « vocation à s’étendre à
l’ensemble des collèges à la rentrée 2008 », mais qui alors en assurera le financement ?
C’est la question que posent avec insistance les collectivités locales dont l’avis a été
sollicité… à posteriori. L’accompagnement éducatif et les études dirigées sont un plus,
mais ils ne constituent pas une réponse à la difficulté scolaire qui doit être prise en
charge dans la classe. C’est à l’amélioration des conditions du travail dans les classes
que devrait s’atteler le ministre pour promouvoir l’égalité des chances dont il se fait le
chantre !
> Darcos et la série ES : le dérapage
Après avoir régulièrement dénoncé les options rares (dans lesquelles il inclut l’italien,
quatrième langue vivante étrangère..) ou les « options désertées dans certaines sections
professionnelles », le voici qui s’attaque cette fois à la série ES, qualifiée dans une
interview parue le 23 août dans Paris-Match de « filière sans débouché évident [qui]
attire beaucoup d’élèves qui occupent ensuite de grands amphis mais se retrouvent avec
des diplômes de droit, psychologie, sociologie… sans toujours un emploi à la clé. » Le SEUNSA
tient à rappeler que la série ES scolarise environ un tiers des élèves de la voie
générale des lycées. Elle leur propose une formation générale équilibrée et de qualité qui
constitue un socle solide pour la poursuite d’études supérieures dans des domaines très
variés, études économiques et commerciales, journalisme, communication, droit,
psychologie et sociologie, gestion, langues vivantes… Alors que la France connaît un
déficit important de diplômés du supérieur et que le nombre de bacheliers généraux
stagne, le Ministre devrait promouvoir toutes les séries de la voie générale des lycées
plutôt que de s’attaquer à une série qui accueille avec succès de très nombreux lycéens.
30/08/2007 Enseignants de l’UNSA - FLASH N° 7 – Secteur Education – 30/08/2007