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Enseigner est un mĂ©tier qui s’apprend !
Article publié le mardi 5 janvier 2010.
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Nous refusons la rĂ©forme actuelle de la formation des enseignants et exigeons d’autres choix !

Les conditions de formation et les modalitĂ©s de recrutement des enseignants actuellement en dĂ©bat engagent l’avenir de notre système Ă©ducatif dans un contexte de renouvellement important de la profession. Cette rĂ©forme intĂ©resse la sociĂ©tĂ© dans son ensemble : quels sont les besoins de notre système Ă©ducatif, quelles sont les conditions d’exercice de mĂ©tiers essentiels pour l’avenir du pays mais aujourd’hui trop peu valorisĂ©s, quelles sont les besoins des Ă©lèves et des jeunes, quelle sera la formation pĂ©dagogique de ceux qui auront la responsabilitĂ© de former des millions de jeunes demain ? Enseignants, Ă©tudiants, parents, Ă©lèves : nous sommes tous concernĂ©s !

Pourtant, malgré l’importance de ce dossier qui constitue un véritable choix de société, le gouvernement a fait le choix d’une réforme controversée et du passage en force. Au lieu de profiter du report d’un an de l’application complète de la réforme obtenu par la mobilisation de l’an dernier pour mettre en place une réelle concertation destinée à l’élaboration d’une réforme partagée, Luc Châtel et Valérie Pécresse ont rendu leurs derniers arbitrages contre l’avis de tous les acteurs concernés (étudiants, lycéens, parents, enseignants, enseignants-chercheurs, IUFM, universités…). Nous dénonçons l’absence de réelle concertation et le mépris du dialogue social dont font preuve les ministres.

Nos organisations jugent inacceptables en l’état les orientations prĂ©sentĂ©es le 13 novembre dernier qui confirment la mise en place d’une rĂ©forme rĂ©gressive pour la formation des futurs enseignants et bouleversent l’organisation de l’offre de masters dans les universitĂ©s. Ces orientations vont Ă  l’encontre d’une dĂ©mocratisation de l’accès aux mĂ©tiers de l’enseignement et s’opposent Ă  l’amĂ©lioration de la qualitĂ© de la formation :

·  la formation professionnelle des futurs enseignants est rĂ©duite Ă  portion congrue alors qu’elle nĂ©cessiterait d’être renforcĂ©e afin de prĂ©parer les futurs enseignants Ă  la diversitĂ© des missions qui leur sont confiĂ©es. Des laurĂ©ats au concours peuvent se retrouver devant des Ă©lèves sans avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© de stages ni de formation professionnelle ;

· l’articulation proposĂ©e entre concours et masters va non seulement rendre ingĂ©rable l’annĂ©e de master 2 pour les Ă©tudiants (qui devront mener de front prĂ©paration des Ă©preuves, mĂ©moires de recherche, validation du master et Ă©ventuellement stage en responsabilitĂ©), mais elle s’oppose Ă©galement Ă  l’élĂ©vation du niveau de qualification en rendant impossible toute formation professionnelle et disciplinaire pendant l’annĂ©e de M2 ;

·  les IUFM sont cantonnĂ©s Ă  l’éventuel encadrement des stages alors qu’ils constituent une composante essentielle de l’universitĂ© au rĂ´le, Ă  l’expertise et aux compĂ©tences avĂ©rĂ©s sur la formation initiale et continue des enseignants ;

·  aucun dispositif ambitieux d’accompagnement financier des Ă©tudiants n’est mis en place pour compenser l’allongement de la durĂ©e des Ă©tudes et le dĂ©calage du concours, Ă©cartant ainsi de nombreux Ă©tudiants issus des catĂ©gories sociales les moins favorisĂ©es de ces mĂ©tiers.

Les organisations signataires exigent la remise Ă  plat de la rĂ©forme impliquant le retrait des dĂ©crets concernant la formation des enseignants et des textes d’application dĂ©jĂ  publiĂ©s et l’ouverture indispensable de rĂ©elles nĂ©gociations. Elles revendiquent la mise en place d’une rĂ©forme de la formation des enseignants qui rĂ©ponde aux besoins du système Ă©ducatif et permette une vĂ©ritable formation professionnelle des futurs enseignants. En consĂ©quence, elles demandent :

· une rĂ©elle amĂ©lioration de la formation de tous les enseignants et la reconnaissance de celle-ci par l’obtention d’un master ;

· de revenir sur la place des Ă©preuves d’admissibilitĂ© au cours du cursus actuellement prĂ©vue par la rĂ©forme afin de garantir une place des futurs concours compatible avec la conception de masters de qualitĂ© intĂ©grant les dimensions disciplinaires et professionnelles nĂ©cessaires Ă  l’exercice du mĂ©tier et permettant la rĂ©ussite des Ă©tudiants et une rĂ©elle rĂ©orientation de ceux ayant Ă©chouĂ©s aux concours ;

· une Ă©volution du contenu des Ă©preuves des concours, fixĂ© nationalement en concertation avec les organisations reprĂ©sentatives, permettant d’évaluer les futurs enseignants sur l’ensemble de leurs compĂ©tences disciplinaires et professionnelles indispensables Ă  leur mĂ©tier ;

· un recrutement des futurs enseignants au mĂŞme niveau pour tous les concours (PE, CPE, PLP, CAPET, CAPES, CAPEPS) ;

· un cadrage national des masters dits « intĂ©grĂ©s Â» garantissant l’articulation entre une professionnalisation progressive et la formation disciplinaire, assorti d’une carte nationale des formations garantissant l’égal accès de tous sur le territoire Ă  la prĂ©paration des concours. L’acquisition des compĂ©tences professionnelles doit progressivement se renforcer avec l’avancĂ©e dans le cursus universitaire ;

· une annĂ©e de fonctionnaire stagiaire post-concours qui comporte au moins un mi-temps pour la poursuite de la formation professionnelle

· des garanties rĂ©elles sur le rĂ´le, les fonctions et les moyens humains et financiers des IUFM dans la formation initiale et continue des futurs enseignants au sein des universitĂ©s

· la mise en place de dispositifs d’accompagnement financier renforcĂ©s et pĂ©rennes pour les Ă©tudiants afin de garantir la mixitĂ© sociale du recrutement des futurs enseignants

· des modalitĂ©s adaptĂ©es pour les candidats des PLP des disciplines professionnelles et les non titulaires (VAE, cycle prĂ©paratoire…)

Face à une situation qui semble aujourd’hui bloquée et à des arbitrages présentés comme définitifs, nous affirmons notre détermination à imposer par l’action des choix que le gouvernement nous refuse depuis 18 mois. Nous demandons que l’année scolaire en cours ne soit pas à nouveau gâchée par des bricolages successifs mais permette l’ouverture de réelles négociations. Si de profondes inflexions ne sont pas rapidement apportées au projet de réforme, le gouvernement prépare les conditions d’une situation explosive dans les universités et les établissements scolaires lors de la mise en oeuvre de la réforme à la rentrée 2010.

Parce qu’enseigner est un métier qui s’apprend, les organisations signataires appellent à une journée nationale de mobilisation mardi 15 décembre dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur (notamment dans les IUFM) pouvant se traduire par des initiatives de grèves, des rassemblements, des assemblées générales de débat, des manifestations, afin de dénoncer le projet régressif du gouvernement pour la formation des enseignants et d’exiger une réforme répondant aux besoins du système éducatif, permettant une vraie formation professionnelle et garantissant une réelle élévation de la formation des futurs enseignants conforme aux attentes de la société.

 

Signataires :

• Organisations Ă©tudiants et lycĂ©ennes : UNEF, UNL, FIDL
• FCPE
• FĂ©dĂ©ration UNSA Éducation et ses syndicats :
Enseignements scolaires : SE, SEA, SI.EN, SNPDEN
Enseignement supĂ©rieur : SUP’RECHERCHE, A&I, SNPTES,
• FSU et ses syndicats, SNEP, SNES, SNESup, SNUEP, SNUIPP
• FĂ©dĂ©ration des SGEN-CFDT
• FERC-CGT et ses syndicats FERC-Sup et CGT Éduc’Action

 


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