Ø Réforme du lycée : la diagonale du flou !

Sur la réforme du lycée, Xavier Darcos n’a décidément pas la main heureuse. Quelques semaines après avoir dû battre retraite face à la contestation, le ministre essaie de se relancer et annonce dès la rentrée prochaine une expérimentation de nouvelles organisations du lycée. Avec quels objectifs ? Quels contenus ? Quelle évaluation ? Nul ne le sait puisqu’en l’absence d’un cadrage national, on est dans le flou le plus complet. Seule certitude, le ministre a trouvé l’équivalent de 500 emplois pour arroser la centaine d’établissements expérimentateurs… Malgré cette carotte, le ministère peine à trouver des candidats. Des pressions fortes sont exercées sur les proviseurs pour qu’ils acceptent d’entrer dans l’expérimentation sans l’accord des équipes pédagogiques. C’est aussi scandaleux que contre-productif ! Dans de telles conditions, l’expérimentation relève de la supercherie et ne peut avoir que de funestes conséquences sur la pourtant nécessaire réforme du lycée. Xavier Darcos, dont la lassitude s’étale publiquement, apparaît de plus en plus comme le ministre de la confusion nationale…

Ø Voie pro : quand l’Etat perd la boule !

Alors que les chefs d’établissement doivent préparer la rentrée, les nouvelles grilles horaires du baccalauréat professionnel n’ont toujours pas été publiées au Journal Officiel. Un retard d’autant plus inquiétant que de nombreux services académiques ont fait savoir qu’ils n’appliqueraient pas des grilles jugées trop généreuses… Le SE-UNSA dénonce cette dérive inadmissible qui voit des agents de l’Etat discuter de l’opportunité d’appliquer la réglementation qu’il émet. Non content de décrédibiliser l’action et la parole de l’Etat et des ses agents, ces marchandages indignes portent atteinte à la voie professionnelle dont on prétend par ailleurs vouloir la rénovation. Et ce sont les élèves de la voie professionnelle qui paieront la note d’une réforme bâclée et même pas financée !

Ø Darcos et les médiateurs

Tout en tenant bon sur les suppressions de postes, Xavier Darcos sort de son chapeau 5000 « médiateurs de réussite scolaire » afin de lutter contre l’absentéisme… Car, explique sérieusement le ministre, l’absentéisme mène au décrochage qui conduit à l’échec scolaire… Bêtement, on pensait que c’était plutôt le contraire… Recrutés en contrats aidés, payés « au moins le SMIC » selon le ministre, les médiateurs devront « pouvoir aller au contact des familles afin de discuter de la situation de l’élève absentéiste et de permettre son retour rapide dans l’établissement scolaire ». A-t-il déjà entendu parler des CPE et des assistants d’éducation, des Co-Psys et des assistantes sociales, toutes catégories de personnels qui à des titres divers travaillent à la réduction de l’absentéisme ? Avec cette nouvelle mesure simpliste et démagogique, Xavier Darcos prouve une fois de plus son ignorance des réalités de l’Ecole et de la société.

Ø Orientation : au secours, Darcos revient !

Aïe, aïe, aie… En 2009, l’orientation sera au cœur de l’action du ministre ! Quand on voit comment les choses se sont passées en 2008 à l’école primaire, il y a vraiment de quoi s’inquiéter pour les conseillers d’orientation psychologues ! Depuis longtemps dans le collimateur de l’UMP, les COP sont systématiquement pointés du doigt par des rapports à charge confondant souvent information et conseil en orientation. Dans son point d’étape du 22 janvier, le ministre n’échappe pas à cette confusion. Sa proposition de création d’une plate-forme téléphonique « d’aide à l’orientation » ne saurait remplacer l‘aide que le COP peut apporter au jeune dans l’élaboration de son projet de formation en entretien individuel. Elle réduit les COP à de simples opérateurs de renseignements, niant ainsi leur haut niveau de qualification. Inacceptable !