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Carte scolaire 2021 : les montagnes russes du ministre
Mois de décembre, M. le ministre annonce une dotation de 25 postes sur l’Académie Normande, nous n’osons y croire, enfin une bonne nouvelle dans ce contexte de travail plus qu’oppressant pour tous… Joie de courte durée, janvier arrive avec son lot de nouveautés, protocoles qui évoluent au fil des semaines, voire des jours, des heures, pas facile de suivre, mais une annonce sort du lot : l’Orne doit finalement rendre 8 postes…
En réalité, ne soyons pas trop crédules, nous nous doutions bien qu’une fois de plus nous allions nous faire manger par les plus gros départements de cette académie fusionnée au détriment des plus petits ! La loi de la jungle sévit aussi dans l’Education Nationale, une fois n’est pas coutume, et l’Orne est le dernier maillon de la chaine avec sa collection de ZRE, département le plus rural de l’Académie Normande…
Qui dit ZRE dit quintile 1, dit REP rurale, tout cela vaut le coup qu’on s’y arrête... Pour ce qui est des quintile 1, il faudra nous expliquer par exemple comment une école peut en faire partie une année, et basculer comme par magie en quintile 2 l’année suivante pour justifier une fermeture de classe pourtant bien discutable. Il faudra nous expliquer aussi comment sur un même RPI on peut trouver des écoles en quintile 1 et d’autres en quintile 2, alors que ces écoles accueillent pourtant les mêmes fratries dispersées. Il faudra nous expliquer enfin comment à Vimoutiers, une des seules REP rurales françaises, on peut vouloir mettre des équipes en synergie sans créer de moyen supplémentaire, voire en supprimer, et tabler sur l’énergie et la motivation des équipes déjà en place… Le bâton sans la carotte pour des équipes déjà fatiguées…
Dès lors, nous nous trouvons à nouveau confrontés à des fermetures en chaine, fermetures parfois en suspens depuis l’an dernier déjà et donc inévitables mais pas toujours, et des écoles que l’on va affaiblir encore en les passant à 3, voire 2 voire 1 classe, jouets des conflits entre municipalités et DSDEN, au mépris des collègues enseignants et leurs élèves sous couvert de bienveillance, voulant les sauver de conditions précaires et sanitaires qui laissent à désirer.
Dans le même temps, M. le ministre valide des décharges supplémentaires pour nos collègues directeurs à bout de souffle, bonne nouvelle, mais où sont donc les moyens supplémentaires ? On nous annonce au niveau local des « ouvertures de postes de brigades à hauteur des fermetures », mais qu’en est-il des fermetures de postes de brigades à hauteur de l’ouverture des décharges supplémentaires des directeurs ! Alors oui, une enveloppe budgétaire va aussi être consacrée à la revalorisation de ces personnels auxquels on demande de plus en plus de tâches, mais cela sera-t-il vraiment à la hauteur de leur bénévolat quotidien pour assurer ce surplus de travail et notamment leur implication de ces protocoles sanitaires en mutation permanente, pire que le virus du Covid ?
Enfin, on nous parle de paupérisation de nos élèves, de leur niveau scolaire qui ne cesse de décroître au vu des évaluations PISA qui nous relègue sur les bancs des mauvais élèves de l’Europe, et accentué cette année avec le contexte sanitaire, et pour autant, aucun poste de Rased en vue encore cette année… Mais on maintient les écoles ouvertes, tout va bien, les enseignants se font pédagogues, psychologues, enseignants spécialisés, multi niveaux mais sans brassage quand un collègue est malade et forcément pas remplacé, infirmières et voire même agents d’entretien dans certains endroits…
Alors voilà , on en est là , M. le ministre fait des cabrioles et nous avec, mais le plus dur n’est pas la chute, c’est l’atterrissage…