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CTSD 61 2nd Degré janvier 2021
Pour faire face à la crise sanitaire, l’Éducation Nationale a besoin de renfort. En Novembre, nous demandions des recrutements de personnels supplémentaires : enseignants, CPE, PsyEN et aussi assistants d’éducation dans le premier degré comme dans le second degré. Le SE-Unsa n’est pas un syndicat qui résume ses revendications à des moyens en plus ! Mais dans ce contexte, il nous semblait que cela avait du sens et un certain poids.
Il s’agissait simplement d’être plus nombreux dans les écoles et les établissements pour éviter les déstabilisations quotidiennes liées au remplacement des personnels en congés maladie, en « septaine » ou la mise à l’abri des personnels vulnérables. Être plus nombreux permettrait de fait d’accompagner au mieux nos élèves dont la scolarité est maintenant fragilisée.
Juste avant les vacances de fin d’année, nous avons obtenu un début de réponse, le ministère a communiqué la ventilation des créations et suppressions de postes pour la rentrée prochaine. Le signal est fort pour le second degré, ce sera 1800 suppressions de postes, pour l’académie l’équivalent de 150 emplois, pour les collèges de l’Orne, l’équivalent de 11 équivalent temps plein … Ces décisions prises ignorent cette réalité sanitaire et structurelle.
Le SE-Unsa n’ignore pas que la formule « quoi qu’il en coûte » de notre président a ses limites et qu’à un moment ou à un autre, il faudra payer la facture.
Mais en période de chômage, notamment des jeunes, investir pour soutenir l’Éducation Nationale est une option stratégique qui doit être étudiée très sérieusement !
Mais au pays de la Macronie, le dialogue et l’écoute sont un affichage médiatique qui ne se traduit jamais dans les actes ni les faits.
Puisque notre Président de la République a élevé les 66 millions d’habitants du pays au rang de procureurs, alors J’ACCUSE !
J’accuse ce gouvernement de refuser de répondre aux exigences d’un service public de qualité au nom d’une austérité budgétaire qui ne dit pas son nom.
J’accuse ce ministère qui, par des suppressions massives de postes dans le second degré, dégrade les conditions de scolarité des élèves, en surchargeant les classes, en accroissant la charge de travail des enseignants, en sacrifiant la voie professionnelle et en ignorant toujours et encore les invisibles des vies scolaires. Ces décisions auront des conséquences qu’il faudra bien un jour assumer.
J’accuse ce ministère de produire une carte scolaire qui conduit le second degré au bord de la rupture par sa logique de toujours plus d’heures supplémentaires, mettant davantage sous tension l’organisation des établissements, sous pression les professeurs et les élèves et empêchant les établissements d’être des lieux sereins d’apprentissage, d’éducation et de vie.
J’accuse ce ministère d’ignorer le rôle essentiel joué par « les invisibles des établissements », ces personnels CPE, professeurs documentalistes, AED, psychologues de l’Éducation nationale qui ont montré une fois de plus leur rôle fondamental, essentiel dans l’accompagnement de la crise sanitaire, qu’il s’agisse de l’éducation aux médias et à l’information ou encore du suivi et de l’accompagnement des élèves. Alors que certains collèges ornais (une centaine nationalement) n’ont toujours pas de poste de CPE, pas un seul emploi supplémentaire, pas une mesure de reconnaissance en direction des AED ne sont prévus au budget malgré nos alertes et nos demandes !
Et pour conclure, je dénonce l’absence de prévention des risques psycho-sociaux. L’augmentation des HSA que les enseignants du second degré devront absorber, les conditions de travail dégradées, avec de plus en plus de personnels exerçant sur plusieurs établissements, l’impossibilité d’investir les collectifs de travail, la frustration de ne pouvoir répondre aux besoins des élèves, la surcharge de travail et l’épuisement professionnel ne sont plus des risques à venir mais une réalité des établissements du second degré.
J’accuse le ministère d’avoir une attitude fallacieuse en dessinant des plans de prévention tout en asphyxiant scrupuleusement et méthodiquement les personnels.
Alors, Madame la Dasen, l’école est au bord de la rupture et vous allez nous parler de l’école de la confiance ! Mais la confiance ne se décrète pas, elle se construit à travers des actes. Le mode de gouvernance choisi par le ministre Blanquer la mine quotidiennement, les conditions de préparation de cette rentrée également. Pour toutes ces raisons, l’UNSA-Éducation de l’Orne apporte son soutien à nos syndicats qui se mobiliseront contre les suppressions de postes et la dégradation des conditions de travail, y compris en participant à la grève du 26 janvier.