Ce lundi, nous avons été réunis avec les services de la DSDEN pour faire un premier bilan de la reprise du 11 mai, presque 2 mois jour pour jour avec la fermeture de toutes les écoles de France en raison du Covid.

Ce 1er bilan a été l'occasion pour Madame la Dasen de pointer tout d'abord l'efficacité et l'extraordinaire investissement des équipes sur le terrain, directeurs et adjoints confondus, "fierté de la nation". Un défi complexe a été relevé, et aujourd'hui 50% des écoles de notre département accueillent plus de 6000 élèves en toute sécurité, donc 650 enfants "prioritaires" contre 250 lors du confinement.

Le pointage de ces enfants est journalier et sera en évolution constante, mais la dasen a rappelé que le but n'était pas de faire du chiffre et que le 2 juin, il n'y aurait pas de "boom". Il faudra peut-être néanmoins alors faire un choix dans les élèves à accueillir, mais ce ne sera pas aux équipes enseignantes de gérer seules ce problème, les services de la DSDEN ainsi que les élus locaux seront également mis dans la boucle et devront prendre leurs responsabilités aussi, en mettant par exemple en place les 2S2C pour gérer au mieux le flux d'élèves.

Quelques points particuliers :

- une école ne pourra pas ouvrir (impossibilité de mettre en place le protocole sanitaire) : Mortrée

-il n'y a plus de remplaçant disponible. Si un collègue en présentiel s'absente et qu'il n'y a aucun autre collègue disponible ou directeur déchargé ce jour-là, il faut donc appeler les parents pour qu'ils viennent chercher leur enfant afin de ne pas surcharger les groupes déjà existants sur l'école, et si besoin alerter les services pour qu'un conseiller pédagogique ou un IEN puisse venir prendre le relais.

-les dernières écoles ouvriront le 25 mai au plus tard.

-pas d'info sur les transports et leur désinfection, puisque c'est du ressort de la Région; Nous avons demandé à la dasen  de veiller à ce que tout soit conforme au protocole sanitaire.(c'est une inquiétude des collègues)

-nous avons rappelé l'importance du dialogue et de la communication entre IEN, élus locaux et directeurs d'école. Trop de directeurs ont eu l'impression d'être considérés comme des chefs d'établissement alors qu'ils n'en ont pas la casquette et n'ont donc pas à en assumer les responsabilités. Il faut que chacun puisse donner son point de vue, que la confiance revienne aux équipes qui connaissent le terrain, mais que chacun assume son rôle à la fin. La dasen a compris notre point de vue, mais rappelle également que nous sommes dans une période de transition politique locale et donc pas complètement maitres du jeu. Il ne s’agit pas là de souplesse et d’adaptation à des réalités locales, c’est plutôt le résultat du poids inédit attribué aux collectivités territoriales...

Dans le second degré, elle reste également vigilante à l'état des chefs d'établissement sur qui cette reprise précipitée pèse également lourdement...

-beaucoup de directeurs peinent aussi à remplir les enquêtes quasi quotidienne envoyées par le ministère. M. Ruban nous assure qu'il filtre au maximum pour alléger ce poids...

-15% des collègues sont actuellement en distanciel, 79% en présentiel et le reste en arrêt maladie. Pour les collègues en distanciel, leur présence n'est pas obligatoire sur site, ils peuvent et doivent rester chez eux (ce n'est pas le cas dans tous les départements, une abhérration de plus...)

-la continuité pédagogique en distanciel n'est pas requise pour les collègues présents sur le terrain... néanmoins, ils peuvent envoyer leurs supports pédagogiques aux parents par mail, s'ils le souhaitent, ce n'est pas une obligation. La dasen a rappelé qu'il y avait suffisamment d'outils sur internet pour que les parents qui ne souhaitent pas scolariser leur enfant puisse gérer à la maison.

-nous avons demandé à ce que les écoles soient pourvues de gants et de quelques masques FFP2 pour les enfants ou adultes en suspicion de Covid. Le problème sera abordé à nouveau ce matin en CHSCT.

-les PES qui le souhaitent pourront après le 2 juin signer une convention qui leur permettra de venir tous les jours dans leur école de rattachement soutenir les équipes. Nous serons vigilants à ce que leur titularisation ne soit pas fonction de cet engagement volontaire...

Et en septembre alors ?    Mme la Dasen a été claire : pas d'info encore du ministère mais il est "évident que nous ne reprendrons pas des classes à 25" et qu'il faudra être en mesure de créer "l'école de demain" ... Nous espérons être co-acteurs de cette nouvelle école et seront bien sûr au rdv pour en suivre toutes les étapes afin d'assurer la bienveillance et la sécurité de nos collègues.