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Retraites : le combat continue
Article publié le mardi 14 janvier 2020.
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Le recul du gouvernement sur l'âge pivot ne sonne pas la fin de la mobilisation.

Le week-end dernier, l'UNSA a pris acte du recul du gouvernement sur la question de l'Ă‚ge pivot.  A l'Ă©vidence, cela a suscitĂ© un certain trouble.  Profitons de l'occasion pour faire un rapide Ă©tat des lieux de la situation, inquiĂ©tante Ă  plus d'un titre.

Nous n’avons jamais Ă©tĂ© demandeurs d’une rĂ©forme des retraites (Ă  point ou pas).  Le projet qui est sur la table n'a pas Ă©tĂ© transformĂ© d'un coup de baguette magique, il n’est pas bon, loin de lĂ .  MĂŞme si l’honnĂŞtetĂ© pousse Ă  prĂ©ciser qu’il ne fait pas que des perdants, comme semblent le confirmer les Ă©changes avec plusieurs responsables syndicaux de branches du secteur privĂ©.

 

Pour les militants SE-UNSA de l’acadĂ©mie de Caen, les points nĂ©gatifs restent très nombreux.  La question se pose alors de savoir quelle est la position Ă  adopter. 

 

La lutte jusqu’au retrait et le refus catĂ©gorique de toute discussion ? C’est intellectuellement très confortable (et facile Ă  dĂ©fendre auprès des adhĂ©rents).  Mais cela pose plusieurs problèmes.

Cet objectif peut-il ĂŞtre atteint ? En ce qui nous concerne, nous n’y croyons pas une seconde : Macron est focalisĂ© sur l’objectif de la prĂ©sidentielle, et son socle Ă©lectoral est dĂ©sormais clairement positionnĂ© sur le centre et la droite.  Renoncer Ă  sa rĂ©forme revient Ă  perdre l’accès au second tour de l’élection de 2022.  Il fera donc passer une rĂ©forme des retraites, malgrĂ© la contestation (qui ne « prend pas Â» dans le privĂ©).  C’est triste mais il nous faut ĂŞtre lucide : il n’y pas d’alternative Ă  gauche pour porter un autre projet plus juste socialement.  Notre dĂ©mocratie est bien malade et bien immature.

 

Dès lors se draper dans la posture ferme du retrait pur et simple nous semble irresponsable en termes de mission syndicale : notre objectif est de dĂ©fendre les travailleurs, et nous ne voyons pas en quoi laisser le gouvernement faire seul la rĂ©forme qui lui plaĂ®t sert la cause des collègues.  Notre position est de lutter pied Ă  pied pour obtenir le maximum.  Le retrait de l’âge pivot (sur la pĂ©riode prĂ© 2027) est en ce sens un premier pas : il constituait la mesure paramĂ©trique du projet, une vĂ©ritable punition pour les collègues proches de la retraite.  D’oĂą le message de satisfaction exprimĂ© par l’UNSA ce week-end.  Mais le combat ne s’arrĂŞte pas lĂ , il reste de nombreuses Ă©tapes avant l’adoption finale du projet, et notre but reste de conquĂ©rir un maximum de garanties et de protection pour les personnels.

 

Un combat de longue haleine.

Nous mènerons cette lutte dans la discussion du projet de loi (que de choses Ă  faire modifier !) et nous la menons dĂ©jĂ  dans toutes les nĂ©gociations qui s’ouvrent actuellement.  Par exemple sur celle de la revalorisation des personnels de l’Éducation.  Disons-le clairement : pour la première fois depuis des dĂ©cennies, il y a pas mal d’argent sur la table, et c’est un combat crucial.  Le dialogue ne s’ouvre pas dans un climat de confiance, c’est le moins que l’on puisse dire.  Nous rendrons compte en toute transparence de son avancĂ©e (ou des reculs) aux collègues et nous n’excluons pas, si les circonstances l’imposent, d’appeler Ă  nouveau les personnels Ă  la grève, comme nous l’avons fait le 5 et le 17 dĂ©cembre.  Mais nous refusons les appels systĂ©matiques Ă  un mouvement reconductible : les enseignants n’adhèrent pas Ă  cette logique (ce n’est pas dans notre tradition et les chiffres de grĂ©vistes de jeudi dernier sont Ă  ce titre Ă©loquents), laquelle ne fait qu’affaiblir les collègues et griller des cartouches nĂ©cessaires dans la suite du combat.

 

Notre démocratie impactée ?

Cette situation n’est guère rĂ©jouissante, car au final on peut craindre que le syndicalisme (dans sa globalitĂ©) sorte fragilisĂ© du conflit actuel.  La posture du rejet est confortable mais, dans la configuration actuelle, elle n’obtient rien et n’obtiendra rien (mais ses partisans ne manqueront pas de faire valoir que les "Ă©volutions n'ont Ă©tĂ© possibles que grâce Ă  la mobilisation").  En realitĂ©, cela produira de l’amertume et de la colère chez les collègues qui, avec sincĂ©ritĂ©, suivent cette voie.  Cela affaiblira la confiance dans l’utilitĂ© des syndicats et fera (comme en 2003) reculer la syndicalisation globale dans le pays.  En ce qui concerne les partisans du dialogue et de la nĂ©gociation, leur choix sera fustigĂ© et dĂ©noncĂ© comme une « compromission Â», et le rĂ©sultat risque de ne pas ĂŞtre diffĂ©rent.  

 

L’affaiblissement du syndicalisme est un travail que le gouvernement poursuit avec application depuis 2017.  Le dossier des retraites est une Ă©tape parmi d’autres.  Ce faisant, il sacrifie un pan essentiel de notre système dĂ©mocratique (dĂ©jĂ  bien malmenĂ© par ailleurs) pour un hypothĂ©tique intĂ©rĂŞt Ă©lectoral de très court terme.

 

 
 
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