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SE-UNSA 60


 Par SE-UNSA 60
 Le  vendredi 16 mars 2018

"Semaine du fonctionnement et de la direction d’école" : 3, 2, 1... parlez !

 
La disparition des aides administratives, une automatisation des tâches parfois paradoxalement chronophage et la faiblesse du statut de l’école placent les directeurs, qui sont aussi enseignants par ailleurs, dans l’impossibilité d’assumer l’ensemble des responsabilités qui leur incombent.
 

Leurs missions ne cessent de se complexifier, tant sur le plan de l’organisation interne de l’école et de l’animation pédagogique que sur celui des relations avec les parents, les partenaires institutionnels ou associatifs, et la charge est aujourd’hui trop lourde.

Dès ses premières rencontres avec le ministre Blanquer, le SE-Unsa a placé ce dossier parmi les plus urgents. Faute de réponses concrètes, le SE-Unsa a décidé de braquer les projecteurs sur ces personnels en leur dédiant une semaine de visibilité et d’actions, du 19 au 23 mars.

Les directeurs ont à cœur de vouloir réaliser leurs missions. Même si des discours et des évolutions ont jalonné l’histoire de la direction d’école, les difficultés, tout comme leur malaise, voire leur mal-être au travail, s’enkystent.

La situation anxiogène dans laquelle beaucoup se trouvent, ce qu’ils subissent au quotidien et le poids de leurs responsabilités ne peuvent plus être ignorés.

Pour le SE-Unsa, le ministère doit en prendre la mesure et ouvrir sans plus attendre le dossier direction et fonctionnement de l’école.

 

Découvrez les différentes actions menées lors de cette semaine dans la rubrique «Semaine de la direction d'école» et quelques témoignages de directeurs :

 
Directeur d'école depuis septembre, je ne compte plus les heures ni mes responsabilités. Alors qu'au collège, on trouve une secrétaire, un intendant, un gestionnaire, une comptable, des assistants d'éducation, une infirmière, une assistante sociale, un responsable sécurité, un CPE... à l'école primaire j'assume ces tâches seul sans aide administrative et de 8h à 18h30. Je n'ai aucune aide municipale car le périscolaire n'est pas sous ma responsabilité or je dois en gérer quotidiennement les problèmes : relation avec parents, communication, gestion des retards, gestions des conflits sur ces temps hors école, etc.
 
Sans indemnité ni reconnaissance. Les difficultés de remplacement dans le département me contraignent parfois à remplacer des collègues absents pour ne pas surcharger des classes toutes déjà à gros effectifs. Je n'ai pas de téléphone portable de fonction malgré des locaux étendus et dispersés qui ne me permettent pas d'être joignable au bureau. J'ai dû acheter de mes propres deniers un répondeur et une messagerie. Les conditions de travail des directeurs ne sont vraiment pas prises en compte même s'il est su et dit qu'elles sont délicates ! 
Merci pour votre soutien syndical et votre écoute.
 
GA, directeur école primaire, 14 classes
 
 
 
En ce qui me concerne et malgré beaucoup d'expérience, et je sais que mon cas n'est pas isolé... le plus pénible ce sont les relations avec la municipalité... cela peut être très lourd avec des incursions permanentes dans le fonctionnement de l'école... des ordres et des interdictions totalement illégitimes...
 
DM, directrice maternelle, 5 classes 
 
 
 
 
Cette rentrée, mon EVS est supprimée et je vous avoue que je ne sais pas quand je vais trouver le temps de faire ce qu'elle faisait.
Elle venait 5h par semaine depuis 2013. Au début, ça n'a pas été facile car c'était un contrat aidé et elle n'était pas formée mais au bout de 5 ans, on avait trouvé une manière de travailler et on était efficace. Et puis du jour au lendemain on m'annonce que c'est fini : plus d'aide. Les directeurs d'école à deux classes auront une décharge par mois : soit 5 heures par mois. La pilule a du mal à passer.

Je ne serai pas mieux payée, les tâches ne se sont pas réduites (PPMS Intrusion, rythmes scolaires et j'en passe...) J'ai toujours mes 4 niveaux à gérer et à préparer. Régulièrement, je dois gérer les deux classes car ma collègue n'est plus remplacée : soit une quarantaine d'élèves de la Petite Section au CM2.
Honnêtement je suis fatiguée, au bord du burn-out à chaque fin de période.
 
MD, directrice école primaire, 2 classes
 
 
 
J’ai toujours beaucoup de mal à obtenir les 10 jours de décharge. Il faut les réclamer et on me les donne sans me prévenir donc rien ne peut être organisé ni planifié, aucun rendez-vous ne peut être pris sur ces journées.
L’an dernier, j’ai eu 1 jour et demi en septembre et tous les autres jours en période 5.
Cette année on a essayé de me les mettre tous en septembre, j’ai donc dû m’y opposer et plus rien depuis... il va falloir que je réclame à nouveau...
En revanche les enquêtes... les dossiers sont toujours à rendre dans les délais aussi courts !
 
CL, directrice école maternelle, 3 classes

 

Nous vous tiendrons informé.e.s des actions que nous envisagerons par la suite et de celles que nous vous proposerons...