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SE-UNSA 60


 Par SE-UNSA 60
 Le  vendredi 4 décembre 2020

Remplaçants, êtes-vous satisfaits de vos conditions de travail ?

 

Voici un courrier qui sera envoyé à l’IA-DASEN regroupant des problématiques liées à la fonction de remplaçant.

Nous, le SE UNSA, nous sommes associés à ce courrier proposé par le SNUIPP tout comme SNUDI-FO, le SGEN-CFDT, Sud éducation et la CGT éduc’action.

Pour soutenir ce courrier, n'hésitez pas à nous envoyer votre nom et prénom, poste et école de rattachement à

60@se-unsa.org

 

LE COURRIER :

Madame l’Inspectrice d’Académie,

Par ce courrier, des remplaçant-es du département de l’Oise souhaitent vous alerter sur leurs conditions de travail.

Ce courrier est soutenu par le SNUipp-FSU, le SE-UNSA, le SNUDI-FO, le SGEN-CFDT, Sud éducation et la CGT éduc’action, qui vous ont d’ailleurs alertée à plusieurs reprises sur la situation des enseignant-e-s titulaires remplaçants Zil ou membres de la brigade départementale dans le cadre du CTSD ou du CHSCT-D.

Depuis la rentrée scolaire de septembre, nous constatons de nouvelles dégradations de nos conditions de travail, qui viennent se surajouter à celles que nous connaissons depuis plusieurs années.

Nous sommes aussi moins nombreux-ses que l’an dernier. La FSU vous avait alertée en CTSD sur le choix que vous aviez fait de supprimer des postes de Zil et de Zil ASH alors que la crise sanitaire et donc les besoins en remplacement allaient continuer de croitre. Par ce choix, trop de classes n’ont pu être remplacées de septembre à octobre et trop de collègues directeurs-trices n’ont pu avoir leur(s) journée(s) de décharge.

Aussi, nous souhaitons revenir sur un certain nombre de ces points :

1. Les Zil

Lors du mouvement des personnels 2020, vous avez souhaité faire disparaître l’intitulé de poste “Zil ASH”, arguant du fait que ces postes n’étaient pas pourvus de titulaires formé-es, excepté pour l’un d’entre eux. Ce fonctionnement avait cependant au moins l’avantage d’informer les collègues concerné-es qu’ils-elles interviendraient toute l’année dans l’ASH et ils-elles pouvaient donc s’y préparer.

Une autre solution qui aurait pu être envisagée aurait été de former les collègues volontaires sur ces postes… Ce n’est pas le choix que vous avez fait. Ainsi, ce sont aujourd’hui les enseignant-es titulaires remplaçants ZIL qui se voient affecté-es sur ces remplacements. Ceci entraîne plusieurs difficultés :

• Les Zil ne sont pas formé-es à l’ASH. Les deux demi-journées de “formation” parfois proposées ne constituent pas une réponse suffisante aux diverses problématiques rencontrées dans l’ASH. À la fin de la première journée de formation, l’IEN ASH a indiqué aux personnels présent-es qu’ils-elles étaient les nouveaux-elles "Zil ASH". Nous ne sommes pas d’accord avec cela. Beaucoup d’entre nous ont été désigné-es par leur IEN. Ainsi, les Zil peuvent se retrouver en détresse face à des élèves différents ce qui peut induire chez certain-es une réelle souffrance au travail.

• Des remplacements en ASH se déroulent également dans le second degré (SEGPA, EREA, Ulis collège, Ulis pro, etc.). Les Zil sont donc susceptibles de travailler 29h sur une semaine en additionnant des remplacements dans le premier et le second degré avec le mercredi matin. Des clarifications sont également nécessaires pour ce qui est du versement des indemnités liées à l’enseignement dans l’ASH.

• Les Zil pourraient donc théoriquement assurer des remplacements le mercredi matin. Comment peuvent-ils-elles s’organiser personnellement en recevant des appels tardifs pour des remplacements au pied levé sur ces temps ? Vous mettez-vous à la place d’un-e collègue qui arrive en SEGPA ou à l’EREA et qui n’a aucune ressource prête ? Au moment où le département de l’Oise vivait des rythmes scolaires différents selon les écoles (des écoles à 4 jours et d’autres écoles à 4 jours et demi), la référence pour savoir si le Zil travaillait le mercredi ou non était le rythme de l’école de rattachement. Or aujourd’hui, toutes les écoles de l’Oise sont à 4 jours.

• De plus, la quotité de service est différente selon la nature du remplacement dans l’ASH (SEGPA, EREA, Ulis collège, Ulis pro, ESMS…) et doit donc être proratisée dans le calcul de la récupération en cas de dépassement des ORS. Un calculateur pourrait être mis en place. • Certain-es collègues sont aussi déplacé-es d’un remplacement pour aller sur un support ASH. Les élèves n’ont-ils pas besoin de continuité dans les apprentissages pour progresser le mieux possible ?

Certain-es Zil déplorent également le fait de ne pas avoir eu de réunion de rentrée cette année. Cela a entrainé un manque de cadrage et de discussions au niveau local notamment sur la détermination du Zil missionné dans l’ASH.

• Enfin, ils-elles demandent de ne pas avoir de rendez-vous de carrière PPCR lors d’un remplacement dans l’ASH quand ils-elles ne sont pas volontaires.

Nous vous demandons la mise en place d’un cadrage sur la question des éventuels remplacements du mercredi matin ainsi que des modalités de récupération du temps travaillé au-delà des ORS. Les personnels remplaçant-es doivent être prévenu-es suffisamment tôt et selon un calendrier de mobilisation pré-établi afin que chacun puisse se projeter.

2. Les titulaires de circonscription (ex-TRS)

Cette année et pour la première fois, les titulaires de circonscription n’ont pas été réuni-es en circonscription pour procéder aux affectations des montages de postes.

Sur beaucoup de circonscriptions, ils-elles ont été destinataires de leur affectation par les circonscriptions sans que leur avis ait été pris en compte et en toute opacité sur le respect des règles d’affectation (respect des vœux et du barème des personnels). Ce manque de considération a choqué beaucoup de personnels d’autant que la règle a été changée après le mouvement intradépartemental.

Certain-es TRS, pleinement engagé-es, s’interrogent d’ailleurs sur la poursuite de leurs missions en tant que TRS si le principe d’une réunion par circonscription pour procéder aux affectations n’était pas réaffirmé.

Nous vous demandons de remettre en place ces réunions en circonscription afin que les personnels puissent continuer de solliciter les montages constitués au plus près de la réalité locale et donc au niveau de la circonscription. De plus, la quotité de travail du TRS ne doit pas avoir pour conséquence l’attribution d’un nombre restreint (voire unique) de montages correspondant au temps de travail du personnel concerné.

De plus, dans la majorité des circonscriptions, aucune information n’est donnée aux personnels sur les frais de remboursement (route, repas). Nous souhaitons qu’une information claire soit transmise dans le cadre d’une circulaire spécifique avec un tutoriel pour utiliser DT Chorus (cette application est très complexe à utiliser).

3. Les membres de la brigade départementale

De toute évidence, les personnels de la brigade départementale sont victimes d’un problème de gestion qui les affectent à plusieurs niveaux :

• Les gestionnaires sont très difficilement joignables car en sous-effectif ;

• Les changements de planning sont réguliers, parfois quotidiens ; ces plannings peuvent être envoyés très tardivement (le vendredi à 17h00, voire le lundi matin) ; comment s’organiser dans ces conditions ? À la communication des plannings peut aussi être associée la demande : « Merci de prévenir les collègues » [les collègues concerné-es par un remplacement] ; ce n’est pas à nous, remplaçants, d’informer les personnels concerné-es ; d’ailleurs, comment pourrait s’effectuer cette communication ? Sur quel temps un vendredi après 17h00 ? Avec quels moyens ?

• Les affectations ne respectent pas les zones de remplacement (ouest, centre, est) ; certain-es personnels sont affecté-es à l’opposé du département ce qui entraine beaucoup de temps de déplacement. D’autres personnels sont envoyé-es, respectivement, en remplacement sur des zones limitrophes à celle de ces derniers et ceux-ci se croisent donc…

• Les remplacements ne sont pas attribués de manière logique selon les souhaits géographiques de chacun-e ou la logique de continuité pédagogique. Les collègues doivent parfois eux-mêmes s’échanger les postes à remplacer ;

• Sur le site internet education.gouv.fr les horaires des écoles ne sont plus indiqués. Le planning reçu indique l’école et le nom du collègue remplacé mais pas le niveau de classe. Cela induit une perte de temps et d’énergie pour rechercher ces informations, parfois sur les réseaux sociaux. Nous vous demandons donc de bien vouloir communiquer aux brigades un cahier de bord des écoles du département avec le nom des personnels, le niveau, l’adresse de l’école ainsi que les horaires ;

• Il y a toujours de vraies problématiques concernant l’attribution des masques : qui doit les fournir ? Des circonscriptions indiquent que c’est à la circonscription du lieu de remplacement de les fournir, quand d’autres précisent que c’est à l’école de rattachement ou à l’école de remplacement ;

• Les collègues directeurs-trices des petites écoles remplacé-es pour leur décharge de direction n’ont, pour la majorité d’entre eux, pas de planning de ces journées de décharge. Comment peuvent-ils-elles organiser sereinement leur travail de classe et de direction dans ces conditions ? Nous vous demandons de remettre en place, au niveau départemental, un nombre précis de BD qui effectuent ces décharges. Cela stabiliserait à la fois le travail des directrices et directeurs concernés et celui du remplaçant. Cette organisation était bénéfique pour la continuité des apprentissages.

• Des enseignant-es “brigade FC” (Cf. PV d’installation) remplacent sur des congés maternité alors que des collègues “brigade maladie” sont disponibles.

Auparavant, les enseignant-es membres de la brigade départementale connaissaient leur planning à la période, voire à l’année. Ce n’est plus le cas et nous le regrettons. Il serait intéressant de réunir à chaque période, comme cela se faisait par le passé, les BD prioritairement affectés sur des missions de formation continue afin de leur présenter le planning et de voir, en direct, les évolutions à y apporter.

• Des mails sont également adressés aux personnels leur demandant de confirmer qu’ils-elles étaient bien présent-es sur tel ou tel poste à telle date ou même où ils-elles se trouvaient tel jour. Nous vous demandons de faire cesser ces pratiques. Il suffit de consulter le planning pour vérifier la présence des personnels.

En conclusion, alors que nous sommes, en notre qualité de personnels remplaçants, pleinement engagé-es et investi-es dans la réussite de nos élèves et du bon fonctionnement du système éducatif français, nous nous sentons méprisé-es de n’être considéré-es que comme des numéros.

Des remplaçant-es sont parfois affecté-es sur des classes pour y effectuer un travail d’ATSEM ou d’AESH pour pallier des manques criants de personnels. Ce n’est pas normal. Ce n’est pas dans nos missions. Un de nos collègues a par exemple été amené à remplacer un AESH pendant trois semaines.

Pour toutes ces raisons, nous vous demandons de bien vouloir nous recevoir dans le cadre d’une audience départementale afin d’évoquer avec vous les problématiques développées ainsi que :

• Les rendez-vous de carrière pour les remplaçant-es ;

• Les modalités de la limitation du brassage et donc de la circulation des remplaçant-es sur les écoles dans le cadre de la crise sanitaire que nous traversons ;

• La mise à disposition de cahiers de bord par circonscription pour les Zil et au niveau départemental pour les BD ;

• La mise à disposition des documents nécessaires à une prise en charge rapide et en toute sécurité d’une nouvelle classe : cahier d’appel, fiches de renseignement avec PAI, PAP, PPS, etc ;

• La gestion et l’organisation des 108 heures pour les personnels TRS et les remplaçant-es.

Nous vous remercions par avance de vos réponses.

Veuillez recevoir nos salutations respectueuses.