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SE-UNSA 59


 Par SE-UNSA 59
 Le  samedi 20 juin 2020

Formation continue

 

 

Suspension des réformes pendant la crise sanitaire ?

 Oui mais pas pour tout le monde !

 

Alors que le président Macron avait annoncé la suspension de toutes les réformes pendant la crise sanitaire, le ministre de l’Éducation nationale fait avancer les siennes.

Enclenchée au printemps 2019, la loi pour une

« École de la confiance » présentait une transformation dans la formation des enseignants par la disparition des ESPE (Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation ) au profit des INSPE (Institut Nationaux Supérieurs du Professorat et de lÉducation).

 

La réforme de la formation est au cœur des discussions de façon puzzle avec le gouvernement depuis quelques mois déjà.

Les premières pièces ont été posés en annonçant la possibilité à un étudiant d'être sur le terrain et d'avoir des responsabilités progressives :

 

-    observation en classe et participation à des dispositifs tels que Devoirs faits pour les étudiants de L1.

-    co-intervention avec le professeur-tuteur et participation à des dispositifs tels que Devoirs faits pour les étudiants de L2.

-    prise en charge dune classe en responsabilité avec appui du professeur-tuteur pour les étudiants de M1.

 

Cette entrée progressive dans la carrière de professeur avec un accompagnement et une prise de responsabilité adaptée sera rémunérée. Elle représentera un temps de travail de 8h par semaine pour les futurs candidats aux concours.

 

La dernière pièce du puzzle a été posée le 20 mai 2020 lors du Comité Technique Ministériel.

Un texte plaçant les concours de recrutement en fin de Master 2 (fin de Master 1 actuellement) a été soumis au vote des organisations syndicales. Labstention de la FSU a donné carte blanche au ministre en lui permettant de valider sa copie sans en revoir le contenu. Le changement commence ici !

 

C'est la fin du système dalternance entre théorie (à lINSPE) et pratique (en classe) que connaissent actuellement les fonctionnaires stagiaires.

Conséquence directe : lanalyse des pratiques de classe ne pourra plus être accompagnée comme actuellement et la formation initiale est mise au rabais.

 

La réforme entraîne également une modification des plaquettes de formation et une nouvelle répartition des 800 heures de formation et dencadrement (á cela il faut ajouter les stages), réparties sur les deux années de master :

 

-    au moins 55% du temps de formation sera consacré aux savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter, respecter autrui, y compris la connaissance et la transmission des valeurs républicaines) ;

 

-     20% sera consacré à la polyvalence (autres aspects disciplinaires), à la pédagogie générale et à la gestion de classe ;

-    15 % du temps sera consacré à la recherche ;

-    10% du temps sera réservé au contexte, notamment territorial, et aux innovations propres de chaque INSPE.

 

On commence un nouveau puzzle avec le contenu des épreuves ?

 

Rien nest encore arrêté mais celles-ci seraient essentiellement disciplinaires et théoriques.  Serait-ce la fin de l'étude de cas au concours ?

Le Master MEEF risquerait alors d’être délaissé pour des Masters au contenu plus théorique qui sajusterait au contenu disciplinaire des épreuves. Certes, le Master MEEF n'a jamais été obligatoire pour passer le concours mais il avait le mérite d'exister et dapporter aux étudiant.e.s un aperçu de la réalité du métier.

La multiplication successive des réformes fait perdre de vue les objectifs de la formation initiale : comment apprendre à enseigner ? OUI, ne l'oublions pas enseigner c'est un métier qui s'apprend.

La nouvelle formule des concours de lenseignement devrait sappliquer dès la rentrée 2020 avec le passage du concours dadmission en fin de Master 2, en 2022.

 

andre WALLARD & Jennifer BODERE