Retour à l'article normal

SE-UNSA 59


 Par SE-UNSA 59
 Le  samedi 20 juin 2020

Édito : Elle est belle, l’école de la confiance !

 

Nous nous sommes tous retrouvés quasiment du jour au lendemain confinés. Les demandes et injonctions faites aux enseignants se sont alors multipliées dans certains secteurs à une vitesse folle, à tel point quil était légitime pour nous de nous demander si finalement la priorité sanitaire qui était au cœur de la parole gouvernementale ne perdait pas en intensité à chaque échelon de notre administration…

 

Alors que la consigne était claire - Privilégiez au maximum le télétravail et « Restez chez vous » - des demandes ont été particulièrement mal vécues puisque certaines faisaient fi de notre sécurité quand dautres ne cherchaient qu’à contrôler le travail que les enseignants étaient en train deffectuer. A titre dexemples, il a été demandé de :

- déposer des fiches administratives (AFFELNET) dans les boîtes aux lettres des familles,

- remettre des documents pédagogiques à certaines familles en mains propres, les directeurs devant faire des « Attestations » pour que ces familles puissent se déplacer sans même se demander la légalité de cette pratique…

- compléter des enquêtes ici et là. Une récente enquête dans une circonscription demande même combien dheures de « classe virtuelle » les enseignants font par semaine…

 

Chacun appréciera à sa manière ces différentes demandes… Vu sous cet angle, elle est bien belle, l’école de la confiance…

 

 

Pour autant, la vérité cest que les enseignants, dans leur grande majorité et dans des délais très courts, se sont mobilisés pour mettre en œuvre la continuité pédagogique. Et pour cela, et sans rechigner, ils se sont formés à certains outils numériques, ils ont utilisé et utilisent encore leur propre matériel, ils ont innové en créant de nouveaux supports numériques ou en créant des chaînes vidéos pour garder le lien avec leurs jeunes élèves, ils ont contacté de manière régulière et par différents moyens les familles et leurs élèves afin de sassurer que personne ne reste « au bord du chemin »…

 

Ici et là, des points daccueil dans les écoles publiques ont vu le jour pour que les familles dites « prioritaires » puissent avoir une solution de garde pour leurs enfants. Des enseignants, sur la base du volontariat rappelons-le, se sont alors mobilisés, y compris le midi, y compris le samedi et dimanche, pour faire vivre ces points daccueil.

 

Alors oui, vu sous cet angle, elle est belle notre École de la confiance.

 

Les enseignants, véritables acteurs de terrains, ont su prendre leurs responsabilités pour que notre École publique puisse assumer au mieux et dans des conditions exceptionnelles les missions qui sont les siennes. Nous y avons gagné la confiance et la reconnaissance des familles, si tant est que nous les avions perdues.  Et de cela, nous pouvons être fiers !

 

Jérémy BOITE