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SE-UNSA 59


 Par SE-UNSA 59
 Le  lundi 21 novembre 2011

Carence, vous avez dit « carence » ?

 

Dans le dictionnaire, les 1ères définitions de ce mot sont : insuffisance, absence ou manquement à ses obligations.

Effectivement, Il  y a eu carence de débat puisque l’annonce de l’instauration d’une journée de carence pour les fonctionnaires et du passage de 3 à 4 journées pour les salariés du privé s’est faite par communiqué  de presse sans aucune concertation avec les syndicats.

De plus, le texte de loi sur l’instauration de la journée de carence pour les fonctionnaires a été voté dans la nuit du  15 au 16 novembre avec 51 voix pour ,16 contre : Il y avait donc carence de députés ce jour-là ou plutôt cette nuit-là ! Et les 510 autres députés absents qui n’ont pas voté auront-ils un jour de carence prélevé sur leur indemnité (qu’ils n’ont pas voulu réduire) ?

Autre exemple de carence : vous passez le concours de professeur des écoles, vous êtes reçus, vous devez  passer une visite médicale qui vous déclarera apte (ou pas) pour toute votre carrière. Aucune autre visite durant vos 42 ans (? ) d’enseignement où vous êtes pourtant ,en tant que professeur des écoles notamment, au contact permanent d'un public fragile.

Ne peut-on pas parler là de  carence  dans la politique de santé de l’Education Nationale ?

« Alignons public et privé  »  ou faisons semblant et divisons pour mieux régner.

Les salariés du privé auront dont 4 jours de carence, 75% d'entre eux n'étant pas impactés par cet allongement car pris en charge par leur entreprise.
Les salariés du public auront, eux, 1 jour de carence, 100% d'entre eux étant impactés car l'état ne propose pas de régime de faveur aux fonctionnaires.
Pour les fonctionnaires, ce ne sera pas de l’argent pour les caisses de la sécu (puisque nous ne sommes pas gérés par la sécu) mais de l’argent qui restera dans les caisses de l’état (1 journée de traitement en moins à payer pour l’Etat).

Alors après le « travailler plus pour gagner plus » voilà le « travailler malade pour ne pas gagner moins ». Nous irons travailler même si l’on est contagieux (gastro, grippe …) pour ne pas perdre 1 journée de salaire (qui soi-dit en passant est bloqué depuis 2 ans)

Ce jour de carence a été instauré  pour lutter soi-disant contre les fraudeurs mais ne faut-il pas craindre que ceux qui abusaient du système de remboursement en profitent encore davantage en se faisant arrêter plus longtemps, afin de « rentabiliser » cette journée perdue.

Créons une prime d’assiduité comme elle existe déjà dans beaucoup d’entreprises, cela sera certainement plus motivant !

Mary Laby

 

L’UNSA donne son avis : http://www.se-unsa.org/spip.php?article3990