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Stages de rattrapage : pour rĂ©pondre Ă  vos premières questions...
Article publié le mercredi 26 mars 2008.
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Les stages de remise à niveau proposés aux élèves présentant en fin d’école primaire des difficultés en français ou en mathématiques débuteront dès les vacances de printemps 2008.
 
L’IA du Nord met en application le dispositif annoncé par Xavier Darcos et dont nous avions par ailleurs mis en doute l’efficacité pédagogique (communiqué de presse du 29 janvier 2008 dernier).
 
Ces stages dits « de rattrapage » visent les élèves de CM 1 et de CM 2 en grande difficulté et se dérouleront à 3 périodes de l’année sur une durée de 15h, à raison de 3h par jour :
  -durant la première semaine des vacances de printemps
 -la première semaine de juillet
 -la dernière semaine des vacances d’été
Ils devraient concerner 5000 élèves sur les 50000 de cours moyen (et, par conséquent, environ 800 collègues !).
Les groupes d’élèves concernés seront constitués de 3 à 6 élèves.
Ces stages sont proposés aux enseignants VOLONTAIRES qui seront payés en heures supplémentaires. Nous veillerons à ce que le recrutement des enseignants susceptibles d’assurer ces « stages de rattrapage » respecte bien le volontariat des collègues.
 
L’implantation des stages se fera en accord avec le maire qui ouvrira les locaux scolaires.
Avant le début du stage, l’enseignant de la classe établit un bilan de compétences en mathématiques et en français pour chaque élève concerné. Le SE/UNSA veillera à ce que ce dispositif n’entraîne pas de nouvelles tâches pour les collègues. Pour nous, la photocopie du livret d’évaluation, par exemple, est un outil suffisant ; on ne saurait accepter que d’un côté les titulaires soient mis à contribution sans contrepartie et de l’autre qu’on rémunère les heures supplémentaires…
A la fin du stage une évaluation des progrès de chaque élève est communiquée aux familles et à l’enseignant de la classe.
 
Que des collègues ayant besoin d’argent soient volontaires pour les assurer, soit ! Cela relève de leur choix personnel.
Ceci dit, nous maintenons notre scepticisme quant à l’efficacité pédagogique réelle de ces stages :
  -1er stage bien tardif pour entreprendre une action efficace de remédiation, 2ème stage à un moment où les enfants n’ont plus envie et besoin que de repos et de soleil, 3ème stage à moment où aucun
  diagnostic n’a pu être posé,
  -Qui sont les élèves en grande difficulté ? Des élèves qui lisent mal ? Des élèves qui sont non lecteurs ? Des élèves qui relèvent de l’enseignement spécialisé ?
  -Que proposer à ces élèves avec, pour motivation à lutter contre leurs difficultés scolaires, le devoir d’arriver à l’école à une heure où leurs frères et sœurs dorment peut-être encore ?
  -Comment prendre en compte, à l’issue du stage, l’évaluation qui sera faite de leurs progrès qu’on imagine bien aussi fragiles que parcellaires au bout de cinq demi-journées de soutien ?
  -Ces stages, comme les heures de soutien mises en place sur la suppression de la classe le samedi matin, ne sont-ils pas pour le ministre, le moyen économique de s’exonérer d’une prise en compte
  véritable de la difficulté et de l’échec scolaire, qui méritent incontestablement une réflexion plus approfondie et des moyens sans commune mesure avec le saupoudrage proposé ?
 
On peut par ailleurs imaginer que des collègues travaillant en REP, et dont les conditions de travail sont souvent particulièrement pénibles, ne seront pas candidats. A ce moment-là, de deux choses l’une : ou les enfants en difficulté et scolarisés en REP ne bénéficieront pas de ces actions ou les personnels candidats mais non retenus sur leur école seront désignés pour prendre ces enfants en charge. Il ne s’agit bien entendu pas de stigmatiser les collègues volontaires ou des enfants en difficulté mais s’envisager en toute objectivité les hypothèses les plus vraisemblables. On imagine bien que ni l’IA ni les IEN n’accepteront que les enfants qui – on peut le penser raisonnablement – auront le plus besoin d’une attention particulière, se voient exclus de ce dispositif.
 
Le SE/UNSA invite les enseignants de terrain à faire preuve de la plus grande circonspection avant d’accepter d’intégrer le dispositif des stages de rattrapage dans leur projet d’école comme le demande la note du ministre confortée par celle de l’IA. Un projet doit en effet être l’expression d’une stratégie pédagogique et éducative collective portée par une équipe. Il ne peut varier en fonction des seuls diktats ministériels et/ou académiques, surtout lorsque ceux-ci risquent de s’avérer non opérationnels sur le terrain.
 
Des problèmes concernant la responsabilité et la sécurité émergent, des contingences matérielles également, qui n’ont pas pu, dans l’urgence et la précipitation qui semblent être devenues la règle coutumière actuelle, être explicités.
Par exemple :
- qui assume la responsabilité globale en l’absence du directeur, enseignant non-volontaire ? Outre les secours d’urgence (le directeur aura donc pris soin de « transmettre » les données des élèves concernés), qui sera chargé du rapport d’accident (l’IA ayant bien précisé qu’on assimilait le temps de stage à du temps scolaire …) ?
- qui « finance » le matériel (cahiers, photocopies), et sur quels crédits ?

 

 

 
 
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