Suite aux annonces Ministérielles et à la publication du nouveau protocole à mettre en place pour le 9 novembre, nous avons demandé audience au DASEN pour poser les questions que vous nous avez adressées en nombre par mail, SMS, facebook, etc. Nous avons rassemblé ces questions sous 16 thématiques que nous avons abordées avec le DSDEN. Le SE met à votre disposition une fiche pratique pour simplifier votre compréhension.

Le DASEN de la Moselle Olivier Cottet a répondu rapidement à notre demande d'audience et nous sommes convenus d'une audience téléphonique hier après-midi à 16h.

Nous lui avons adressé préalablement vos questions par mail, regroupées sous 16 chapitres.

Par souci d'efficacité, voici donc le compte-rendu flash des échanges que nous avons eus avec le DASEN et son équipe (SE-Unsa en noir / DASEN en italique bleu) :

1. Organisation des Conseils d’école : peuvent-ils avoir lieu en présentiel ?  Le distanciel doit-il devenir la règle ? Peut -on envisager un mixte entre présentiel et distanciel ?

DASEN : "Il faut maintenir les Conseils d’Ecole car si on ne les organise pas cela pourrait empêcher la mise en œuvre de décisions qui ne peuvent être prises qu’en Conseil d’Ecole.
La plupart des écoles en Moselle sont des petites écoles donc cela pourra surement se faire au sein de l’école en respectant les règles sanitaires. Pour les grandes écoles on peut envisager le distanciel ou même mixer les 2 solutions. Peut-être qu’on peut aussi envisager d’utiliser une grande salle en dehors de l’école si nécessaire."
 

2. Pour les autres réunions avec présence des parents (ESS par exemple), peut-on accueillir les parents dans l’école ? Peuvent-ils se déplacer sans risquer d’avoir une amande de 135€ ?

DASEN : "Pour un Conseil d’Ecole les parents ont reçu une convocation qui leur servira de preuve et ils complèteront la case adéquate sur leur attestation."

Avis du SE-Unsa : Pour les réunions d'équipes éducatives et ou ESS urgentes, nous vous conseillons de maintenir ces réunions. L'école fournira aux parents une convocation qui servira de preuve. Il leur suffira alors de cocher la case "convocation judiciaire ou administrative et pour se rendre dans un service public".

Pour les autres réunions non urgentes, il est plus prudent de les reporter.

3. Peut-on encore faire participer les parents lors des activités pédagogiques en classe et/ou complémentaires ?

DASEN : "Normalement on n’a jamais prévu que les parents participent aux APC. Il faut limiter le nombre d’intervenants."

Avis de SE-Unsa : Nous savons que, dans le cadre d'un projet sur le climat scolaire, certaines écoles impliquent grandement les parents dans leur fonctionnement (APC compris). Du fait du contexte sanitaire, et comme le dit de DSDEN, "il faut limiter le nombre d'intervenants". La présence des parents est donc à éviter au maximum.

 

4. Les cours de religion et les cours dans lesquels nous faisions appel à des intervenants extérieurs sont-ils maintenus ?
    

DASEN : "Les cours de religion doivent être maintenus. Mais on doit limiter le brassage des élèves. Il faudra que l’intervenant évite le brassage des groupes quitte à ne prendre qu’une partie du groupe.  Cela est aussi valable pour les cours de langue.

S’il le faut l’IEN pourra intervenir pour organiser la mise en place de ces séances lorsque cela posera un problème."

 

5. Qu’en est-il pour les séances de natation où le brassage des élèves est inévitable et où il y a des parents accompagnateurs ?

DASEN : "Des consignes ont été envoyées aux IEN qui vont les envoyer aux écoles. Il faut limiter le brassage des élèves donc on peut envisager de n’envoyer plus qu’une seule classe. Certaines classes seront à prioriser (cf les consignes envoyées)."

Avis de SE-Unsa : Voir notre article dédié ICI.

 

6. Le décloisonnement et/ou les échanges de services sont-ils autorisés ?

DASEN : "Les échanges de service pourront continuer à se faire mais on évite les décloisonnements avec brassage d’élèves."

 

7. Les inclusions des élèves en ULIS sont-elles maintenues ?

DASEN : "Les élèves d’ULIS qui sont dans de longues périodes dans la même classe continueront à être inclus dans leur classe de référence mais pour ceux qui sont inclus dans plusieurs classes ce ne sera pus possible, donc soit on les laisse dans leur classe de référence, soit on les laisse dans le dispositif."

Avis du SE-Unsa : Pour nous, il est inconcevable qu'un enfant d'ULIS ne puisse plus être inclus. Par contre le protocole insiste que le fait qu'il faut limiter les brassages au maximum. C'est pourquoi nous préconnisons qu'un enfant ne soit inclus plus que dans une classe et une seule en dehors du dispositif, ce qui crée un groupe.

 

8. Qu’en est-il des animations pédagogiques et des constellations ? Seront-elles reportées ? Seront-elles en distanciel uniquement ?

DASEN : "Tout est lié à la configuration de l’animation. S’il y a trop de monde ce sera supprimé, mais par exemple une formation avec 10 personnes pourra être maintenue ;
On a demandé aux IEN de revoir les modalités pour celles qui dépassaient un nombre important et qui brassait des enseignants de plusieurs écoles."
 

9. En cas d’absence d’un professeur non remplacé, que fait-on des élèves compte-tenu des instructions à propos du brassage des élèves ?

DASEN : "On compte qu’il n’y ait aucun professeur de non-remplacé.
Tous les TMBD vont être mis sur les remplacements, les Rased vont être mis sur les remplacements, on mettra tout le monde sur les remplacements."

SE-Unsa : Donc les personnels de Rased n’auront plus leurs élèves ?

DASEN : "Ce qui me parait le plus important c’est la continuité pédagogique, l’accueil des élèves."

SE-Unsa : Si malgré cela on arrive à une situation de non-remplaçant qu’est-ce qu’on fait ?

DASEN : "On ne peut pas donner de solution écrite, on verra au cas par cas…."

Avis du SE-Unsa : Les personnels du Rased ne sont pas des remplaçants. Le remplacement ne fait pas partie de leurs missions. Le SE-Unsa 57 a demandé à ses représentants nationaux d'aborder ce point directement avec le Ministère pour que ce dernier se positionne sur ce point.

Conseil du SE-Unsa : En cas de non-remplacement d'un enseignant, téléphonez à votre IEN avant d'accueillir les enfants et/ou de les répartir dans les classes.
 

10. En cas de fermeture d’une classe, qu’en est-il des enfants des personnels soignants ou des personnes prioritaires ?

DASEN : "On verra..."

 

11. Que faire si une famille refuse de faire porter le masque à son enfant ? Et que faire si un enfant arrive sans masque et que notre stock est épuisé ?

DASEN : "Je suis étonné qu’on puisse se poser ces questions-là; Si je ne me trompe pas il y a un décret!

On ne demande pas aux directeurs de rejeter l’enfant mais d’avoir un dialogue avec les parents en expliquant qu’il y a un décret et que seul des situations précises permettent le non-port du masque.. Si un enfant se présente sans masque, il faut en proposer un et c’est du cas par cas.

Si la situation se présente, il faudra en avertir son IEN. Le stock de masques est suffisant. On en fournira."

 

12. Comment expliquer aux collègues que le non-brassage est indispensable alors que les mêmes enfants sont mélangés à la cantine, parfois avec d’autres écoles ?

DASEN :"Je ne suis pas responsable de l’organisation de la cantine cela relève de la compétence des municipalités."

Avis du SE-Unsa : Lire notre article : Quand s’indigner ne suffit plus...
 

 

13. Dans le nouveau protocole les enfants doivent porter un masque dès l'âge de 6 ans ce qui tend à montrer que finalement le risque qu'ils contaminent leurs prochains n'est pas si négligeable que cela. Les collègues de maternelle qui restent donc les derniers à se retrouver toute la journée en présence d'élèves non masqués (avec l'impossibilité de faire autrement étant donné l'âge des enfants) s'inquiètent donc fortement du degré de protection des masques qui leur ont été fournis et réclament des masques chirurgicaux de type 2.

DASEN : "Le médecin l’a redit hier au CHSCT, les enfants de maternelle ne sont pas contagieux. Les enseignants sont protégés et ceux qui ont des vulnérabilités ont des autres masques."

L'avis du SE-Unsa

Le sentiment qui domine lors de cette reprise, c'est une fois de plus, un président qui décide, un gouvernement et un ministère qui promettent l'impossible et  des personnels déjà largement éprouvés qui composent jusqu'en bas de la chaîne pour faire contre mauvaise fortune bon coeur.

Si on peut reconnaitre que le contexte est exceptionnel, qui ajoute une menace d'attentat à une crise sanitaire inédite, on ne peut que constater que même après avoir tenté la concertation préalable avec les représentants nationaux des personnels, le ministère nous conduit tous vers une rentrée cacophonique et improvisée dans la précipitation.

Malgré tout le Se-Unsa n'appelle pas à la grêve même si nous avons déposé un préavis pour le 10 novembre pour couvrir les équipes d’écoles qui le jugent nécessaire (voir article : Pourquoi le SE-Unsa 57 n’appelle pas tous les établissements à la grève ?).

Au final, nos interlocuteurs locaux font également ce qu'ils peuvent dans un délai hyper contraint pour assurer l'interface, en promettant de la souplesse. Celle que le Ministre nous a consentie après plusieurs jours de négociation.

Sans davantage épiloguer sur un scénario qui se répète, voici pour l'heure ce que vos délégués des personnels ont pu faire pour vous accompagner dans cette nouvelle rentrée éprouvante.