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SE-UNSA 56


 Par SE-UNSA 56
 Le  jeudi 14 février 2013

Orientation au collège : construire son chemin

 

Dans un rapport(*) de décembre 2012, la Cour des comptes s’est penchée sur les procédures d’orientation en fin de 3e, en menant une enquête de terrain dans trois académies aux profils contrastés : Lille, Rennes, Toulouse.

Pour la Cour des comptes, c’est un «dispositif lourd et complexe» qui aboutit presque toujours au choix de la famille. Le rapport montre que l’orientation reste encore perçue comme une sanction des résultats scolaires, que la procédure d’orientation en fin de 3econtredit de facto le principe «d’égale valeur» des trois voies du lycée et qu’en conséquence l’orientation en voie professionnelle est trop souvent une orientation par défaut. Si le constat est connu et peu surprenant, la Cour place la refonte de l’orientation des élèves dans un ensemble de recommandations qui dessine un renversement du système éducatif, du primaire au lycée.

 

• Le rôle des intervenants dans le processus d’orientation doit être précisé. Le droit de décision finale sur la voie d’orientation doit appartenir aux familles, mais l’affectation dans un lycée reste la compétence du système scolaire.

Les enseignants doivent être formés et leurs missions doivent inclure l’aide à l’orientation des élèves.

• Les élèves ne doivent plus être enfermés dans un choix irréversible d’orientation. Le nombre de filières et d’options en lycée doit être réduit pour que la spécialisation n’intervienne que progressivement. Les passerelles seront aussi facilitées grâce à un enseignement modulaire. La Cour propose aussi une année supplémentaire d’études pour tout bachelier souhaitant l’obtention d’un autre diplôme.

• L’orientation doit être mise en cohérence avec les objectifs généraux du système éducatif, et notamment la lutte contre l’échec scolaire. La Cour suggère de subordonner le moment de l’orientation à celui de l’acquisition du socle commun, de prendre en charge les difficultés scolaires dans la classe ordinaire (et non avec des parcours différenciés) et de donner aux établissements scolaires la faculté de moduler la mise en œuvre des programmes et des temps d’enseignement, en fonction des besoins des élèves dont ils ont la charge.

Des propositions que certains jugeront trop radicales mais qui tracent des perspectives intéressantes pour l’avenir de notre système éducatif.