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SE-UNSA 55


 Par SE-UNSA 55
 Le  vendredi 6 mai 2022

Evaluations d’écoles : quand et pourquoi ?

 
Après l’expérimentation d’un projet de cadre d’évaluation dans une centaine d’écoles primaires, le Conseil d’évaluation de l’École (CEE) vient de publier un cadre d’évaluation pour le 1er degré. Celui-ci sera applicable à partir de la rentrée scolaire 2022. Le SE-Unsa vous présente les principales informations à retenir.

 

Le DASEN de la Meuse a annoncé que conformément aux directives ministèrielles, les évaluations d'écoles seront effectives en Meuse. Trois écoles seront d'ailleurs évaluées d'ici la fin de l'année scolaire. 
 
Qu’est-ce que le Conseil d’évaluation de l’École ?
 
Le Conseil d’évaluation de l’École (CEE) a été créé par la loi du 26 juillet 2019, dite loi pour une École de la confiance. Il est chargé d’évaluer en toute indépendance l’organisation et les résultats de l’enseignement scolaire. 
Son programme de travail comprend l’évaluation des établissements. Cette évaluation est totalement indépendante de l’évaluation des personnels à des fins de gestion des carrières.
 
 
Qu’est-ce que l’évaluation de l’École ?
 
L’évaluation de l’École est composée de deux étapes successives : 
- une auto-évaluation menée par l’ensemble des acteurs de l’établissement ;
- une évaluation externe menée par trois ou quatre évaluateurs.
L’ensemble des établissements doit être évalué en cinq ans.
 
Des expérimentations ont eu lieu en 2021 pour déterminer un cadre général d’évaluation des écoles. Ce cadre, applicable à partir de la rentrée 2022, vient d’être publié* par le Conseil d’évaluation de l’École. Il précise les finalités et le déroulement de l’auto-évaluation et de l’évaluation externe. Il est complété par 3 annexes : le guide d’auto-évaluation, le cahier des charges de l’évaluation externe, et enfin la charte de déontologie de l’évaluation externe. Des outils d’aide à l’auto-évaluation sont également proposés.
 
 
Quelles sont les spécificités du cadre d’évaluation du 1er degré ?
 
Le cadre d’évaluation des écoles repose sur les mêmes principes que celui applicable au 2d degré, mais tient compte de spécificités propres au 1er degré.
 
  • L’auto-évaluation

Objectif : identifier des axes de développement, un plan d’actions et des besoins de formation. Tous ces éléments figurent dans la formalisation d’une préfiguration du projet d’école.

L’auto-évaluation mobilise l’ensemble des acteurs : enseignants, AESH, personnels de la collectivité dont les Atsem, parents d’élèves, élèves, et partenaires participant de manière importante à la vie de l’école le cas échéant.
Elle peut porter sur les activités périscolaires qui sont en lien direct avec le temps scolaire (temps d’accueil du matin avant la classe, temps méridien, temps d’étude ou d’accueil après la classe lorsqu’ils existent). L’inclusion du temps périscolaire dans le champ de l’évaluation relève du choix du maire ou du président de l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) compétent en matière d’accueil périscolaire, après sollicitation de l’autorité académique.

 

Démarche : une première analyse du contexte externe et interne de l’école permet de caractériser son environnement social, économique, territorial et scolaire.
Dans un deuxième temps et de manière à analyser l’école dans sa globalité, le périmètre de l’évaluation doit couvrir quatre grands domaines :
- les apprentissages et le suivi des élèves, l’enseignement
- le bien-être de l’élève et le climat scolaire ;
- les acteurs et le fonctionnement de l’école ;
- l’école dans son environnement institutionnel et partenarial.
 
Si toutefois la phase de diagnostic conduit l’école à faire émerger une caractéristique propre qu’elle ne souhaite pas analyser par le prisme des quatre domaines, elle peut proposer un cinquième domaine dans son auto-évaluation. 

 

Rapport d’auto-évaluation : fruit d’un travail collectif partagé dans l’école, il est présenté pour information au conseil d’école avec la préfiguration du projet d’école qui en découle. Destiné aux évaluateurs externes, il fait partie du dossier de l’évaluation et sera donc communiqué aux autorités académiques (recteur, Dasen, IEN de circonscription) et à la commune ou l’EPCI.

 

  • L'évaluation externe
Les équipes pour l’évaluation externe sont mixtes : elles sont composées de trois ou quatre évaluateurs et comportent au moins un IEN (inspecteur de l’Éducation nationale, l'IEN ne participe pas aux évaluations des écoles de sa circonscription) et un directeur d’école.
L’école évaluée a la possibilité de faire remonter des souhaits de modification de la composition de l’équipe si elle l’argumente.

Objectif : échanger, expertiser, recommander pour être utile à l’écoleElle permet de conforter certains éléments figurant dans la préfiguration du projet d’école issue de l’auto-évaluation et de formuler, le cas échéant, des recommandations pour en enrichir le contenu. Elle est une aide apportée à chaque école, dans sa singularité. En aucun cas, elle n’aboutit à un classement quel qu’il soit. Elle ne produit aucune évaluation individuelle du directeur ou des personnels de l’école, mais bien une évaluation de l’école dans sa globalité et des propositions pour enrichir sa stratégie éducative. En aucun cas elle n’évalue l’auto-évaluation, elle prend appui sur elle et l’enrichit.

 
  • Les regroupements d’écoles
L’ensemble des écoles est à évaluer tous les cinq ans. Mais le nombre des écoles et leur diversité peuvent conduire les autorités académiques à procéder à des regroupements d’écoles pour cette évaluation. 
Dans ce cas, chaque école du regroupement conduit son auto-évaluation en fonction de son contexte propre et des objectifs et résultats de son précédent projet d’école. Après l’évaluation externe, chaque école s’approprie ensuite le résultat de l’évaluation pour élaborer son propre projet d’école. L’autorité académique établit annuellement la liste des écoles évaluées.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Le SE-Unsa a déjà alerté le Conseil d’évaluation de l’École sur la charge de travail supplémentaire induite par cette évaluation de l’école, pour les équipes pédagogiques et surtout pour les directeurs et directrices. Ce cadre d’évaluation peut permettre aux équipes de porter une analyse réflexive sur leur action éducative, mais cela demande une fois de plus un important travail d’investissement des personnels.
 
Pour le SE-Unsa, l’évaluation de l’école ne peut pas être un temps de travail supplémentaire sans intérêt. Il est indispensable que les équipes disposent de moyens et de modalités de mise en œuvre favorables au travail collectif.

Enfin, il faudra également que ces évaluations débouchent sur des actions concrètes (formations, moyens supplémentaires).
 
 
(*) Pour plus d’informations : https://www.education.gouv.fr/conseil-d-evaluation-de-l-ecole-l-evaluation-des-etablissements-340814