Pour mettre en lumière la dégradation des conditions d’exercice des directeurs·trices et les difficultés de fonctionnement de l’école, le SE-Unsa fait de la semaine du 19 au 23 mars une semaine dédiée à la direction d’école.
Au cours de cette semaine, le SE-Unsa mettra en place des actions de visibilité pour que le ministère prenne conscience des difficultés rencontrées par les directeurs dans l’exercice de leurs missions. Conférence de presse nationale relayant la complexification des missions, recueil et publications de témoignages sur les difficultés rencontrées chaque jour, rencontres de directeurs, utilisation du registre santé et sécurité sont des actions destinées à placer la question de la direction d’école dans le paysage ministériel. Cette semaine débouchera sur une demande officielle adressée au ministère par les directeurs pour ouvrir ce dossier.
Une affiche et un dépliant (arrivés avec notre revue l’Enseignant dans les écoles et que vous pouvez aussi télécharger ICI ) vous permettent de mettre en avant l’accumulation de leurs missions afin de les faire connaître du grand public comme des collègues et autres partenaires de l’école.
Au cœur de cette semaine de mars, le SE-Unsa soutient, en étant partenaire, un travail national sur le moral des directeurs d’école. Cette enquête, que le SE-Unsa vous adressera, a été lancée le 19 mars.
Les directeurs, tout comme l’ensemble des professionnels de l’éducation nationale, ont à cœur de vouloir réaliser leurs missions. Mais les difficultés de fonctionnement qu’ils ressentent sont bien réelles et ne peuvent pas être ignorées.
La rubrique dédiée à cette semaine ici
Signer la pétition pour la direction et le fonctionnement de l'école
LU dans l'Est républicain le 23 mars 2018
Le « ras-le-bol » des directeurs d’école
« Nous sommes à la fois enseignant, secrétaire, concierge, chargé de la sécurité… Et sans équipe pour nous aider ».
« Nous n’avons pas d’assistante, pas d’équipe comme un chef d’établissement, nous assumons les tâches de secrétariat, nous allons ouvrir la porte, nous faisons le concierge, nous répondons au téléphone, nous prenons les rendez-vous avec les parents, nous assumons les tâches administratives… Et pour 93 % d’entre nous, nous sommes aussi enseignants ! ». Alors oui, souligne Magali Leclaire, les directeurs et directrices d’école « en ont ras le bol ». Et pour la secrétaire départementale SE Unsa54, le ministère doit « prendre la mesure des problèmes et ouvrir sans plus attendre le dossier direction et fonctionnement de l’école ».
Le syndicat a d’ailleurs décidé, pour alerter le ministre qui n’a pas fourni de réponses concrètes à cette situation, de mener une semaine sur ce thème. En Meurthe-et-Moselle, la démarche se traduit par la collecte de témoignages, la diffusion d’affiches et de fascicules sur ce rôle spécifique au sein de l’école.
« Les missions ne cessent de se complexifier. La charge autant que les responsabilités sont aujourd’hui trop lourdes », souligne Magali Leclaire qui est elle-même directrice d’une école de six classes. « Par cette action, nous voulons aussi montrer que le public ne voit qu’une partie de l’iceberg que constituent l’organisation et le fonctionnement de l’école. Nous avons dû par exemple, depuis 2015, intégrer toutes les mesures liées à la sécurité, à Vigipirate ».
L’enseignante et syndicaliste reconnaît que « des évolutions ont jalonné l’histoire. Mais la situation s’est fortement dégradée et les emplois aidés ont disparu ».
« Avec, en ce qui la concerne, 250 € de plus pour assumer une tâche chronophage et souvent prise sur du temps personnel », Magali Leclaire souligne que les enseignants n’assument pas cette direction pour l’argent mais d’abord parce qu’ils ont « à cœur de réaliser une mission pour l’école ». Mais là , le « malaise » est trop grand.
Ghislain UTARD