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SE-UNSA 53


 Par SE-UNSA 53
 Le  samedi 18 mars 2023

Non à un pacte à visée politique.

 

 

Lundi 6 mars, le SE-Unsa et les autres organisations syndicales ont quitté la réunion ministérielle sur le pacte*. Les projets présentés par le ministère persistent dans la ligne d’un « travailler plus pour gagner plus », ils s’adressent à une partie de l’électorat et refusent de reconnaître la charge réelle du métier. 
 
 
Quel pacte ?
 
Après déjà plusieurs réunions depuis le mois de janvier, le ministère a présenté ses projets pour le pacte*. Il s’agirait d’unités de 1 250 € brut annuel pour 24 h de « face à face élèves » ou de missions liées à des projets menés dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR).
  • Pour le 1er degré, les exemples cités sont le soutien en classe de 6e ou les projets CNR.

 

  • Pour le 2d degré, les mêmes exemples sont repris auxquels s’ajoutent devoirs faits et le remplacement de courte durée.
Le ministère a également présenté les modalités possibles de mises en œuvre : aller-retours entre l’école ou l’établissement et l’institution pour identifier et faire remonter les besoins, recevoir une enveloppe, solliciter et recueillir des candidatures puis signer des lettres de missions et suivre l’effectivité...
 
 
Usine à gaz
 
Pour le SE-Unsa, le ministère semble plus soucieux de faire passer ses priorités politiques (soutien en 6e, projet CNR, remplacement de courte durée…) que de soutenir l’action des professionnels de l’École.

 

Il envisage ainsi une usine à gaz pour s’assurer que ses priorités seront mises en œuvre, alors que l’ensemble du système éducatif exprime une perte de sens sous le coup des dérives bureaucratiques.

Ainsi, plutôt que d’utiliser leur temps précieux à se concentrer sur le cœur de leur métier - à savoir les besoins des élèves - les équipes éducatives devraient subir de nouvelles procédures contrôlantes et déconnectées.
 
 
Machine à inégalités salariales
 
C’est le ministère lui-même qui a reconnu les inégalités réelles de rémunération entre les femmes et les hommes, entre les enseignants du 1er et du 2d degré, entre les corps de certifiés, de PLP, CPE et PsyEN. Or, de tels projets ne feront que les amplifier jusqu’à des exclusions pour certains personnels comme les titulaires remplaçants qui ne peuvent s’inscrire dans des projets annuels dès la rentrée.
 
 
L’avis du SE-Unsa 
 
Les politiques successives, qu’elles soient pédagogiques, salariales ou RH découragent gravement ceux qui font l’École comme ceux qui voudraient les rejoindre.

 

 Pour le SE-Unsa, ce que le ministère a présenté comme des hypothèses de travail nourrit au mieux, le sentiment d’une vision hors-sol du métier d’enseignant, au pire un sentiment de mépris.

 

Le SE-Unsa a dénoncé l’incohérence des propositions et rappelé ses revendications :
  • reconnaître financièrement le métier d’enseignant, de CPE, de PsyEN tel qu’il s’est complexifié ;

 

  • corriger les écarts de rémunérations existants 1er/2d degré, femmes/hommes, CPE, PsyEN, professeurs documentalistes...

 

 
Alors que le gouvernement devrait travailler à une reconnaissance financière de tous les personnels, il s’accroche à un objet : le « pacte ». Sa responsabilité est de prendre en considération la réalité de la charge de travail actuelle et de rémunérer les tâches invisibles des personnels. Le ministère envisage au contraire de détourner ces derniers de leur cœur de métier par l’accumulation de missions et d’heures supplémentaires.
 
Le SE-Unsa exige que l’exécutif referme clairement et définitivement la page jaunie du travailler plus pour gagner plus et réponde à l’exigence de reconnaissance financière et institutionnelle. Recruter et donner envie de rester à l’Éducation nationale est un défi majeur qu’il ne peut relever sans une reconnaissance, traduite par des augmentations concrètes sur les feuilles de paye et le soutien à l’action professionnelle au quotidien.
 
 
* Le ministère prévoit 2 volets à la discussion des rémunérations :
> une partie « socle » visant à atteindre les 10 % d’augmentation ;
> une partie « pacte » visant à reconnaître des missions déjà existantes ou nouvelles.