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SE-UNSA 53


 Par SE-UNSA 53
 Le  mardi 4 janvier 2022

Gestion de la crise : l’unsa Education obtient quelques réponses du ministère

 

 

L’Unsa Education a été reçue par le ministère sur la gestion de la crise Covid. Notre organisation a pu poser différentes questions et obtenu quelques réponses.

 

Délai et modalités de diffusion des consignes

Même s'il était nécessaire d'attendre les arbitrages du ministre de la santé, des consignes au dernier moment (et encore le dimanche) ne passent pas. (voir le billet d’humeur d’une militante directrice d’école ici). Il serait temps que le ministère revienne à un mode de communication « normal ». Allez, monsieur le Ministre, c’est une bonne résolution facile à prendre, non ?

Masques

Pourquoi, malgré nos demandes réitérées, n'est-t-il pas prévu de distribution de masques chirurgicaux aux collègues, voire de masques FFP2 pour celles et ceux qui le demandent ?

Le ministère affirme que cela ne résulte pas d'un problème de stock mais relève de la doctrine de santé publique : les masques FFP2 sont réservés aux soignants et aux cas très particuliers.

Si on peut comprendre la priorité donnée aux soignants, on s’étonne que le nombre de masques ne permette pas de fournir d’autres personnels essentiels : tous les personnels d' Education en contact avec les élèves. Le porte-parole du gouvernement affirme qu’il n’y a pas de problème de stock, alors voilà encore une bonne résolution facile à prendre.

 

Enseignement en présentiel + à distance.

La FAQ mentionne toujours que pendant l'isolement de 7 jours, l'élève bénéficie de l'apprentissage à distance. Cette formule tendancieuse met en difficulté vis-à-vis des familles.

Réponse : il n'y a pas de double enseignement demandé, la rédaction de la FAQ va être revue pour être plus claire. L'élève absent quelques jours rattrape les cours manqués.

Enfin une réponse claire : pas de double journée pour les enseignants. Les élèves absents rattrapent les cours.

 

1D : pas de fermeture de classes à 3 cas mais "dans un grand nombre de cas"

 

Cela donne la sensation qu'on laisse le virus circuler chez les plus jeunes et cela revient à considérer les moins de 12 ans comme des vaccinés. Cela provoque de l'inquiétude. Il faudra fermer si des situations deviennent ingérables.

 

Réponse du ministère: cette évolution correspond à la nouvelle doctrine de santé publique. Il n'y a plus lieu de déterminer un seuil précis pour déclencher une fermeture de classe.

 

Elle a bon dos la doctrine de santé publique ! Sur le terrain comment fait-on, quand un ou plusieurs enseignants est absent et non remplacé, pour assurer la sécurité des élèves et respecter le protocole sanitaire qui interdit les brassages. Les directeurs et directrices sont contraints de faire des choix : soit de demander aux parents de garder leur enfant, soit de brasser en répartissant les élèves concernés, soit de laisser une classe sans surveillance enseignante et sans apprentissages. Quoi qu’il en soit, ils se mettent dans l’illégalité. Cela n’est pas acceptable.

Il est temps de répondre à une demande de l’Unsa Education d’augmenter la dotation des départements pour augmenter les brigades de remplacement.

 

Politique de tests et suivi à J0, J2, J4

Le suivi des tests dans l'immédiat puis à J2 et J4 va demander un travail considérable. Chaque jour il faudra pointer les élèves à qui il faut demander une attestation, ceux qui peuvent revenir, ceux qui doivent être isolés ou réisolés, c'est une boucle sans fin. Selon les volumétries et le personnel disponible, ce sera très difficile à réaliser. Même avec de la bonne volonté, il n'est pas certain que ce soit réalisable de manière fiable. Dans le 2D, les tableurs excel FT19 ne sont plus des outils adaptés, trop lourd.

Réponse : le ministère a conscience des inquiétudes et tensions générées et l’a porté en interministériel ce matin. Une consigne sera donnée d’alléger les modalités de remontées, une demande au SG a été faite de mettre à disposition des outils numériques simples et adaptés.

 

A force de mises à jour empilées, la FAQ devient illisible.

Certains sujets sont évoqués de manière redondante en différents endroits du document, avec des formules différentes. La rédaction doit être simplifiée.

Réponse : Il nous est proposé de faire des remontées et un travail rédactionnel sera fait pour rendre le document plus simple et cohérent.

 

Priorisation à la continuité pédagogique

La note envoyée aux recteurs pour demander l’allègement de toutes les tâches superflues est claire et bienvenue. Il serait bon de le faire figurer par écrit dans la FAQ, et que ce soit appliqué partout. Certaines missions ne pourront pas être rattrapées, il faudra l’accepter et ne pas mettre les personnels sous pression plus tard pour tout rattraper. Par ailleurs, certaines charges ne peuvent être reportées (préparation de la rentrée 2022, parcoursup dans le 2D). Nous sommes inquiets sur la capacités des collègues à tenir. 

Réponse : la volonté du ministère est bien celle d’alléger le plus possible ce qui n’est pas urgent, un rappel va être fait.

Il est temps de passer aux actes car les personnels s’épuisent. 

 

Difficulté pour obtenir des créneaux de tests : Avec la multiplication des tests, il est à craindre des difficultés pour se faire tester dès le premier jour. Y aura-t-il priorisation ?

Réponse : les premiers tests se font en pharmacie ou en laboratoire, le ministère de la santé a garanti l'approvisionnement nécessaire.

Des délais importants se font déjà ressentir pour obtenir des tests PCR ou antigéniques. Les collègues dans l'attente de ces tests doivent être mis en ASA.

Autotests : les stocks en établissements sont bien entamés, certains tests arrivent à date de péremption Un réapprovisionnement est-il prévu ?

Réponse : Oui. Les personnels seront également dotés.

 

Les élèves non vaccinés qui ont déjà eu le covid sont-ils considérés comme devant être isolés, testés, quelle est leur situation par rapport aux consignes du protocole ?

Réponse : la question va être posée au ministère de la santé et la réponse nous sera apportée.

 

De manière générale, nous avons insisté sur l'attention à porter aux conditions réelles dans les écoles et établissements cette semaine. Il faudra savoir passer à un autre niveau de protocole dans les cas où cela est nécessaire et fermer si cela ne tient plus. Les collègues qui demandent des ASA doivent pouvoir en bénéficier. La demi-pension reste une difficulté, on est aux limites de ce qu'il est possible de faire. Il est important d'apporter aux collègues des consignes claires et de les alléger de tout ce qui peut l'être.

Un grand nombre de réponses sont restées floues et le ministère ne semble pas prendre conscience que le navire prend l’eau de toutes parts et que la doctrine de maintenir les écoles ouvertes coute que coute ne doit pas devenir un dogme. Il est temps de sortir des effets d’annonces et de considérer que « l’intendance suivra », car les personnels sont épuisés.