Retour à l'article normal

SE-UNSA 53


 Par SE-UNSA 53
 Le  mardi 4 janvier 2022

Billet d’humeur : le mépris ça suffit !

 

 

Il aura fallu une énième rentrée sous covid pour que la coupe soit pleine.

Après de nouvelles annonces du ministre de l’Éducation nationale dans les médias – son moyen de communication préféré -il a fallu que nous, directrices et directeurs d’école, gérions le service après-vente d’un énième protocole. Soulignons que cette fois, c’était anticipé : Il a été publié dimanche 2 janvier. La veille de la rentrée. Et cerise sur le gâteau l’article où la bonne parole ministérielle était prêchée était….. payant !

Encore une veille de rentrée passée à téléphoner, décrypter, organiser, planifier, réarranger, changer, contacter, subir.

Directeur d’école, c’est encore un métier méconnu du grand public. Souvent on le pense supérieur hiérarchique, souvent on le croit magicien. En réalité, nous sommes les concierges, les gardiens, les gestionnaires, les coordonnateurs, les pilotes, les infirmiers, les petites mains de l’Éducation Nationale… Mais nous sommes avant tout enseignants.

Nous sommes aux premières loges et sur tous les fronts.

Parfois entre le marteau et l’enclume, souvent l’arrière-train entre deux chaises, nous résistons à toutes les pressions.

Nous prenons en direct, sans filtre, la colère des parents mécontents lorsque nous ne pouvons plus assurer la garde de leurs enfants. Garde, car aujourd’hui, lorsque les enseignants ne sont plus remplacés, comment enseigner ?

Nous essuyons le mécontentement de collègues qui n’acceptent plus les injonctions, les contradictions ministérielles et nous épongeons les ressentis de chacun.

Nous subissons de plein fouet les changements récurrents, soudains, imposés par notre hiérarchie.

Nous sommes la pierre angulaire d’une école à la dérive depuis le début de la pandémie. Nous tenons bon à bout de bras car il ne nous est pas permis de lâcher, car si demain, si l’un de nous lâche, ce ne sera pas une petite fissure dans le mur mais bel et bien un effondrement.

La spirale négative dans laquelle les directrices et directeurs sont placés depuis le début de cette pandémie doit cesser.

Aujourd’hui, lundi 3 janvier, je suis épuisée après seulement 1 jour de rentrée.

Clémentine Rondi.

Directrice d’école et militante au SE-Unsa