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SE-UNSA 53


 Par SE-UNSA 53
 Le  jeudi 14 mai 2020

Retour sous pression, les directeurs en 1ère ligne

 

Certains directeurs ont réagi à la demande des IEN de leur transmettre chaque soir les effectifs présents dans la journée. Cette demande, logique et légitime au regard de la situation exceptionnelle que nous vivons, n’aurait pas dû soulever la moindre protestation… si elle n’avait pas représenté pour beaucoup la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

En effet, après les déclarations précipitées du président, la chaine des pressions s’est rapidement exercée, sur les ministres d’abord, puis sur les recteurs, les directeurs académiques, les inspecteurs, les maires (via les préfets voire les IEN parfois !) pour finir sur les collègues sur le terrain et donc les directeurs. Ainsi, ont-ils eu un emploi du temps extrêmement lourd depuis plusieurs semaines, l’organisation de ce retour en classe prématuré leur incombant bien souvent. Multiplication de réunions avec l’IEN, avec le maire, avec les collègues, gestion des parents inquiets, continuité pédagogique pour sa propre classe, vérification de la faisabilité de ce retour, rédaction du protocole, validation de celui-ci… n’en jetez plus, la coupe est pleine ! Quand on a compris tout cela on ne peut que mieux appréhender comment cette goutte d’eau a pu pour de nombreux directeurs engendrer un tsunami.

Plutôt que d’inviter les directeurs à ne pas remplir cette enquête, nous avons préféré appeler directement le directeur académique pour lui expliquer qu’il fallait absolument ménager les collègues. Il en a convenu et nous a affirmé que les IEN en ont déjà pleinement conscience. Tout le monde est sous pression parce que les politiques n’ont pas mesuré ce que représentait un retour en classe, preuve s’il en était besoin de leur vision hors-sol de l’école. Le temps n’est pas à la polémique mais à permettre que la réouverture prématurée des écoles, décidée unilatéralement par un pouvoir inconscient des réalités, ne soit pas un fiasco mettant les élèves ou les enseignants en danger sanitaire et/ou psychologique. Nous y veillerons et demanderons des comptes en temps et en heure.

Nous vous rappelons que dans la circulaire ministérielle concernant la réouverture des écoles il est précisé ; "Les directeurs d’école sont prioritairement mobilisés sur la mise en place des modalités concrètes de la réouverture et la relation aux familles, et peuvent, à ce titre, ne prendre en charge leurs enseignements qu’au cours de la deuxième ou troisième semaine après la reprise." N’hésitez pas à demander à votre IEN le respect de cette circulaire et à nous alerter en cas de refus.

L’équipe du Syndicats des Enseignants-Unsa53