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Journée du 9 décembre : faire vivre la laïcité
Article publié le mardi 7 décembre 2021.
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Le 9 décembre est la date anniversaire de la promulgation de la loi de 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État. À cette occasion, l’UNSA Éducation est allée à la rencontre de trois spécialistes de la laïcité.

Dominique Schnapper, sociologue et politologue, est présidente du Conseil des Sages de la laïcité. Elle a écrit plusieurs livres sur la citoyenneté, la République et la laïcité, par exemple « De la démocratie en France : République, nation, laïcité Â» (Odile Jacob, 2017).

Ismaïl Ferhat, professeur en sciences de l’éducation à l’Université Paris-Nanterre : ses travaux portent notamment sur les politiques éducatives dans la France contemporaine (laïcité, politiques éducatives, syndicalisme enseignant). Il a par exemple dirigé l’étude « Les foulards de la discorde. Retours sur l’affaire de Creil Â», 1989 (éditions de l’Aube, 2019).

 Gwénaële Calvès est professeure de droit public à l’université de Cergy-Pontoise, où elle dirige le diplôme Laïcité et Principes de la République. Elle est notamment l’autrice de « Territoires disputés de la laïcité Â» (PUF, 2018) et de « La Laïcité Â» (La Découverte, coll. Repères, à paraître).

La journée du 9 décembre, journée de la laïcité à l’école est importante pour faire vivre la laïcité dans les établissements scolaires. Une enquête du CNAL le comité national d’action laïque en 2018, montrait que finalement cette journée n’était pas forcément l’occasion d’actions spécifiques. Qu’en pensez-vous ?

Gwénaële Calvès : Si la laïcité n’est intégrée ni aux enseignements dispensés au cours de l’année, ni aux pratiques pédagogiques quotidiennes, il me semble un peu vain d’organiser une commémoration le 9 décembre. Elle ne pourra que sonner creux.

Ismaïl Ferhat : Ceci pose la question de l’intérêt de « ritualiser Â» le principe laïque. Faut-il des moments forts, à intervalle régulier, sur le sujet, avec les élèves et dans la communauté éducative ? C’est probablement une solution plus pédagogique qu’un rappel à la laïcité après un drame ou une crise (pensons aux actes terroristes qui ont endeuillé la France le long des années 2010). Mais comme beaucoup de demandes des politiques éducatives, l’application sur le terrain est complexe car les collègues sont déjà surchargés de tâches et d’injonctions. On pourrait probablement faire le même constat pour d’autres « Ã©ducation à Â» : l’égalité filles-garçons, le développement durable, la lutte contre le harcèlement…

Dominique Schnapper : Il serait souhaitable qu’il n‘y ait pas besoin d’une journée spéciale, que ce soit une pratique quotidienne qui aille de soi et paraisse naturelle. J’ai peur que ce ne soit pas toujours le cas, pour parler en termes modérés, et c’est sans doute la raison qui a présidé à l’institution d’une telle journée nationale. Il serait donc souhaitable qu’une véritable formation sur l’idée de la laïcité soit animée par des enseignants, eux-mêmes compétents. On peut espérer que les dispositifs mis en Å“uvre par le plan de formation répondent à ce besoin.

Quels conseils donneriez-vous à ce jeune collègue ou cette jeune collègue qui débute dans le métier ?

Ismaïl Ferhat : C’est toujours difficile de se poser en conseiller d’un.e collègue qui débute, d’autant plus nous pouvons toutes et tous, quels que soient l’ancienneté et le degré d’enseignement, être confronté.es à des questions, voire des tensions, en matière de rapport au religieux de la part des jeunes qui nous sont confié.es. Il n’y a pas de solution prête à l’emploi. Il convient juste de rappeler peut-être une distinction importante. Un élève a parfaitement le droit d’exprimer ses convictions religieuses, philosophiques, etc. C’est normal et cela peut d’ailleurs être un moment de débat, d’échange, voire d’éclairage. Mieux vaut parler franchement des choses en classe, l’information qui y est fournie par l’enseignant.e étant d’une qualité bien supérieure à ce que les jeunes peuvent trouver parfois ailleurs. Par contre, les programmes scolaires et les activités pédagogiques ne sont pas négociables, précisément car ils permettent de créer un espace pour tous les élèves des écoles, collèges, lycées, apprenti.es et étudiant.es.

Dominique Schnapper : D’avoir l’esprit clair sur la laïcité comme sur tous les sujets de son enseignement et le courage d’affirmer ses convictions en respectant celles des autres. C’est un très beau métier mais il est devenu difficile et il faut qu’il croie à sa mission pour y trouver la satisfaction qu’il en attend.

NB : Cette interview sur notre site Internet est à compléter un entretien plus complet qui doit paraître dans notre prochain magazine  « Ã‰duc Mag Â» qui sera publié dans quelques jours.

Voir aussi : le 9 décembre plantons des arbres de la laïcité ! 

Principe constitutionnel, pour l’UNSA Éducation la laïcité est une valeur de la République qui assure la liberté de conscience et doit garantir la liberté d’expression. Elle constitue une garantie d’égalité et d’émancipation de l’individu. Elle fonde la neutralité des services publics. Notre fédération rappelle qu’il est également essentiel d’enseigner ce principe essentiel à l’École. C’est pourquoi la journée du 9 décembre doit aider à faire vivre la laïcité à l’école et dans l’ensemble de la société française.

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