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Campagne laĂŻcitĂ© : le ministère met en vitrine ce qu’il n’a pas en magasin
Article publié le mardi 7 septembre 2021.
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Le ministre a présenté une campagne de promotion de la laïcité qui n’a fait l’objet d’aucun travail partagé avec les représentants des personnels. Pour le SE-Unsa, même s’il est justifié de promouvoir les apports positifs du principe de laïcité, les messages véhiculés laissent perplexe. En ayant recours à des préjugés et en entretenant des idées fausses sur la laïcité, cette campagne amène plus de contresens que de clarté.
 
Cette sĂ©rie de huit affiches « C’est ça la laĂŻcitĂ© Â», comporte des affirmations telles que « Permettre Ă  Sacha et NeĂŻssa d’être dans le mĂŞme bain, c’est ça la laĂŻcitĂ© Â», ou encore « Permettre Ă  Milhan et Aliyah de rire des mĂŞmes histoires, c’est ça la laĂŻcitĂ© Â». Ainsi, le fait de dĂ©buter les slogans par le verbe "permettre" montre bien le souhait de contrecarrer une idĂ©e ancrĂ©e chez beaucoup de jeunes, qui associent laĂŻcitĂ© et interdictions. Toutefois, la plupart des slogans mettent en avant la tolĂ©rance, le « vivre-ensemble Â» qui auraient d’ailleurs pu ĂŞtre dĂ©ployĂ©s dans beaucoup de pays ne se dĂ©clarant pas laĂŻques.
 
Plus gênant encore, les sous-entendus qui tendent à associer la religion supposée des enfants et adolescents à leur prénom ou couleur de peau, et qui aboutissent à la présentation de situations interconfessionnelles conviviales.

Cette campagne confond laïcité et anti-racisme et le caractère définitif de l'affirmation commençant par "c'est ça..." pose problème car justement la laïcité ce n'est pas ça. Ce n'est pas un amalgame de l'origine, la couleur de peau, la religion et le prénom qu'on porte. Cette vision des choses risque selon nous de servir de terreau aux extremistes de tout poil qui, depuis l'abandon par la gauche de cette valeur essentielle, l'ont reprise à leur compte et en font une arme contre l'islam.

Enfin, cette campagne veut renvoyer une image de l’École où existerait réellement la mixité sociale, alors que ce sujet est le talon d’Achille de ce ministère. Rien n’a été fait ni imaginé pour contrer les ségrégations sociales et scolaires qui minent notre système éducatif. Ici, le ministère met en vitrine ce qu’il n’a pas en magasin.
 
Alors que nous allons bientĂ´t commĂ©morer l’assassinat terroriste de Samuel Paty, le SE-Unsa rappelle qu’il serait plus opportun que soient initiĂ©s et accompagnĂ©s des projets pĂ©dagogiques destinĂ©s Ă  mobiliser les enfants et les adolescents autour des notions phares de la laĂŻcitĂ© que sont notamment : la libertĂ© de conscience, la neutralitĂ©, la distinction des croyances et des connaissances… Et avec pour point d’orgue la journĂ©e de la laĂŻcitĂ© Ă  l’École, fixĂ©e le 9 dĂ©cembre depuis 2015. Or, depuis 2017 le ministre ne l’a jamais impulsĂ©e : ce n’est pas ça, la laĂŻcitĂ© !
 
 
 
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